2024-12-09 22:30:00
En raison de violation du secret bancaire : l’avocat et lanceur d’alerte Seith est de nouveau devant un tribunal suisse.
Voilà de quoi il s’agit :
Un procès pénal étroitement surveillé par l’Allemagne s’est ouvert à Zurich : il implique l’avocat allemand Eckart Seith, surnommé l’enquêteur Cum-Ex. Le parquet accuse Seith, entre autres, d’espionnage économique et de violation du secret bancaire. L’avocat de Stuttgart rejette ces allégations et se considère comme un lanceur d’alerte dans le scandale des cum-ex. Un membre de l’ambassade d’Allemagne à Berne était également présent au procès.
Le contexte du processus :
Eckart Seith était l’avocat du milliardaire allemand Erwin Müller il y a plus de dix ans. Müller avait investi dans des fonds de la banque privée bâloise Sarasin et avait perdu beaucoup d’argent. Aujourd’hui, nous savons pourquoi : les fonds ont réalisé leurs retours grâce à des transactions cum-ex illégales. En 2012, les transactions ont été révélées, raison pour laquelle Müller a perdu de l’argent. Son avocat Seith a pu découvrir cette fraude et a poursuivi avec succès la Banque Sarasin en dommages-intérêts. Il a pu le faire parce qu’il a mis la main sur des preuves : des documents secrets provenant de l’intérieur de la banque. Seith l’a utilisé lors du procès de son client, mais il l’a également transmis aux autorités allemandes et suisses.
Héros ou criminel ?
En Allemagne, Seith est considéré comme un héros et a déjà reçu des récompenses pour ses actions, car ses informations ont considérablement fait progresser les enquêtes Cum-Ex. Les choses sont différentes en Suisse: Seith est accusé dans une affaire pénale depuis 2018, aux côtés des deux hommes qui lui auraient transmis les documents. Dans ce pays, il s’agit moins de clarifier les accords cum-ex que de savoir si les accusés ont révélé des secrets commerciaux ou même se sont livrés à de l’espionnage industriel au profit de l’Allemagne.
Comment s’est déroulé le premier jour du procès :
Le procès devant la Haute Cour de Zurich a débuté en fanfare: le ministère public a demandé la détention préventive de l’accusé Seith – en raison du risque de fuite. Le tribunal a rejeté la demande. Seith a néanmoins qualifié la demande de « déclaration de guerre » du parquet. Comme prévu, son avocat a demandé l’abandon de la procédure. Il a justifié cela, entre autres, par le fait qu’un procureur qui avait déjà participé à l’enquête était partial. La juridiction supérieure avait déjà constaté une première fois, lors d’une première audience en 2021, que ce procureur était partial et avait abandonné la procédure. Mais cette décision a été annulée par la Cour fédérale. La juridiction supérieure doit donc entendre à nouveau l’affaire.
Que se passe-t-il ensuite :
Le tribunal a interrompu l’audience lundi en début d’après-midi pour délibérer sur les questions préliminaires. Entre autres choses, il doit clarifier si le procureur qui a enquêté précédemment était partial ou non. Si tel est le cas, les preuves qu’il a recueillies ne peuvent être utilisées. Ce serait probablement la fin du processus. Les juges donneront leur avis à ce sujet jeudi. Soit les plaidoiries de l’accusation et de la défense se poursuivront, soit le tribunal interrompra la procédure une seconde fois.
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