Nouvelles Du Monde

Gaza : Un désastre humanitaire sans précédent

Gaza : Un désastre humanitaire sans précédent

Raji Sourani redoute le pire. Lors des opérations précédentes, des écoles, des hôpitaux avaient été ciblés et les civils n’avaient pas été épargnés. “Cette fois-ci, l’intensité des bombardements est sans précédent. Les opérations prévues risquent d’être d’une ampleur jamais vue à Gaza. Il y a déjà plus de 350 morts ici. Une famille entière de neuf personnes a été tuée”. Lorsqu’on lui pose la question sur le Hamas, sa réponse est complexe, car le directeur du Centre des droits de l’homme ne peut ignorer le contexte dans lequel ces attaques terroristes ont eu lieu. “Gaza étouffe économiquement et est complètement isolée du monde extérieur. Le blocus dure depuis plus de quinze ans. Le taux de chômage dépasse les 67% et près de 85% de la population dépend de l’aide de l’UNRWA (Agence onusienne d’aide aux Palestiniens, ndlr) et du Programme alimentaire mondial. C’est l’un des plus grands désastres humanitaires de la planète, imputable à l’occupation israélienne. C’est un fait: ils veulent nous ramener au Moyen Âge. Ici, les gens n’ont plus rien à perdre. Ils sont désespérés. Il n’est pas étonnant qu’ils se révoltent. Les Gazaouis sont des personnes bien lorsqu’ils acceptent la forme d’esclavage à laquelle ils sont soumis. S’ils n’acceptent pas cette situation, ils sont immédiatement punis.”

Lire aussi  L’US Concarneau avec Chadli à Saint-Étienne ?
Lire aussi: Attaque du Hamas sur Israël: cinquante ans après la guerre de Kippour, le scénario se répète

Raji Sourani souligne qu’au sein de la bande de Gaza, d’une superficie de 360 kilomètres carrés, 65% de la population a moins de 23 ans et le niveau d’éducation est bon, l’illettrisme étant très peu répandu. Il a lui-même des enfants qui ont étudié au Liban, au Royaume-Uni, en Irlande voire en Suisse. L’un d’eux, avocat, est revenu à Gaza. “Il est toutefois très frustré. Il ne comprend pas pourquoi une instance comme la Cour pénale internationale n’en fait pas davantage pour les Palestiniens, ni pourquoi les États qui pourraient recourir à la compétence universelle ne le font pas.” Le Gazaoui souligne également qu’il croit en la dignité humaine et en l’État de droit, “mais nous nous sentons Palestiniens. Nous voulons mettre fin à l’occupation, pouvoir vivre et circuler librement, comme tous les citoyens d’autres pays.”

Lire aussi  Comment savons-nous que nous sommes épuisés émotionnellement ?

Selon Raji Sourani, ce n’est ni l’Autorité palestinienne ni le Hamas qui décide de la manière et du lieu où il réside à Gaza. “C’est Israël en tant qu’occupant.” Ce qui l’exaspère, c’est que personne ne peut décemment prétendre ignorer le problème palestinien. “C’est l’un des conflits les plus documentés de l’histoire. Personne ne peut prétendre aujourd’hui qu’il ne savait pas.”

Lire aussi: Témoignage: “En Israël, nous n’avons rien vécu de tel depuis 1948”
Facebook
Twitter
LinkedIn
Pinterest

Leave a Comment

This site uses Akismet to reduce spam. Learn how your comment data is processed.

ADVERTISEMENT