Un citoyen allemand a été tué et deux autres personnes ont été blessées samedi soir dans une agression au couteau et au marteau près de la tour Eiffel à Paris. L’attaque a été menée par un Français connu pour son radicalisme islamiste et ses troubles psychiatriques.
Le suspect de 26 ans a été appréhendé peu après les faits et placé en garde à vue. Il a attaqué un touriste allemand né en 1999 à coups de couteau et deux autres personnes à coups de marteau, à proximité du pont de Bir Hakeim qui enjambe la Seine.
Le parquet antiterroriste a ouvert une enquête pour assassinat et tentative d’assassinat en relation avec une entreprise terroriste, ainsi que pour association de malfaiteurs terroriste criminelle. Selon une source policière, l’agresseur a crié “Allah Akbar” au moment des faits.
La France “complice” d’Israël
Il aurait déclaré aux policiers l’ayant interpellé qu’il “ne pouvait plus supporter que les musulmans meurent, tant en Afghanistan qu’en Palestine” et aurait exprimé sa rancœur pour “ce qui se passait à Gaza” ainsi que sa conviction que la France était “complice de ce qu’Israël faisait là-bas”, a précisé le ministre français de l’Intérieur, Gérald Darmanin.
Les enquêteurs vont examiner le suivi médical de l’auteur, décrit comme un homme au “profil très instable, très influençable”, selon une source sécuritaire. Cet individu avait déjà été interpellé en 2016 par la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) pour un projet d’action violente à La Défense, à l’ouest de Paris. Il avait été condamné à cinq ans de détention et était sorti après quatre ans de prison.
Le suspect, qui habitait chez ses parents dans l’Essonne, avait publié sur les réseaux sociaux une vidéo revendiquant son attaque, ont confirmé des sources policières et sécuritaires à l’AFP. Dans cette vidéo, l’assaillant évoque “l’actualité, le gouvernement, le meurtre de musulmans innocents”, a détaillé la source sécuritaire.
À ce stade, les enquêteurs ne savent pas quand la vidéo a été tournée, mais elle a été publiée en ligne “concomitamment” à l’attaque, selon cette source.
Sauvée par un chauffeur de taxi
“L’attaque s’est produite peu après 21h00 entre le quai de Grenelle et Bir Hakeim. L’assaillant s’en est pris à un couple de touristes”, a rapporté le ministre de l’Intérieur. “L’homme est décédé sous les coups de couteau” et l’attaquant “s’en est pris à la femme de ce touriste allemand”, mais elle a été épargnée “grâce à un chauffeur de taxi qui a été témoin de la scène”.
L’agresseur a ensuite traversé le pont. Poursuivi par les policiers, il a apparemment agressé deux autres personnes dont la vie n’est pas en danger : l’une aurait été blessée à l’œil par un coup de marteau et l’autre serait particulièrement “choquée”, selon le récit de Gérald Darmanin.
Les deux blessés sont un Français d’une soixantaine d’années et un touriste étranger, a-t-il précisé. La nationalité de ce dernier n’a pas été précisée pour le moment.
Joseph S., 37 ans, manager en grande surface, a assisté à la scène depuis un bar en face du pont. Il a entendu des cris et des gens appelant “au secours, au secours” et courant. Il décrit un homme “avec un marteau dans la main” agressant un autre homme. Toujours selon ce témoin, la police est arrivée “en 5 à 10 minutes”.
“Nous ne céderons rien”
“J’adresse toutes mes condoléances à la famille et aux proches du ressortissant allemand décédé ce soir lors de l’attaque terroriste survenue à Paris et je pense avec émotion aux personnes actuellement blessées et prises en charge”, a écrit le président français Emmanuel Macron sur les réseaux sociaux.
“Nous ne céderons rien face au terrorisme”, a quant à elle affirmé la première ministre française Elisabeth Borne sur les réseaux sociaux. “Mes pensées accompagnent la victime, les blessés et leurs proches. Je salue le courage et le professionnalisme de nos forces de l’ordre et de nos services de secours mobilisés”, a-t-elle ajouté.
Cette attaque survient moins de deux mois après celle d’Arras qui a coûté la vie à un enseignant et conduit au relèvement du plan Vigipirate au niveau maximal “urgence attentat”.
ats, AFP
