En voiture ou à pied, des milliers d’habitants du Haut-Karabakh ont fui leur région après la victoire militaire de l’Azerbaïdjan dans ce territoire sécessionniste.
Ils prennent la route de l’exil. Les autorités arméniennes ont annoncé mardi 26 septembre que 28 120 réfugiés étaient arrivés en Arménie depuis le Haut-Karabakh. Ce territoire sécessionniste est majoritairement peuplé d’Arméniens et a été le théâtre d’une offensive éclair menée par l’Azerbaïdjan la semaine dernière.
L’Azerbaïdjan a ouvert dimanche la seule route reliant le Haut-Karabakh à l’Arménie, quatre jours après la capitulation des séparatistes et un accord de cessez-le-feu qui place le territoire séparatiste sous le contrôle de Bakou.
Mardi, un flot ininterrompu de véhicules se pressait au dernier poste de contrôle azerbaïdjanais avant le territoire arménien. Certaines personnes passaient à pied, exprimant leur sentiment d’expulsion devant les soldats azerbaïdjanais. Lundi, le président azerbaïdjanais, Ilham Aliev, avait réaffirmé la promesse que les droits des Arméniens de l’enclave seraient “garantis”. L’Azerbaïdjan s’est également engagé à permettre aux rebelles qui remettraient leurs armes d’aller en Arménie.
La France a dénoncé “l’œil complice de la Russie” mardi, en estimant que l’exode “massif” des Arméniens du Haut-Karabakh se déroulait avec la présence de la force de maintien de la paix russe déployée en 2020. Paris a rappelé qu’elle tiendrait l’Azerbaïdjan “pleinement responsable du sort de la population arménienne” et a averti qu’elle s’opposerait à toute remise en cause de l’intégrité territoriale de l’Arménie, comme l’a souligné la ministre des Affaires étrangères, Catherine Colonna, à l’Assemblée nationale.
L’Union européenne recevra mardi à Bruxelles des hauts représentants de l’Arménie et de l’Azerbaïdjan. Les conseillers nationaux à la sécurité de l’Azerbaïdjan, de l’Arménie, de la France et de l’Allemagne seront présents. La semaine suivante, le Premier ministre arménien, Nikol Pachinian, et le président azerbaïdjanais se rencontreront le 5 octobre en Espagne, avec la participation du président français, Emmanuel Macron, du chancelier allemand, Olaf Scholz, et du président du Conseil européen, Charles Michel.
