C’est un moment qu’il n’est pas près d’oublier. Après une longue traversée du désert à la suite d’un contrôle positif à l’EPO en octobre 2021, pour lequel il a depuis été blanchi (lire les différents articles ici), Gauthier Navarro a signé son premier succès sur la route depuis son retour à la compétition. Et pas n’importe où puisque c’est sur la réputée épreuve Bordeaux-Saintes, qui servait ce dimanche de support à la première manche de Coupe de France N3, qu’il s’est imposé. DirectVélo a recueilli la réaction du coureur de Béziers Méditerranée Cyclisme après l’arrivée. Entretien.
DirectVelo : Comment as-tu construit ce succès sur Bordeaux-Saintes ?
Gauthier Navarro : Dans un premier temps, le scénario de la course a été assez classique avec simplement trois mecs qui ont fait le départ, sous la pluie. Ils ont pris un peu plus de deux minutes d’avance et la situation est restée la même pendant une centaine de kilomètres. La pluie a cessé mais le vent s’est levé. Puis ça a commencé à bordurer sous l’impulsion, notamment, des coureurs de l’UC Pélussin. On s’est retrouvés à une quarantaine dans la première cassure. J’étais tout seul de l’équipe à l’avant et je me suis dit que seul face à 40 mecs, ça allait être compliqué.
Et pourtant…
Ce qui m’a aidé, c’est la sélection qui s’est faite à l’entrée sur le circuit. Entre les mecs qui étaient cramés, ceux qui bossaient puis s’écartaient et les chutes, ça a fait le ménage. En fin de course, on n’était plus que 17 dans le groupe de tête. Personne n’a véritablement cherché à attaquer. Vu le profil du circuit final et les conditions de course, c’était trop difficile de sortir. J’ai fini par comprendre que ça se jouerait sûrement au sprint et c’était parfait pour moi. J’étais confiant, surtout que c’était un sprint en faux-plat montant.
“CETTE HISTOIRE RISQUE DE ME SUIVRE”
On imagine que ce succès a une saveur toute particulière pour toi !
C’est une superbe revanche après ce qu’il m’est arrivé et la situation que j’ai connue. Lever les bras sur une manche de Coupe France, ça fait du bien. En plus, c’est sur une belle Classique, même si ce n’est qu’en N3 cette année. J’en avais fait mon premier gros objectif de l’année alors c’est idéal d’y gagner.
Après quoi vas-tu courir désormais, à court, moyen et plus long termes ?
J’espère que ça va pouvoir changer des choses. J’ai toujours ce rêve de gosse de pouvoir passer pro un jour. Et de l’autre côté, il y a ce côté plus raisonnable qui me fait dire que ça va être très compliqué. Déjà, à 24 ans, ça devient de plus en plus dur de passer. Mais en plus, avec ce qu’il m’est arrivé… Même si j’ai été blanchi, j’ai peur que ça laisse des traces. Je me dis que cette histoire risque de me suivre tout le temps malgré le fait que je sois innocenté.
“JE NE SENS PAS DE MALAISE”
As-tu le sentiment d’être regardé de travers dans le peloton depuis cet épisode ?
Franchement, pas vraiment. J’imagine que beaucoup doutaient après le contrôle et je les comprends. C’est plus facile de croire l’AFLD qu’un coureur. En soi, c’est normal. Pendant ma suspension, mon frère Corentin essuyait quelques remarques. Mais depuis que j’ai été blanchi, ça va. Je n’ai jamais eu un regard de travers ou autre. Je ne sens pas de malaise.
Quels seront tes prochains objectifs ?
Je vais courir tous les dimanches avec l’envie de gagner. J’ai notamment ciblé le Tour du Charollais ou encore le Trophée Walkowiak, une manche de Coupe de France N1 sur laquelle nous sommes invités. Ça peut être l’occasion de jouer avec les meilleurs amateurs français. Et puis, bien sûr, la Coupe de France N3 va devenir plus que jamais un objectif. Avec seulement trois manches au programme, on est déjà en bonne position pour faire un beau classement final.
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