Un mois après la prise du pouvoir par les militaires, les autorités gabonaises de transition tentent de tenir certaines de leurs promesses, telles que le paiement des retraites ou la gratuité des frais scolaires.
Chérila, une vendeuse ambulante de 24 ans qui étudie en biologie médicale, exprime son optimisme dans une ruelle du centre-ville de Libreville. Elle se félicite de “la guérison et de la restauration” que la nouvelle transition apporte au peuple. Elle déclare : “Je trouve les initiatives de la nouvelle transition très bonnes, très bénéfiques pour le peuple. C’est vraiment comme une sorte de guérison et de restauration dont le peuple avait vraiment besoin”.
Sylvia Bongo devant la justice
Depuis le coup d’état militaire, plusieurs haut-représentants de l’ancien pouvoir du président Ali Bongo ont été arrêtés. L’ex-première dame Sylvia Bongo Ondimba a comparu devant le juge d’instruction ce jeudi (28.09), où elle a été inculpée de blanchiment de capitaux, recel, faux et usage de faux.
Chérila lance : “Je trouve très égoïste l’attitude de ces anciens dirigeants, car leurs œuvres sont sans pitié. Avoir le cœur de prendre tant d’argent en laissant le peuple en souffrance, franchement c’est être très égoïste. Tout ce que j’espère, c’est que la justice fera son travail”.
Dialogue national
Le général putschiste et président de la transition, Brice Oligui Nguema, a multiplié les promesses en faveur “des plus pauvres”, tels que les retraités et les malades qui ne perçoivent pas leur dû, ainsi que les jeunes, dont un sur trois est au chômage selon l’ONU. Cependant, ces promesses ont créé une attente dans laquelle les fonctionnaires et les salariés de nombreux secteurs se sont engouffrés en faisant grève et en bloquant pour réclamer leur dû au plus vite. Le Premier ministre civil, Raymond Ndong Sima, n’a pu que les exhorter à faire preuve de patience ce jeudi (28.09).
Il a annoncé que dans le cadre du dialogue national, chaque Gabonais devra envoyer une contribution écrite.
Cette initiative n’a pas toujours été bien accueillie par la population. Mais pour Chérila, “l’initiative du Premier ministre permettra, pour une fois après de nombreuses années, au peuple de décider de ce qu’il veut”.
Malgré tout, les Gabonais dressent pour l’instant un bilan mitigé et prudent des premières décisions des autorités militaires.
