NOSConstruction du réseau hydrogène près de Rotterdam
NOS Nieuws•vandaag, 20:17
Rob Coster
journaliste économique
Rob Coster
journaliste économique
Gasunie a commencé la construction d’un nouveau grand réseau. Pas pour le gaz naturel cette fois, mais pour « l’hydrogène vert ». Ce réseau d’un milliard de dollars reliera les principales zones industrielles des Pays-Bas et de la région allemande de la Ruhr pour fournir le « nouveau gaz ». Mais cet hydrogène doit encore arriver.
Le gouvernement et les entreprises partent du principe que l’hydrogène vert est essentiel pour l’avenir de l’industrie chimique. Certains processus nécessitent des températures très élevées ou une forme de gaz. L’électricité n’est pas la solution à tout. De nombreuses entreprises ont donc besoin d’hydrogène vert pour dire adieu aux énergies fossiles comme le gaz naturel ou le charbon.
Hynetwork/NOS
Pourtant, le modèle de revenus de l’hydrogène suscite de vives inquiétudes au sein de l’industrie. L’hydrogène vert est actuellement bien trop cher. Cela fait hésiter les entreprises à y investir. La construction du réseau d’hydrogène se déroule également moins bien que celle du réseau de gaz naturel dans les années 1960.
“Il faut actuellement huit à dix ans pour construire une infrastructure et il faut accélérer le rythme”, déclare Willemien Terpstra, président de Gasunie.
Hydrogène : vert, gris et bleu
L’hydrogène vert est un gaz fabriqué à partir d’eau et d’électricité durable, générée par le soleil et le vent. L’hydrogène est fabriqué à partir de celui-ci par électrolyse.
L’hydrogène est depuis longtemps largement utilisé dans l’industrie chimique. Jusqu’à présent, il est généralement fabriqué à partir de gaz naturel, on l’appelle alors hydrogène gris.
Lorsque le CO2 est capté lors de la production d’hydrogène à partir du gaz naturel, il devient hydrogène bleu nommé.
A Rotterdam, le réseau hydrogène est déjà en construction. Il s’agit du raccordement de la première grande usine d’hydrogène de Shell aux Pays-Bas, au bord de la mer du Nord, à la plus grande raffinerie de Shell à Pernis.
Partout le long de l’A15, entre le Second Maasvlakte et le tunnel Benelux, des kilomètres de canalisations sont prêtes à être enterrées. Le pipeline et l’usine d’hydrogène devraient être prêts d’ici la fin de cette année.
Pipeline d’hydrogène NOS le long de l’A15 près de Rotterdam
Tant qu’il n’y aura pas une demande suffisante d’hydrogène vert dans l’industrie et le secteur des transports, Shell l’utilisera elle-même pour le raffinage de l’essence et du kérosène. Actuellement, cela se fait encore avec ce que l’on appelle « l’hydrogène gris », fabriqué à partir de gaz naturel.
L’usine d’hydrogène NOS de Shell sur le deuxième Maasvlakte à Rotterdam
Le problème de l’hydrogène vert, ce sont donc les coûts. Vous avez d’abord besoin d’électricité durable, puis d’une usine coûteuse pour en fabriquer de l’hydrogène, puis une partie de l’énergie est perdue lors de l’électrolyse.
Le prix de l’hydrogène vert est donc désormais cinq fois plus élevé que celui de l’hydrogène gris issu du gaz. Les entreprises attendent des politiques gouvernementales susceptibles de contribuer à couvrir les risques des investissements.
NOSStockage de gaz et d’hydrogène Gasunie Veendam
Gasunie veut aider à résoudre le problème de la poule et de l’œuf avec le réseau. L’offre doit stimuler la demande, selon Terpstra. “Nous savons que nous avons besoin d’hydrogène vert, raison de plus pour le stimuler et le diffuser aux Pays-Bas.” Avec le réseau hydrogène, on peut produire et importer davantage, ce qui devrait faire baisser le prix, si tout va bien.
La production d’hydrogène vert nécessite beaucoup d’électricité. S’il y a beaucoup de soleil et de vent, les usines d’hydrogène peuvent convertir l’excédent d’électricité durable en hydrogène.
Les coûts d’utilisation du réseau électrique sont beaucoup plus élevés aux Pays-Bas qu’en Allemagne et en Belgique. L’Allemagne exempte même les usines d’hydrogène de ces frais de transport, constate Terpstra. “Nous constatons actuellement que les pays qui nous entourent bénéficient de meilleures conditions que les Pays-Bas.”
Les ouvriers de NOS Construction réalisent une tranchée de câbles pour un pipeline d’hydrogène
Comme il n’existe pour l’instant pas de surplus permanent d’électricité durable aux Pays-Bas, une grande quantité d’hydrogène doit également être importée. Des pays comme l’Espagne et le Portugal produisent plus d’électricité durable qu’ils n’en consomment eux-mêmes et peuvent la convertir en hydrogène.
Cela s’applique également aux pays de Scandinavie, du Moyen-Orient, d’Afrique et d’Amérique latine. L’hydrogène est ensuite transporté vers les Pays-Bas par camion-citerne sous forme d’ammoniac. Celui-ci est « ramené » à l’hydrogène pur à Rotterdam et à Groningen Eemshaven.
Cet hydrogène entre ensuite dans le réseau Gasunie. Les plans sont faits, mais tout dépend des entreprises qui osent se lancer dans l’hydrogène. Autrement, le réseau hydrogène pourrait devenir le mémorial industriel d’une transition énergétique ratée.
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