Forza Italia : fin de l’ère Miccichè, remplacé par un loyaliste de Schifani

Forza Italia : fin de l’ère Miccichè, remplacé par un loyaliste de Schifani

L’ancien directeur de Publitalia n’est plus le commissaire du parti en Sicile. Le contraste intense avec Musumeci et Schifani porte ses fruits. A sa place Marcello Caruso. Berlusconi : “Il continuera à apporter sa précieuse contribution à moi et à notre parti”

Gianfranco Miccichè a perdu sa bataille et n’est plus le commissaire de Forza Italia en Sicile. C’est la fin d’une époque et cela va bien au-delà des “situations locales” citées par Silvio Berlusconi dans l’éloge remis aux agences samedi soir. C’est le résultat d’un combat sanglant que Miccichè a mené à l’intérieur du parti, mais aussi à l’extérieur, au cours des deux dernières années. L’ancien gérant de Publitalia paie le contraste intense avec l’ancien président de Régionle melonien Nello Musumeci, coupé d’une possibilité de renouvellement à la veille de la dernière campagne électorale ; et avec Renato Schifani, avec qui les relations se sont fissurées de manière irréversible au lendemain de l’affirmation du 25 septembre, qui a amené l’ancien président du Sénat au Palazzo d’Orléans (également grâce aux voix de son “rival”, réélu à Palerme avec près de 7 mille préférences). Il avait même fait obstacle à l’élection de La Russa au Palazzo Madama, Micciché, avant de démissionner du Sénat pour être parlementaire en Sicile.

L’ancien vice-ministre de l’Économie – quelqu’un qui n’a voté que pour Berlusconi dans sa vie – n’a jamais aimé finir deuxième. Et, par conséquent, personne ne veut partager avec lui le poids des choix et des actions du gouvernement, car tôt ou tard – comme cela s’est produit avec Musumeci – vous finissez par être submergé par une vague d’exubérance qui, si vous n’avez pas d’anticorps, vous détruit . Schifani l’exclut de la junte (Miccichè avait demandé le très lourd ministère de la Santé) et, plus tard, l’isola également à l’Assemblée régionale, supprimant les uns après les autres les députés de zone, même les plus fidèles. Micciché, ostensiblement encerclé, a rejoint le Groupe Mixte, mais il n’avait pas encore renoncé jusqu’à hier au symbole du parti, et avait même surfé sur la vague de protestation à chaque acte du gouvernement : il avait accusé Schifani de vouloir priver la Sicile de un super télescope contre les astéroïdes à implanter sur les Madonie. C’étaient les dernières cartouches avant la passe d’adieu.

“Pour l’amitié qui me lie depuis 40 ans et pour le bien que je veux pour ce parti et pour ma terre, j’ai cru bon de démissionner”, écrit Micciché au terme d’un énième coup de fil infructueux avec le Cav., qui avec lui il évitait toujours les brusqueries. Aussi romantique qu’il soit, Berlusconi avait accueilli Schifani dans son écurie après l’escapade avec le Nouveau centre-droit d’Alfano, le nommant comme son conseiller politique ; et il n’avait pas eu envie de condamner Miccichè à cause d’un tempérament fumeur qui lui avait fait plus d’ennemis que d’amis sur l’île. Mais aussi beaucoup de joies d’un point de vue électoral. Aux dernières Régionales, pour n’en citer qu’une, les Azzurri de Sicile se sont arrêtés à quelques milliers de voix des Frères d’Italie, ce qui n’a pas créé de vide comme dans le reste du pays. Miccichè est celui du sensationnel 61 à 0 à la Politique de 2001 dans les circonscriptions uninominales ; c’est ce que même aux Championnats d’Europe de 2019, alors que Forza Italia a chuté aux pourcentages d’indicatif régional téléphonique, en Sicile, il a marqué un sensationnel 17%.

Aujourd’hui Micciché – il ne pouvait y avoir pire contrepoids – arrive remplacé par un loyaliste du président de la Région : il s’agit de Marcello Caruso, ancien chef des collectivités territoriales du parti. Caruso, ancien conseiller de la junte de Cammarata à Palerme, est un homme de sous-gouvernement avec de longs services. Mais c’est surtout l’homme de l’ombre de Schifani, qui l’a confié il y a quelques jours à la tête de son secrétariat privé. Il récupère un bâton inconfortable, mais il ne pouvait en être autrement : dans quelques mois, il y aura un retour au vote dans quatre capitales provinciales (dont Catane), et FI ne pourra plus se permettre des divisions après celles des derniers mois qui avait conduit à la création de deux groupes opposés au parlement sicilien.

Cependant, la gratitude du dirigeant âgé demeure envers Micciché : « Je le remercie pour tout le travail qu’il a accompli pendant de nombreuses années dans sa Sicile natale en tant que Coordinateur de la Région », a déclaré Berlusconi, rappelant que « Gianfranco a été membre de Forza Italie depuis l’année de la fondation (1994). Je suis sûr qu’il continuera à apporter sa précieuse contribution à moi et à notre parti”.

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