Nouvelles Du Monde

Give title to rank high in google search for this content
La Russie est en train de s’atteler sur des Accords de libre-échange (ALE) avec le Maroc et d’autres pays d’Afrique du Nord, a annoncé le président Vladimir Poutine au cours de la semaine dernière, lors du Conseil de gouvernement.

Le dirigeant russe a souligné que son pays travaille sur une zone de libre-échange avec le Maroc, l’Egypte, la Tunisie et l’Algérie. « C’est toute l’Afrique du Nord. Il y a beaucoup plus de soi-disant points de développement sur le continent et il y a des pays très intéressants. Par conséquent, en aucun cas nous ne devons manquer d’autres régions», a-t-il annoncé quelques jours après la tenue du Sommet Afrique-Russie, à Saint-Pétersbourg, où Vladimir Poutine a pu rencontrer le Chef du gouvernement Aziz Akhannouch.

« Un ALE constituerait un virage stratégique dans les relations maroco-russes. Car le Royaume place la reconnaissance de sa souveraineté sur son Sahara au summum de ses intérêts», nous indique Mohamed Badine El Yattioui, professeur de géopolitique à l’Université américaine des Émirats Arabes Unis à Dubaï. Mais loin des questions politiques, les relations bilatérales entre le Maroc et la Russie sont au beau fixe, comme en témoignent les mégaprojets qui lient les deux parties ces dernières années. Dernier en date, et non des moindres, le partenariat signé entre le groupe russe Rosatom et l’entreprise marocaine Water And Energy Solutions, visant le dessalement d’eau de mer au Maroc. Par ailleurs, la bonne dynamique entre les deux pays se traduit également par le volume des échanges commerciaux qui a connu une augmentation de 42% en 2021, atteignant 1,6 milliard de dollars. Le Maroc est également parmi les premiers pays importateurs de gasoil russe dans le monde aux côtés de la Tunisie et de l’Algérie, et ce, malgré l’embargo des pays occidentaux sur Moscou. Des données communiquées par Reuters ont montré que les approvisionnements en diesel de la Russie vers le Maroc sont passés à 735.000 tonnes en 2022, après seulement 66.000 tonnes réalisés en 2021. Le Royaume représente ainsi plus de 12% du total des expéditions de gasoil russe.

Si aujourd’hui le business pétrolier va bon train entre Rabat et Moscou, un éventuel ALE peut donner au Maroc « un accès renforcé aux produits pétroliers russes, notamment des raffineries russes qui sont capables de produire des produits pétroliers à faible teneur en soufre conformément aux spécifications marocaines, et qui sont moins chers », nous indique Anas Abdoun, Relation Senior Analyst Africa & Middle-East chez Stratas Advisors, ajoutant que les dividendes sur le secteur agricole sont innombrables (voir 3 questions à…).


Ceci dit, un éventuel ALE avec la Russie reste tributaire d’un positionnement clair et net sur l’intégrité territoriale du Maroc, comme en témoignent les dernières positions du Royaume à l’encontre des pays qui font preuve d’ambiguïté. Toutefois, cette décision toucherait de plein fouet la relation russo-algérienne, sachant qu’Alger est le premier partenaire de la Russie dans le continent.

Sur un autre registre, et vu les moult enjeux géopolitiques d’une telle initiative, tout porte à croire que l’UE et les Etats-Unis s’opposeraient à une zone de libre-échange entre les pays nord-africains et la Russie en raison du manque à gagner qu’un tel accord pourrait générer pour les Occidentaux. « Une telle zone devrait changer la donne géopolitique de la région nord-africaine et contraindre les pays de cette région à basculer de leur positionnement du « non-alignement » à celui de « multi-alignement », tout comme la Turquie et l’Arabie Saoudite », estime Mohamed Badine El Yattioui.

Les pays de la région qui reçoivent des aides financières et militaires importantes des Etats-Unis, dont le Maroc, vont se retrouver dans une impasse. Mais il n’en demeure pas moins que ces contraintes seraient loin d’arrêter les ambitions du Maroc à l’échelle internationale. «Le Royaume semble ces derniers temps, à travers les discours de SM le Roi Mohammed VI, avoir une appétence au multi-alignement, souhaitant parachever un maximum d’accords de partenariat avec plusieurs pays amis», a indiqué notre interlocuteur.

