2024-02-25 11:07:51
Notre avis : On peut se contenter de (re)voir les films avec Fred Astaire en restant bouche bée devant ses chorégraphies aériennes, élégantes, gracieuses, inaccessibles pour le commun des mortels… et on peut aussi se plonger dans la lecture du Dandy dansant pour comprendre pourquoi on est à ce point fasciné par cet homme dont le pouvoir de séduction et l’existence même aux yeux du public passent avant tout par sa danse…
Fanny Beuré (All That Jazz, le podcast) et Jules Sandeau nous entraînent dans une captivante analyse du travail d’acteur-danseur-chorégraphe de celui qui a aussi façonné son statut de star internationale. De ses débuts avec sa sœur dans les vaudevilles jusqu’à ses inépuisables retours, les auteurs dissèquent les liens entre sa façon de danser et son image auprès du public – la manière de filmer les chorégraphies pour le grand écran, la conciliation entre apparence distinguée et entichement populaire, les costumes, les accessoires, la complémentarité ou la rivalité avec ses partenaires, le caractère érotique des mouvements… – dans un contexte social et socio-économique qui a toute son importance – une société raciste qui ne met pas en valeur les danseurs noirs pourtant inventeurs et maîtres des claquettes, un public qui associe facilement danse et féminin au risque de faire de tous les danseurs des efféminés, des studios de cinéma soucieux d’être rentables et qui rivalisent entre eux…
Le Dandy dansant se révèle un essai érudit nourri de nombreuses références, à la portée de toutes et tous, écrit dans une langue fluide et joliment illustré, qui ravira celles et ceux qui aiment laisser traîner leur regard en coulisse et pousser leur esprit à explorer au-delà du visible. Sa lecture suscite la curiosité et la satisfait, et invite irrésistiblement à revoir les films avec Fred Astaire et, sans rien entamer de la magie qui ravit le novice, à les regarder autrement, l’œil plus savant.
En écho à ce livre, plutôt qu’un extrait de film avec sa partenaire à qui on associe habituellement Fred Astaire, à savoir Ginger Rogers, pourquoi ne pas s’attarder sur le numéro « Begin the Beguine », extrait de Mélodie de Broadway de 1940qui fait l’objet d’un examen passionnant parce que ce film marque la rencontre avec l’immense claquettiste – trop talentueuse pour Fred ? – Eleanor Powell ?
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