A trois jours du Conseil des ministres où il devait présenter un texte promis de longue date «en faveur du renouvellement des générations en agriculture», le ministre de l’Agriculture Marc Fesneau a annoncé son report. Il a déclaré à plusieurs médias : «Donnons-nous quelques semaines», justifiant ce délai par la nécessité d’ajouter «un paquet de simplifications» aux mesures déjà annoncées pour faciliter l’installation de nouveaux chefs d’exploitations.
Ce motif répond à la principale revendication des éleveurs, céréaliers et autres maraîchers qui manifestent depuis plusieurs jours, notamment dans le sud-ouest où l’autoroute reliant Bayonne à Toulouse est bloquée depuis jeudi. Un barrage filtrant devait par ailleurs être installé à Tarascon-sur-Ariège, traversée par la route nationale 20, axe important desservant Andorre et l’Espagne. Ces manifestations ont été provoquées par des charges financières et des normes environnementales jugées trop lourdes.
Cette situation n’est pas propre à la France : les mouvements d’agriculteurs se multiplient en Europe, en particulier en Allemagne où des milliers de tracteurs ont convergé sur Berlin en début de semaine. Comme en Allemagne, une hausse de taxe amplifie le ras-le-bol, Paris ayant décidé de relever progressivement la fiscalité du gazole non routier.