2023-11-07 15:17:32
DDes soldats lourdement armés parcourent la rue Petit parisienne, au nord de la ville, pour garder les nombreuses écoles privées juives qui s’y trouvent. Un directeur d’école a averti tous les parents de ne pas envoyer leurs fils à l’école en kippa. Par peur des insultes antisémites et des agressions physiques, de plus en plus de Français de confession juive décident de porter l’étoile de David sous leur pull, d’enlever leur kippa ou de la cacher sous d’autres couvre-chefs.
“Etre juif en France, c’est avoir peur, ça veut dire être prudent tout le temps, et encore plus depuis le 7 octobre”, déclare une jeune femme lors de la seule manifestation pro-israélienne quelques jours après l’attentat terroriste du Hamas. et a ajouté : « Être juif, c’est avant tout être seul. »
Depuis l’attaque du Hamas contre des civils israéliens, les crimes antisémites en France ont augmenté rapidement. Le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a évoqué dimanche 1 040 actes antisémites recensés en France depuis le 7 octobre. C’est presque trois fois plus en un mois que sur l’ensemble de l’année dernière. Selon le ministère de l’Intérieur, des arrestations ont eu lieu dans près de la moitié des cas.
“Nous serons implacables, nous ne laisserons rien nous échapper”, a déclaré lundi la Première ministre Elisabeth Borne. Elle regrette que trop peu de citoyens se lèvent. « Il est important que le plus grand nombre possible de personnes élèvent la voix maintenant et disent que l’antisémitisme n’a pas sa place dans notre pays », a déclaré Borne. Radio France Inter. Deux anciens premiers ministres, le socialiste Bernard Cazeneuve et le conservateur Edouard Philippe, l’ont réclamé dans une tribune commune dans le Journal du dimanche « La Tribune » « un cri moral de la part de tous les citoyens ».
Les responsables de la communauté juive ont salué la réponse rapide du gouvernement, qui a immédiatement mobilisé 10 000 soldats pour protéger les quelque 900 synagogues et écoles juives du pays. Il existe néanmoins parmi les Français de confession juive le sentiment d’être laissés à eux-mêmes.
“Où sont les leaders d’opinion, les personnalités de la culture et du sport ?”, s’interroge Robert Ejnes, de l’organisation faîtière juive CRIF. Le rabbin Delphine Horvilleur s’est également plaint dans une interview à WELT du fait que les modèles sociaux tels que les athlètes et les acteurs ne prennent pas position.
“J’ai vu l’étoile de David et j’ai craché”
Les 1 040 incidents antisémites ne sont que ceux qui ont été signalés. Elles vont des tags antisémites aux insultes et agressions physiques. Vendredi, le mur d’une école de Strasbourg était barbouillé de croix gammées. Le même jour, à Avignon, dans le sud de la France, une jeune femme a insulté et bousculé un homme qui portait sa kippa cachée sous une casquette de baseball. Lorsque les deux couvre-chefs tombèrent au sol, elle cracha plusieurs fois sur sa kippa.
Le jeune homme de 18 ans a été condamné à cinq mois de prison sans possibilité de libération conditionnelle lors d’un procès sommaire. « J’ai vu l’étoile de David, j’ai pensé à Israël et j’ai craché », raconte la jeune femme pour expliquer son geste. Sinon, elle n’a « rien contre les Juifs ».
La victime affirme qu’il est difficile d’être juif « à Avignon comme ailleurs ». “Depuis les événements (l’attaque du Hamas), j’ai l’impression que c’est en 1945, les gens se cachent et n’en parlent pas”, a déclaré l’homme devant le tribunal.
Un motif antisémite ne peut être exclu dans le cas d’une femme blessée à coups de couteau à Lyon ce week-end. Mais il pourrait aussi s’agir d’un drame relationnel ou d’automutilation, selon des sources policières.
„Symbolische Wende“ des Rassemblement National
Pharos, la plateforme policière contre la haine et l’incitation à la haine sur Internet, a reçu plus de 6 000 signalements de contenus antisémites sur les réseaux sociaux. Là-bas, une vidéo du métro parisien a circulé dans laquelle on entend des jeunes scander « Nous sommes des nazis et nous en sommes fiers ».
La vidéo de l’influenceuse Warda A., qui utilise un pseudonyme sur Instagram pour se moquer de la déclaration d’un employé de l’organisation israélienne Zaka, qui identifie les victimes du terrorisme, a suscité l’indignation. L’assistant de Zaka a rapporté que des terroristes du Hamas avaient mis un bébé vivant dans un four dans un kibboutz.
« Je me demande comment ils l’ont préparé, s’ils ont ajouté du poivre et du sel, du thym ? Qu’est-ce que tu as mis avec, comment l’as-tu braisé ?”, se moque la jeune femme. Le ministre de l’Intérieur Darmanin a convoqué le parquet et un membre du parti Renaissance de Macron a porté plainte pour apologie du terrorisme.
La guerre en Israël a également contribué à clarifier le paysage politique français. Après que le populiste de gauche Jean-Luc Mélenchon ait relativisé l’attaque du Hamas et ne l’ait pas condamnée, l’Union de gauche Nupes, un parti multipartite, vacille. Mélenchon a appelé au boycott d’Israël dans le passé et courtise les votes des musulmans français, estimés à six millions, avec une hostilité ouverte envers Israël.
En tant que candidat à la présidentielle, il a raté le second tour des élections de 2022 de seulement 1,5 point de pourcentage. « Il est convaincu qu’il lui manquait les voix juives pour accéder au second tour », a déclaré Yonathan Arfi, président de l’organisation faîtière juive CRIF.
Marine Le Pen et son parti national de droite, le Rassemblement National, auraient en revanche des « compétences politiques ». L’expert de l’extrémisme de droite Jean-Yves Camus parle d’un « revirement symbolique » après que Le Pen et le chef du parti Jordan Bardella ont condamné l’attaque du Hamas comme étant du terrorisme, ont promis leur soutien à Israël et que des membres du parti se sont présentés à la manifestation pro-israélienne du 9 octobre. . Leur homologation là-bas est une première en France.
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