Mais que sait-on vraiment de sa vie, ici, sur les bords de Charente ? A-t-il vu le jour sous un chêne, comme le veut la légende ? Pourquoi était-il adulé par sa mère, la mystérieuse Louise de Savoie ? Pourquoi a-t-il quitté la ville si jeune, dès l’âge de 4 ans ? Devenu roi, a-t-il oublié sa cité natale et le comté d’Angoulême ? A-t-il bu du cognac, comme le prétend la réclame ?
Réponse à toutes ces questions du 7 juin au 1est décembre 2024, en visitant la grande exposition temporaire que prépare le musée d’art et d’histoire de Cognac.
« Ce sera un véritable événement, de la même dimension que l’expo consacrée au phylloxéra en 2022, avec un colloque final », promet Jérôme Sourisseau, le président de Grand Cognac, la collectivité gestionnaire des musées de la ville.
Parmi les pièces à admirer : son épée en acier forgé, bronze, or ciselé et émaillé
En attendant, toute l’équipe de la conservatrice Catherine Wachs-Genest est au travail, avec les conseils avisés de Thierry Crépin-Leblond, conservateur en chef du musée national de la Renaissance à Écouen (Val-d’Oise), qui confiera de précieuses pièces. Ne nous emballons pas : nous n’admirerons pas les portraits signés Jean Clouet et le Titien exposés au Louvre. Toutefois, Grand Cognac a obtenu du Musée de l’Armée le prêt d’une arme d’apparat exceptionnelle : l’épée de François d’Angoulêmedite « de Pavie ». La dague en acier forgé, bronze, or ciselé et émaillé, fut dérobée au monarque français en 1525 en Lombardie. Longtemps conservée puis exposée à Madrid, elle ne fut rapportée en France qu’en 1808, sur ordre de Napoléon !
Des croquis de toute beauté
Parmi les autres trésors, on se penchera sur les dessins préparatoires à l’érection de la statue équestre du roi place François Iest à Cognac en 1864. Ces croquis du sculpteur Antoine Etex – réalisés à la mine de plomb, à la craie et à l’encre de chine – sont de toute beauté. Ils sont aussi très fragiles : on ne peut les sortir des réserves et de l’obscurité que tous les cinq ans !
On contemplera aussi une récente acquisition de Grand Cognac : une vue cavalière de Cognac au XVIIe. Cette huile sur panneau de bois (achetée 15 000 euros) montre le château tel qu’il était lorsque celui qui n’était pas encore promis au trône de France y fit ses premiers pas.
« L’idée, détaille Catherine Wachs-Genest, c’est d’ancrer la figure royale de François Iest dans sa ville natale, d’expliquer comment il en a fait un véritable paradis fiscal. C’est aussi raconter comment le roman national au XIXe s’est emparé de son image, tout comme la réclame des maisons de négoce au début du XXe. »
2023-11-08 20:15:26
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