Pour sa part, la Russie a montré sa volonté d’approfondir ses relations avec le Maroc. Les perspectives du développement commercial sont de taille, comme l’a bien souligné la porte-parole de la diplomatie russe lors du Sommet et Forum économique Afrique-Russie, indiquant que les entreprises russes sont intéressées par le développement du secteur de l’énergie et la mise en œuvre de projets dans les domaines de la haute technologie et de la logistique.

in French

Give title to rank high in google search for this contentLa Russie est en train de s’atteler sur des Accords de libre-échange (ALE) avec le Maroc et d’autres pays d’Afrique du Nord, a annoncé le président Vladimir Poutine au cours de la semaine dernière, lors du Conseil de gouvernement. Le dirigeant russe a souligné que son pays travaille sur une zone de libre-échange avec le Maroc, l’Egypte, la Tunisie et l’Algérie. « C’est toute l’Afrique du Nord. Il y a beaucoup plus de soi-disant points de développement sur le continent et il y a des pays très intéressants. Par conséquent, en aucun cas nous ne devons manquer d’autres régions», a-t-il annoncé quelques jours après la tenue du Sommet Afrique-Russie, à Saint-Pétersbourg, où Vladimir Poutine a pu rencontrer le Chef du gouvernement Aziz Akhannouch. « Un ALE constituerait un virage stratégique dans les relations maroco-russes. Car le Royaume place la reconnaissance de sa souveraineté sur son Sahara au summum de ses intérêts», nous indique Mohamed Badine El Yattioui, professeur de géopolitique à l’Université américaine des Émirats Arabes Unis à Dubaï. Mais loin des questions politiques, les relations bilatérales entre le Maroc et la Russie sont au beau fixe, comme en témoignent les mégaprojets qui lient les deux parties ces dernières années. Dernier en date, et non des moindres, le partenariat signé entre le groupe russe Rosatom et l’entreprise marocaine Water And Energy Solutions, visant le dessalement d’eau de mer au Maroc. Par ailleurs, la bonne dynamique entre les deux pays se traduit également par le volume des échanges commerciaux qui a connu une augmentation de 42% en 2021, atteignant 1,6 milliard de dollars. Le Maroc est également parmi les premiers pays importateurs de gasoil russe dans le monde aux côtés de la Tunisie et de l’Algérie, et ce, malgré l’embargo des pays occidentaux sur Moscou. Des données communiquées par Reuters ont montré que les approvisionnements en diesel de la Russie vers le Maroc sont passés à 735.000 tonnes en 2022, après seulement 66.000 tonnes réalisés en 2021. Le Royaume représente ainsi plus de 12% du total des expéditions de gasoil russe. Si aujourd’hui le business pétrolier va bon train entre Rabat et Moscou, un éventuel ALE peut donner au Maroc « un accès renforcé aux produits pétroliers russes, notamment des raffineries russes qui sont capables de produire des produits pétroliers à faible teneur en soufre conformément aux spécifications marocaines, et qui sont moins chers », nous indique Anas Abdoun, Relation Senior Analyst Africa & Middle-East chez Stratas Advisors, ajoutant que les dividendes sur le secteur agricole sont innombrables (voir 3 questions à…).     Ceci dit, un éventuel ALE avec la Russie reste tributaire d’un positionnement clair et net sur l’intégrité territoriale du Maroc, comme en témoignent les dernières positions du Royaume à l’encontre des pays qui font preuve d’ambiguïté. Toutefois, cette décision toucherait de plein fouet la relation russo-algérienne, sachant qu’Alger est le premier partenaire de la Russie dans le continent.       Sur un autre registre, et vu les moult enjeux géopolitiques d’une telle initiative, tout porte à croire que l’UE et les Etats-Unis s’opposeraient à une zone de libre-échange entre les pays nord-africains et la Russie en raison du manque à gagner qu’un tel accord pourrait générer pour les Occidentaux. « Une telle zone devrait changer la donne géopolitique de la région nord-africaine et contraindre les pays de cette région à basculer de leur positionnement du « non-alignement » à celui de « multi-alignement », tout comme la Turquie et l’Arabie Saoudite », estime Mohamed Badine El Yattioui.       Les pays de la région qui reçoivent des aides financières et militaires importantes des Etats-Unis, dont le Maroc, vont se retrouver dans une impasse. Mais il n’en demeure pas moins que ces contraintes seraient loin d’arrêter les ambitions du Maroc à l’échelle internationale. «Le Royaume semble ces derniers temps, à travers les discours de SM le Roi Mohammed VI, avoir une appétence au multi-alignement, souhaitant parachever un maximum d’accords de partenariat avec plusieurs pays amis», a indiqué notre interlocuteur. Pour sa part, la Russie a montré sa volonté d’approfondir ses relations avec le Maroc. Les perspectives du développement commercial sont de taille, comme l’a bien souligné la porte-parole de la diplomatie russe lors du Sommet et Forum économique Afrique-Russie, indiquant que les entreprises russes sont intéressées par le développement du secteur de l’énergie et la mise en œuvre de projets dans les domaines de la haute technologie et de la logistique.     in French

La Russie est actuellement en train de négocier des Accords de libre-échange (ALE) avec le Maroc et d’autres pays d’Afrique du Nord, a annoncé le président Vladimir Poutine lors du Conseil de gouvernement la semaine dernière.

