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Garges : les deux potes de PMU s’accusent du meurtre de Lucie, frappée et étranglée

Garges : les deux potes de PMU s’accusent du meurtre de Lucie, frappée et étranglée

Ils se sont connus au printemps 2017 au Capri, un bar PMU de l’avenue de Clichy (Paris XVIIe). Adel R. et Imatha E. sont depuis lundi jugés pour le meurtre de Lucie, une femme de 58 ans retrouvée morte chez elle le 5 mai 2019, dans son petit deux-pièces de Garges-lès-Gonesse fouillé de fond en comble, étranglée et victime de coups à la tête. Sa mort remontait au 2 avril après avoir été victimes de deux cambriolages précédents.

Rapidement, les soupçons se sont portés sur Adel R., décrit par l’enquête comme son gigolo, un homme de 42 ans qu’elle entretenait au fil des journées dans les magasins chics et les hôtels. Le lien a ensuite été établi avec son coaccusé, un pote de PMU, Imatha E., 41 ans, au lourd passé judiciaire, qui vit des courses de chevaux et du recel. Tous deux, interrogés ce jeudi sur les faits par la cour d’assises du Val-d’Oise, ont nié ce jeudi les accusations portées contre eux, tout en suggérant que l’autre a fait le coup.

Un mobile crapuleux ?

« Je n’ai rien à voir ! » Imatha E. affirme à l’audience être complètement étranger à la mort de Lucie. « Je n’ai rien fait en rapport avec elle. Je ne savais pas à quoi elle rassemblait, où elle habitait. Je n’ai rien à voir dans aucun cambriolage ! » Il explique gagner assez d’argent avec les paris sur les chevaux : « Je n’allais pas tuer quelqu’un pour ça. »

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Mais cela n’a pas été simple pour lui de contester les charges retenues à son encontre : la bouteille d’Ajax qui porte son ADN, retrouvée près du corps, et son téléphone qui borne le jour des faits près du domicile de la victime à Garges mais aussi le jour du cambriolage du 5 mars.

Jusque-là, sa version était d’être venu vingt ou trente fois voir des amis dans la cité, en face de la gare. Ce qui, déjà, ne collait pas avec le bornage de son téléphone. Ce jeudi après-midi, il confie désormais être venu dans cette commune du Val-d’Oise pour traiter une affaire de recel le 5 mars, le jour d’un cambriolage, le 9 mars et le 2 avril, le jour du décès.

Malchance absolue

Autre nouveauté, après avoir assuré avoir pris le RER D ce jour-là, il reconnaît maintenant être venu en voiture. Mais, de toute façon, « cinquante minutes, c’est trop court pour fouiller l’appartement et tuer la dame » lance-t-il. « Ce sont des mensonges tout au long », résume le président de la cour d’assises, Marc Trévidic, après « ce scoop » que vient de livrer l’accusé.

Quant à son ADN retrouvé sur une bouteille d’Ajax découverte au pied du lit, près du corps, il livre une explication qui tiendrait de la malchance absolue. Il aurait accompagné Adel pour faire des courses rue Brochant, à Paris, aurait saisi la bouteille dans le Super U qui se serait retrouvée à Garges, peut-être en passant par le domicile d’Adel, à Orly (Val-de-Marne)… Ce parcours étonnant de la bouteille n’est livré par l’accusé que lorsqu’il est confronté à cet élément à charge devant le juge d’instruction.

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Une vengeance contre Lucie aussi évoquée

Ce multirécidiviste au lourd passé judiciaire ne se contente pas de se défendre. Il a répété à l’audience les accusations à peine voilées contre son pote de PMU. Selon lui, Adel lui aurait demandé s’il pouvait lui trouver une arme, recruter des personnes « pour se venger » de Lucie, qui donnerait trop d’argent à trop de monde. « Il a dit qu’il voulait faire un truc de dingue. Il voulait lui faire du sale. »

« Vous êtes en train de le charger au maximum… » souligne le président de la cour d’assises. « Je le confirme. Je ne peux pas en dire plus à sa place », répond-il. L’accusé conteste également avoir reçu le moindre élément concernant l’adresse de la victime. Pourtant, lors d’une confrontation, relève l’avocate de la partie civile Me Caty Richard, il parle du « gardien portugais » de l’immeuble de Lucie, situé rue de la Paix.

Une version en complète contradiction avec celle d’Adel, le compagnon de la victime, son gigolo, qui assure au contraire avoir donné le nom et l’adresse de son amie à l’occasion d’une conversation au sujet des transports pour se rendre à Garges, suggérant qu’il peut avoir fait le coup.

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Adel, séducteur de femmes mûres

Au début de son interrogatoire sur les faits, Adel a été mis en difficulté lui aussi au moment d’expliquer pourquoi il a continué à utiliser la carte bancaire que lui avait laissée la victime, tout en se montrant extrêmement inquiet à son sujet lorsqu’elle ne donne plus de nouvelles, multipliant les appels téléphoniques, notamment aux hôpitaux. « Elle ne roulait pas sur l’or : cela ne vous dérangeait pas ? » lui demande le président. Il élude. Mercredi, il avait déclaré : « j’assume mes actes. Si j’étais intéressé par l’argent, je l’aurais dit. » Son interrogatoire au fond s’est poursuivi en soirée ce jeudi.

« Je vous jure que c’est moi la victime dans l’affaire », assure-t-il. Il est apparu alors moins comme un gigolo cynique que comme un séducteur de femmes mûres un peu perdu. « Je n’ai pas de projet. Je sors, je suis à la rue. On va me demander mes papiers. Je ne sais pas comment je vais faire. Si je retourne en Algérie, je suis perdu. Je n’ai personne. Je n’ai plus de contacts avec ma famille. Cela fait vingt-deux ans que je suis là. La régularisation, je n’y crois plus. Depuis que je suis en France, je n’ai plus de cœur. »

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