2024-12-04 00:10:00
Gosse, sage, pourriture cérébrale, enshittification, manifeste. L’année dernière, nous avons assisté à l’apparition de divers mots, nouveaux ou redécouverts, qui ont fait leur apparition sur le devant de la scène médiatique d’abord grâce aux réseaux sociaux puis aux principaux dictionnaires (et universités) du monde.
Pour un millénaire, s’immerger dans un contexte aussi innovant qui englobe des expressions étranges, des significations ouvertes et difficiles à résumer, des démonstrations continues d’autodétermination de la génération Z… ce n’est pas très simple. Mais c’est certainement un bon exercice pour tenter de comprendre une manière différente de vivre et d’aborder la société. Une société que les nouvelles générations choisissent et façonnent. Tout cela aussi grâce à des plateformes comme Instagram et TikTok, moteurs de viralité et, donc aussi de néologismes et d’autobiographies très courtes.
Mais commençons ici. Que veulent-ils dire ?
- Brat (mot de l’année du dictionnaire Collins) c’est un concept complexe qui peut s’appliquer à des comportements, des objets, des manières d’être. L’idée de base est que quelque chose est sale quand il véhicule une sorte de liberté, indisciplinée et non conventionnelle, débridée et effrontée, mais avec une personnalité audacieuse et fière, élégant dans sa reconnaissance d’être rebelle et, parfois, pourquoi pas, même superficiel et ringard. .
- Demure (mot de l’année pour Dictionnaire.com): Ici, on parle aussi de style, de notre façon d’aborder le monde et la société. Mais tout change. Les mots d’ordre sont « discrétion », « pudeur », « sobriété » et « simplicité ». L’esthétique, du regard et des mots, est neutre mais élégante. Vous ne criez pas, vous ne voulez pas être braqué sur vous et vous évitez l’ostentation.
- Manifeste (mot de l’année du dictionnaire Cambridge): Ce n’est pas un nom, ni un adjectif mais un verbe, une action à poursuivre pour faire bouger les choses réellement. C’est-à-dire toutes ces méthodes, telles que la visualisation mentale, “pour imaginer réaliser quelque chose que vous voulez, en pensant qu’en le faisant, cela aura plus de chances de se produire”.
- Enshittification (mot de l’année du dictionnaire Macquarie) illustre le concept de « détérioration et détérioration continues d’un service en raison de la réduction de la qualité offerte ». Elle est liée à l’évolution des plateformes et des services en ligne et la cause est souvent identifiée dans le désir d’obtenir des profits toujours plus importants au détriment de l’éthique et de la loyauté envers ceux qui l’utilisent.
- Pourriture du cerveau (mot de l’année du dictionnaire anglais Oxford): Littéralement « cerveau pourri », « cerveau pourri ». Il s’agit d’une « prétendue détérioration de l’état mental d’une personne qui consomme de manière excessive en ligne ou sur les réseaux sociaux du matériel considéré comme trivial, superficiel ou peu stimulant ». Faire défiler continuellement des mèmes ou des vidéos qui nous font sans aucun doute perdre un temps infini, ralentissant le fonctionnement de notre cerveau.
Des pièces du même puzzle ?
Si l’on met toutes ces significations en ordre, il semble qu’une grande tendance de fond se dessine : la recherche continue et spasmodique de l’autodétermination, ou plutôt la tentative de clarifier davantage ce que les membres de la génération Z veulent être ou ne pas être. Ce qui apparaît alors est une grande question, peut-être encore sans réponse, qui les amène à se regarder dans le miroir, à étudier les peurs et les désirs, et à coucher sur papier les certitudes identifiées jusqu’à présent. Toujours avec une âme rebelle mais avec les pieds bien ancrés sur terre. Une âme qui se développe intérieurement, capable de descendre dans la rue, allongée sur l’asphalte d’une rue mais, en même temps, certaine de ne pas vouloir gaspiller son souffle et son énergie. Mais ce n’est que le regard oblique d’un millénaire qui a essayé de s’étiqueter à un moment donné et qui a été étiqueté à la place. L’espoir est que la génération Z échappera à cette situation et l’utilisera pour s’autodéterminer. quelque chose de plus durable qu’un post-it jauneincapable de s’y tenir pendant une longue période.
Dans ce nouveau « vocabulaire existentiel » deux mots qui semblent opposés, comme Brat et Demure, coexistent. On peut être sauvage et sobre ; audacieux et discret, stylé sans chercher à tout prix l’approbation d’un ‘j’aime’, d’un cœur, d’un commentaire. Cela pourrait être ça une société oxymore cohabitantedans lequel il n’y a aucune perte de cohérence ou de crédibilité. Une société dans laquelle la « pourriture cérébrale » est provoquée mais en même temps dénoncée là même où elle est pratiquée. Et sans que cela représente un court-circuit. C’est l’essence même de vivre toujours connecté mais en gardant un œil sur sa santé mentale. Ici, il s’agit d’une génération qui ne veut pas perdre le contact avec la réalité, peut-être la première pour laquelle, enfin, le concept « virtuel égal réel » est clair.
Mais la génération Z est aussi une génération qui n’a pas l’intention de cesser de poursuivre ses objectifs. Et il le fait avec une action spécifique, le « manifester », c’est-à-dire voir dans sa tête, à l’avance, ce que l’on veut être un jour. Et il ne faut pas se limiter ici à penser qu’il s’agit de rêves vides ou d’utopies. Ici vous imaginez la personne que vous souhaitez devenir au sein de la société : quels combats mener, quelles valeurs transmettre. Et vous imaginez le monde dans lequel vous voulez vivre et que vous voulez laisser à ceux qui viendront.
Enfin, c’est une génération qui il ne fait plus confiance à l’apparence mais accepte de faire partie de quelque chosed’une communauté. Et il est prêt à punir les escroqueries, les tromperies, les promesses non tenues, la détérioration des valeurs et des actions. Enshittification est un mot étrange, difficile à prononcer, mais il contient un concept important. Tout contrat verbal doit être maintenu, toute « trahison » entraîne la fin d’une relation humaine ou l’arrêt de l’utilisation d’un service.
Revenons donc à la question initiale. Ces mots suffisent-ils pour comprendre les mille facettes d’une génération en constante évolution ? Non, mais peut-être c’est une formation utile pour essayer de commencer à comprendre et partager ses valeurs et ses piliers. Et s’il y a quelque chose de profondément faux dans cet article, ce seront eux qui le signaleront. Avec un esprit fier mais aussi poli et patient. Cette patience qu’il faut pour supporter les baby-boomers et les millennials qui tentent de se connecter avec eux.
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