Le président russe a souligné que son pays travaille sur la création d’une zone de libre-échange avec le Maroc, l’Egypte, la Tunisie et l’Algérie. Il a déclaré : “C’est toute l’Afrique du Nord. Il y a beaucoup de points de développement sur le continent et il y a des pays très intéressants. Par conséquent, nous ne devons en aucun cas négliger d’autres régions.” Ces déclarations ont été faites quelques jours après le Sommet Afrique-Russie à Saint-Pétersbourg, où Vladimir Poutine a pu rencontrer le Chef du gouvernement marocain, Aziz Akhannouch.

La conclusion d’un ALE constituerait un tournant stratégique dans les relations entre le Maroc et la Russie, car le Maroc considère la reconnaissance de sa souveraineté sur le Sahara comme étant de la plus haute importance. C’est ce que nous indique Mohamed Badine El Yattioui, professeur de géopolitique à l’Université américaine des Émirats arabes unis à Dubaï. Cependant, en dehors des questions politiques, les relations bilatérales entre le Maroc et la Russie sont excellentes, comme en témoignent les méga-projets entre les deux parties ces dernières années. Le dernier en date est le partenariat entre le groupe russe Rosatom et l’entreprise marocaine Water And Energy Solutions, visant le dessalement de l’eau de mer au Maroc. De plus, la dynamique positive entre les deux pays se traduit également par une augmentation de 42% du volume des échanges commerciaux en 2021, atteignant 1,6 milliard de dollars. Le Maroc est également l’un des premiers importateurs mondiaux de gazole russe, aux côtés de la Tunisie et de l’Algérie, malgré l’embargo des pays occidentaux sur la Russie. Les approvisionnements en diesel de la Russie vers le Maroc sont passés de 66 000 tonnes en 2021 à 735 000 tonnes en 2022, selon des chiffres communiqués par Reuters. Ainsi, le Royaume représente plus de 12% du total des expéditions de gazole russe.

Lire aussi  Adrian Newey quitte Red Bull après l'affaire Christian Horner

Si les relations commerciales dans le secteur pétrolier entre le Maroc et la Russie se développent aujourd’hui, un éventuel ALE pourrait permettre au Maroc d’avoir un accès renforcé aux produits pétroliers russes, notamment aux raffineries russes capables de produire des produits pétroliers à faible teneur en soufre conformément aux spécifications marocaines et à moindre coût, selon Anas Abdoun, analyste senior de Stratas Advisors pour l’Afrique et le Moyen-Orient. De plus, les avantages dans le secteur agricole seraient nombreux.

Cependant, la conclusion d’un éventuel ALE avec la Russie dépendra d’une position claire et nette sur l’intégrité territoriale du Maroc, comme en témoignent les dernières positions du Royaume à l’égard des pays qui font preuve d’ambiguïté. Cette décision pourrait également affecter les relations russo-algériennes, étant donné qu’Alger est le premier partenaire de la Russie sur le continent.

D’un autre côté, étant donné les enjeux géopolitiques d’une telle initiative, il est probable que l’Union européenne et les États-Unis s’opposeraient à une zone de libre-échange entre les pays d’Afrique du Nord et la Russie, en raison des pertes potentielles pour les Occidentaux. Mohamed Badine El Yattioui estime que “une telle zone devrait changer la donne géopolitique de la région d’Afrique du Nord et contraindre les pays de cette région à passer d’une position de “non-alignement” à une position de “multi-alignement”, tout comme la Turquie et l’Arabie saoudite.” Les pays de la région, qui reçoivent d’importantes aides financières et militaires des États-Unis, dont le Maroc, se retrouveraient alors dans une impasse. Cependant, cela n’empêcherait pas pour autant les ambitions internationales du Maroc. “Ces derniers temps, à travers les discours du Roi Mohammed VI, le Royaume semble avoir une propension au multialignement, souhaitant conclure un maximum d’accords de partenariat avec plusieurs pays amis”, selon notre interlocuteur.

Lire aussi  James Comer et d'anciens employés de Twitter concluent un accord sur des assignations à comparaître en échange de témoignages

De son côté, la Russie a clairement exprimé son intention de renforcer ses relations avec le Maroc. Les perspectives de développement commercial sont considérables, comme l’a souligné la porte-parole de la diplomatie russe lors du Sommet et du Forum économique Afrique-Russie, indiquant que les entreprises russes sont intéressées par le développement du secteur de l’énergie et la réalisation de projets dans les domaines des hautes technologies et de la logistique.

Facebook
Twitter
LinkedIn
Pinterest

Leave a Comment

This site uses Akismet to reduce spam. Learn how your comment data is processed.

ADVERTISEMENT