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Forum sur la santé mentale de l’APS. Communiqué de presse – Forum sur la santé mentale

2023-08-16 17:00:23

La nouvelle dramatique de l’homme de 35 ans souffrant de problèmes psychiatriques qui est décédé dans un centre de la province de Chieti, après avoir été bloqué avec un taser puis, selon les informations que nous avons lues, après avoir été mis sous sédation.

Ce sera l’enquête ouverte avec l’hypothèse d’homicide involontaire qui lèvera les nombreux doutes sur la dynamique de l’épisode tragique. Mais en attendant, nous croyons que certaines choses devraient être dites pour inviter un sérieux moment de réflexion qui, selon nous, devrait être fait.

On s’est empressé de parler de la nécessité du taser, une “arme qui ne tue pas”, il y a quelques années après le meurtre d’un garçon de vingt ans d’origine équatorienne, Jefferson Tomalà, tué cinq fois à Gênes avec un pistolet lors d’un présumé TSO. Mettre l’accent, comme on l’a trop souvent fait ces derniers temps, sur l’aspect sécuritaire plutôt que d’inciter à raisonner sur la meilleure façon d’aider, de gérer, voire de contrôler, une personne dans un moment d’agitation confuse, désespérée.

On rappelle que sur la prétendue “non-dangerosité” du taser, introduit comme outil de prévention de la criminalité, de sérieuses objections avaient été soulevées dans le milieu médical à l’époque, alors qu’Amnesty International dénonce depuis longtemps les dizaines et les dizaines de morts liées à l’usage du Taser dans des pays, dont les États-Unis, où il est utilisé depuis un certain temps.

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Une arme “moins que létale”, insistent-ils, contre les criminels… mais on s’est tout de suite demandé combien d’autres personnes, agitées, peut-être bouleversées ou exaspérées (et combien on en croise dans la rue ces jours-ci) avec une mauvaise maîtrise de soi, des gens dont on craint, peut-être par des gestes téméraires, de compromettre notre tranquillité, risquent d’être cloués au spasme d’une sorte d’électrochoc. Et le récit de ces jours confirme malheureusement ces craintes…

Cet outil ne fait que confirmer une sorte de distance, comme un gouffre, qui se crée de plus en plus entre nous et les personnes souffrant de troubles mentaux, pour lequel tout outil devient licite dès lors que la personne cesse de l’être. Depuis des décennies, le malade mental devient un objet. Ici on parle d’une personne nue dans la rue, mais ce qui lui est arrivé avant, son parcours, sa douleur, personne ne le demande. Comment sa maladie choquante avait été prise en charge par les services de santé mentale qui connaissaient aussi bien ce jeune homme.

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Nous continuons à penser que cette suprématie du danger et de la sécurité ne fait que conduire à annuler une vision du soin qui est la plus nécessaire à mettre en place si nous voulons vraiment affronter le malaise qui nous interroge de plus en plus dramatiquement.

En premier lieu, c’est la personne avec sa douleur, et à partir de là, nous devons agir. On se demande quelle culture avaient ces policiers à leur insu qui ont utilisé cet outil de « distanciation » qu’est le taser. Comment ils pouvaient voir dans un homme courant nu et sans armes une menace sérieuse pour la sécurité des autres. Nous sommes très frappés par le silence (on aurait peut-être pu s’y attendre) des psychiatres qui tendent de plus en plus à réduire les hommes et les femmes à des objets. Des psychiatres qui ne peuvent plus se scandaliser ni face à ces morts, ni face aux morts par contrainte ou abandon, ou mort par réduction à l’invisibilité du “chronique”, précisément ces psychiatres dominants ont produit.

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Nous pensons que repartir très rigoureusement d’une réflexion sur le traitement peut être un point de départ concret. La cure, entendue comme le meilleur moyen de reconnecter la fragmentation qui s’est opérée et qui conduit à des épisodes comme celui-ci à partir desquels notre réflexion part. Des soins qui, comme Basaglia l’a enseigné, sont les meilleurs que nous puissions mettre en œuvre. Pour le pratiquer, nous disposons d’outils efficaces : d’une vaste connaissance sur la façon de gérer la présence douloureuse des autres, aux nombreuses expériences faites qui, depuis cinquante ans, semblent indiquer la voie à suivre.

Partageant ce qu’a dit Mauro Palma, garant des droits des personnes privées de liberté, selon lequel “il n’est pas acceptable que l’opération visant à ramener au calme une personne dans un état évident d’agitation et, par conséquent, de difficulté subjective, se termine avec sa mort »,

Peppe Dell’Acqua

Forum sur la santé mentale



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