Les États-Unis et le Royaume-Uni, avec le soutien de plusieurs alliés dont le Canada, ont mené une frappe sans précédent contre des rebelles au Yémen jeudi soir.
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«Il est trop tôt pour dire quelle est l’étendue des dommages, mais des frappes limitées ça ne va pas suffisamment endommager les Houthis pour faire une différence […] d’un autre côté, si les États-Unis font de grosses frappes, on risque de s’embourber dans une nouvelle guerre au Moyen-Orient. C’est un équilibre très difficile à trouver», observe Thomas Juneau, professeur à l’École supérieure d’affaires publiques internationales de l’Université d’Ottawa.
Après de nombreuses attaques par des rebelles Houthis contre des navires en mer Rouge lors des dernières semaines, les États-Unis et le Royaume-Uni rapportent avoir mené «avec succès» des frappes sur la capitale du Yémen et d’autres villes du pays contrôlées par les rebelles jeudi.
Depuis le début de la guerre le 7 octobre entre Israël et le Hamas dans la bande de Gaza, les Houthis, proches de l’Iran, ont multiplié les attaques contre les navires commerciaux en mer Rouge, affirmant viser les embarcations liées avec l’État hébreu en solidarité avec les Palestiniens.
«C’est la première fois que les États-Unis font des frappes contre les Houthis à l’intérieur du Yémen […] de ne rien faire c’était une très mauvaise option», souligne Thomas Juneau, professeur et auteur du livre Le Yémen en guerre.
Les États-Unis avaient déjà déployé des navires de guerre et mis en place, en décembre, une coalition internationale pour protéger le trafic maritime dans cette zone où transite 12% du commerce mondial.
Certains navires contournent désormais la zone, ce qui a fait grimper les coûts de transport entre l’Europe et l’Asie.
Nombreux appuis
L’offensive soutenue par plusieurs pays aurait impliqué des avions de combat et des missiles Tomahawk, ont précisé des médias américains.
Ils ont visé des radars et des infrastructures de drones et de missiles afin de réduire leurs capacités de s’attaquer aux navires marchands en mer Rouge, a affirmé le ministre de la Défense américain, Lloyd Austin, par voie de communiqué.
«Notre objectif reste la désescalade des tensions et de rétablir la stabilité en mer Rouge», affirme un communiqué commun impliquant les États-Unis, l’Australie, le Canada, le Danemark, l’Allemagne, les Pays-Bas, la Nouvelle-Zélande, la Corée du Sud, le Royaume-Uni et Bahreïn.
De son côté, la presse britannique affirme que le premier ministre britannique, Rishi Sunak, a donné son accord pour des frappes.
Le chef des rebelles du Yémen, Abdel Malek al-Houthi, avait menacé plus tôt en journée de riposter à toute attaque américaine en mer Rouge par des opérations encore «plus importantes» que celle, particulièrement lourde, datant de mardi.
Ce sont 18 drones et trois missiles qui avaient alors été abattus par des avions de combat déployés depuis le porte-avions américain Dwight D. Eisenhowertrois destroyers américains et un navire de guerre britannique, le HMS Diamant.
On ne connaît toujours pas le bilan de ces attaques, mais des pertes civiles sont à prévoir.
– Avec l’Agence France-Presse
