L’ancien ministre de l’Économie a exprimé des réserves quant à la stratégie économique actuelle du gouvernement. Il a notamment mis en garde contre l’utilisation des réserves de change pour manipuler le marché et maintenir une appréciation artificielle du peso, une pratique qu’il juge contre-productive et susceptible de compromettre la désinflation.
Il préconise une transition vers un marché des changes où différentes devises seraient en concurrence, avec une liberté totale de mouvement des capitaux, tout en insistant sur la nécessité d’une dialog plus claire et convaincante.« La simple continuité du maniement des changes et l’utilisation des réserves qui appartiennent aux déposants de dollars dans le système bancaire pour intervenir tant sur le marché des changes officiel que sur les marchés pseudo-libres (CCL et MEP) ne conduit pas à consolider le climat de désinflation », a-t-il déclaré.
Il a souligné l’importance d’une « définition claire des règles auxquelles les politiques monétaire et de change seront soumises », estimant que cela devrait faire partie intégrante de tout accord avec le FMI. Il s’est dit convaincu que le gouvernement est en mesure de mener cette démarche à bien.
Tout en partageant l’objectif final d’un marché des changes unique et libre, avec le dollar et le peso comme monnaies convertibles sans restrictions, il a souligné que « le fonctionnement actuel du système monétaire et de change est encore loin de cet idéal ». Il a noté la multiplicité des marchés, dont aucun n’est totalement libre, et l’intervention de la Banque centrale sur chacun d’eux, utilisant des réserves à cette fin.
Il a fait référence à la volatilité qui a coûté 1,2 milliard de dollars de réserves à la Banque centrale rien qu’en mars. « Argumenter que l’on passera du système actuel à un marché unique et libre de changes sans aucun soubresaut et avec un taux de change officiel s’ajustant à 1 % par mois pour arriver à un taux de change unifié et fixe peut avoir l’effet non désiré de générer de la méfiance », a-t-il averti.
Il a insisté sur la nécessité pour le gouvernement d’expliquer clairement comment s’effectuera la transition de la situation actuelle vers un marché unique et libre des changes avec concurrence de devises.« Dans la transition, il est inutile de raisonner avec le paradigme du taux de change fixe », a-t-il souligné, rappelant que « tous les plans de stabilisation réussis incluaient au moins une période initiale de taux de change fixe et que, outre l’équilibre monétaire et fiscal, le processus de désinflation nécessite la fixation du taux de change et l’exclusion de tout soubresaut ».
Il a estimé que l’espoir de voir les exportations énergétiques, minières, agricoles et des industries basées sur la connaissance générer une abondance de dollars et une forte accumulation de réserves se heurte à d’autres facteurs.
Il a comparé la situation actuelle avec la Convertibilité, où les taxes à l’exportation et les droits de douane élevés à l’importation avaient été supprimés dès le début du plan de stabilisation, et où « il existait une complète liberté pour le mouvement de capitaux », ce qui générait de la confiance.
La différence avec le contrôle des changes qui accompagne le plan de stabilisation actuel réside dans le fait qu’il « requiert et continue de requérir l’utilisation de réserves limitées de la Banque centrale et se base sur le maintien d’un taux de change qui n’est ni unique ni libre ».
Si, au début du marché unique et libre, « il n’existe plus d’inertie inflationniste, le plus approprié sera probablement d’opter pour une flottation à la péruvienne ».
Ce système « atténue l’effet des chocs externes, mais exige que la Banque centrale dispose de réserves suffisantes pour éviter les fluctuations de change qui risquent de s’emballer ».
« La communication des changements a été confuse jusqu’à présent et laisse penser que le FMI a le dernier mot.C’est dommage, car si c’est comme le dit (le vice-ministre de l’Économie), ce n’est pas le cas. Un gouvernement comme celui du président qui cherche à opérer des changements profonds doit le communiquer avec conviction. Dans ce cas,le FMI accompagnera certainement la décision du gouvernement argentin »,a-t-il conclu.
L’ancien ministre de l’Économie critique la stratégie économique actuelle
Table of Contents
L’ancien ministre de l’Économie exprime ses réserves sur la stratégie économique gouvernementale actuelle, notamment en ce qui concerne la gestion du marché des changes. Voici un résumé des points clés et une analyze plus approfondie :
Points Clés de la Critique
Intervention sur le Marché des Changes : Critique l’utilisation des réserves de change pour manipuler le marché et maintenir une appréciation artificielle du peso.
Marché des Changes : Préconise une transition vers un marché des changes unique et libre, avec la concurrence de devises et la liberté de mouvement des capitaux.
Désinflation : Met en garde contre les conséquences de la stratégie actuelle sur les efforts de désinflation.
Transparence et Interaction : Insiste sur la nécessité d’une communication claire et d’une définition précise des règles monétaires et de changes.
Rôle du FMI : Souligne l’importance d’intégrer ces règles dans tout accord avec le FMI.
Transition : Précise l’importance d’expliquer clairement la transition vers un marché unique et libre.
Volatilité : Souligne la volatilité actuelle qui a déjà coûté des réserves importantes.
Expériences Passées : Compare la situation actuelle à la Convertibilité, notant la perte de confiance due au contrôle des changes et à l’utilisation des réserves limitées.
FAQ
Q : Quelle est la principale critique de l’ancien ministre concernant la politique économique actuelle ?
R : L’utilisation des réserves de change pour manipuler le marché et maintenir un taux de change artificiel.
Q : Que propose l’ancien ministre pour l’avenir du marché des changes ?
R : Une transition vers un marché des changes unique et libre, avec la concurrence de devises et la liberté des capitaux.
Q : pourquoi l’ancien ministre met-il en garde contre la communication actuelle du gouvernement ?
R : Elle est confuse et suggère que le FMI a le dernier mot, ce qui pourrait nuire à la crédibilité gouvernementale.
Q : Quelle est l’importance de la transparence selon l’ancien ministre ?
R : Il insiste sur la nécessité d’une communication claire et d’une définition précise des règles monétaires et de changes.
Q : Quels sont les risques de la stratégie actuelle selon l’ancien ministre ?
R : Risque de compromettre la désinflation et de générer de la méfiance.
Tableau Récapitulatif : Comparaison des Modèles
| Caractéristique | Version Actuelle (critiquée) | Modèle Préconisé |
| ————————– | —————————————————————————————————————————- | —————————————————————————————————– |
| Marché des Changes | Multiplicité des marchés,non totalement libres,intervention de la Banque Centrale,contrôle des changes,taux de change fixe | Marché unique et libre,concurrence de devises,liberté des capitaux,flexibilité du taux de change |
| Réserves de Change | Utilisées pour manipuler le marché,limiter la volatilité | Réserves suffisantes pour gérer la volatilité,notamment dans un système de flottation à la péruvienne |
| Communication | Confuse,suggérant un rôle prépondérant du FMI | Claire,conviction du gouvernement,transparence |
| Mouvements de Capitaux | Contrôlés | Libres |
| Objectif Économique | Maintenir une appréciation artificielle du peso,désinflation (probablement) | Désinflation,marché libéralisé,confiance des investisseurs et des entrepreneurs,contrôle de la volatilité |