“Golden Kamuy”, un anime épique.

En mélangeant des événements historiques avec des événements fictifs, l’auteur Satoru Noda a créé une œuvre fascinante, avec un contexte épique que l’on peut facilement combiner avec des titres à grande portée internationale comme “Le Seigneur des Anneaux” ou “Game of Thrones”.

L’anime “Golden Kamuy” qui n’est pas encore terminé après 4 saisons, reprend l’histoire de Sugimoto l’immortel, un soldat vétéran de la guerre russo-japonaise, qui aide le jeune Asirpa, de la population Ainu d’Hokkaido, à trouver un énorme quantité d’or que son peuple obtenait en tamisant les rivières.

Cet or a été caché par le père de la jeune fille, Noppera-Bou, mais il a apparemment tué par la suite tous ceux du peuple Aïnou qui l’avaient aidé. Le secret de la cachette du précieux butin est caché dans une série de tatouages ​​que Noppera a réalisés sur les corps des prisonniers lorsqu’il était dans la prison d’Abashiri. Ces fugitifs se sont dispersés et divers personnages se sont lancés sur leur piste, chacun avec leurs propres objectifs, du lieutenant Tsurumi de la 7ème division qui veut créer un État militaire avec cet or, en maintenant ces territoires comme la Mandchourie où de nombreux camarades sont morts. Le Samouraï Hijikata, commandant du Shinsengumi, qui lutte contre le renouveau Meiji et veut ramener le Shogunat Tokugawa au pouvoir.

Dans ce choc sociopolitique, il y a d’innombrables protagonistes, chacun avec sa propre histoire et ses propres rêves, à tel point qu’ils sont largement analysés psychologiquement, parmi lesquels il y a des soldats qui sont pires que des prisonniers. Un scénario qui met en lumière des comportements dictés par de nombreux facteurs tels que l’envie, la haine, l’amour, la cupidité… dans lesquels beaucoup n’hésitent pas à exploiter les gens pour parvenir à leurs propres fins. Un travail dans lequel on ne peut pas dire qu’il y ait une gamme de bons et de mauvais, chacun a sa propre vision, ce qui signifie qu’il y a des sacrifices pour la réaliser et la mettre en œuvre. La modernisation du Japon elle-même a créé plusieurs déséquilibres et tout le monde n’est pas d’accord avec le nouveau pouvoir politique.

Entre rebondissements, trahisons, agents doubles et mystères qui s’approfondissent au fur et à mesure de l’histoire, la population Aïnou est mise en valeur avec ses traditions qui, comme les populations indigènes d’Amérique du Nord, furent de plus en plus envoyées vers le nord et décimées. A tel point que dans l’histoire, il voit que l’un des buts de tout cet or est d’unifier toutes les différentes minorités Aïnous, de donner vie à leur propre État, qui ont une vision écologique par rapport à un Japon qui ambitionne de devenir un puissance industrielle et militaire et donc sans souci

Le récit est serré, sanglant, impitoyable mais laisse parfois des scènes grotesques et cocasses pour alléger la vision. L’aspect historique est très bien réalisé, dans lequel la tradition japonaise se mélange de plus en plus aux coutumes occidentales, au point de créer des conflits générationnels mais dans lequel l’aspect du sacrifice, de l’honneur et de la gratitude reste toujours fondamental.