Forte hausse des cas d’infection au virus syncytial respiratoire (VRS) au Québec : les enfants particulièrement touchés

Forte hausse des cas d’infection au virus syncytial respiratoire (VRS) au Québec : les enfants particulièrement touchés

MONTRÉAL — Le nombre de cas d’infection au virus respiratoire syncytial (VRS) au Québec atteint des centaines depuis le début de novembre. Il touche particulièrement les personnes âgées et les jeunes enfants. Alors qu’un vaccin est disponible pour les personnes âgées, ce n’est pas encore le cas pour les tout-petits.

En septembre dernier, un vaccin préventif contre le VRS a été approuvé au Canada. On peut d’ailleurs voir des publicités avec la légende du hockey Wayne Gretzky faisant la promotion du vaccin Arexvy pour protéger les aînés contre les complications sévères.

Cependant, la grande majorité des cas d’infections concerne les enfants de moins de quatre ans. Selon les données du ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS), le nombre de cas pour 10 000 personnes s’élève à 181,90 chez les nourrissons de 0 à 5 mois et à 74,23 chez les enfants de 6 à 23 mois. En comparaison, on ne compte que 0,71 cas chez les 60-69 ans et 2,73 cas chez les 70 ans et plus.

Le MSSS indique que le nombre de tests de dépistage positifs est en hausse depuis septembre. En novembre seulement, il est passé de 292 cas la semaine se terminant le 4 novembre à 585 cas la semaine se terminant le 25 novembre.

Ce virus provoque des infections respiratoires pouvant entraîner des complications chez les personnes à risque, notamment les jeunes enfants. “Les bronches et le système respiratoire des enfants sont très petits. Le moindre encombrement devient très vite problématique pour leur respiration”, explique Nathalie Grandvaux, professeure au département de biochimie et de médecine moléculaire du Centre de recherche du CHUM (CRCHUM).

Les autorités américaines ont approuvé un vaccin pour les femmes enceintes afin de protéger les enfants à la naissance, mais il n’est pas encore disponible au Canada. Il existe également un traitement préventif d’anticorps offert aux enfants prématurés ou de moins de deux ans jugés les plus à risque de complications. Cela nécessite cependant des traitements tous les 28 jours pendant cinq mois.

Des travaux sont en cours pour produire un vaccin sûr pour les enfants, mentionne Mme Grandvaux. Elle ajoute que des essais cliniques spécifiques sont nécessaires avant d’approuver un vaccin pour les enfants.

Selon les experts consultés par La Presse Canadienne, on estime que pratiquement tous les enfants auront contracté le VRS au moins une fois avant l’âge de trois ans. Il s’agit d’un virus très contagieux qui se propage rapidement dans les milieux de garde.

“C’est un mal pour lequel on n’a pas encore la bonne protection. Dans les prochaines années, on est confiant d’avoir un vaccin accessible pour tous les enfants”, prévoit Mme Grandvaux.

Malheureusement, cette année encore, de nombreux enfants devront lutter contre une infection au VRS “avec toutes les conséquences que cela peut avoir”, prévient-elle. Bien que la grande majorité s’en sortira sans trop de problèmes, d’autres souffriront de complications, voire conserveront des conditions à long terme.

Selon la chercheuse, il y aurait de sérieuses “présomptions d’association avec un développement d’asthme à long terme chez les enfants qui ont été infectés par le VRS” très jeunes.

Hygiène et précautions

Si cette affection semble inévitable, il est tout de même possible d’adopter des comportements préventifs pour retarder autant que possible cette première rencontre entre un bébé et le virus.

L’épidémiologiste Benoit Mâsse souligne qu’il est très difficile de distinguer une infection au VRS d’un simple rhume. “Pour essayer de prévenir, on se lave les mains, si on a un rhume, on se tient loin, on évite les contacts”, résume-t-il.

“Il n’y a pas vraiment de moyens autres que les règles d’hygiène habituelles”, ajoute-t-il.

Nathalie Grandvaux recommande fortement de “ne pas exposer les jeunes enfants” aux personnes présentant des symptômes d’infection respiratoire lors de rassemblements. Elle ajoute que ces personnes devraient porter un masque.

“C’est un outil qu’on n’avait pas avant, mais qu’on peut utiliser à bon escient pour éviter de transmettre ces virus”, insiste-t-elle.

Le MSSS précise que le VRS peut se propager lors de contacts étroits avec une personne infectée, mais aussi par des contacts avec une surface contaminée. Il demande aux personnes fiévreuses de rester à la maison. Ceux qui constatent une toux nouvelle ou aggravée, un mal de gorge ou une congestion nasale sont invités à porter un masque en public. On recommande également de se tenir à distance des autres pendant une période de 10 jours après l’apparition des symptômes.

Le contenu en santé de La Presse Canadienne obtient du financement grâce à un partenariat avec l’Association médicale canadienne. La Presse Canadienne est l’unique responsable des choix éditoriaux.

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2023-12-01 04:00:30

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