La récente liquidation judiciaire de Belliard Construction (Mayenne), l’une des majors de la construction bois dans l’Ouest, aurait pu laisser craindre un trou d’air dans un marché en croissance. Il n’en est rien. La défaillance de l’entreprise mayennaise est davantage due à une mauvaise gestion et à d’importants impayés qu’à la conjoncture. Avant sa reprise cet été par le groupe normand LB, Belliard disposait d’ailleurs d’un carnet de commandes de 27 M€ avec des chantiers d’envergure comme à Rennes où elle réalise pour Ataraxia un immeuble 100 % en bois de 72 logements en R + 6. « D’autres chantiers ont dû être arrêtés dans le but d’avoir une relance pérenne, mais les compétences ont été maintenues car LB a gardé l’intégralité des salariés », déclare Antoine Belliard, représentant de la cinquième génération de dirigeants, désormais directeur du site LB Belliard.
Après celle de Leduc (Loire-Atlantique), rachetée par le groupe rhodanien Minot, cette reprise s’inscrit dans un mouvement de restructuration du secteur, marqué par l’arrivée de nouveaux acteurs. Bénéficiant désormais de la force de frappe du groupe alsacien Soprema, le vendéen Charpentes Fournier a ainsi complètement repensé son outil industriel et va doubler sa capacité de production à partir de 2024 avec une usine 2.0. Le spécialiste du lamellé-collé créera une dizaine d’emplois, portant ses effectifs à 60 salariés.
Demande exponentielle. Sur les 179 entreprises présentes sur le marché de la construction bois dans les Pays de la Loire, « les sept premières ont la capacité de produire 250 000 m2 de murs à ossature bois par an », assure Maxime Baudrand, prescripteur bois chez Fibois Pays de la Loire. Ces acteurs sont très largement en mesure de répondre à la demande qui devait être exponentielle avec la RE 2020 et ses seuils carbone de plus en plus contraignants en 2025, 2028 et 2031.
Depuis cinq ans, de gros investissements ont été réalisés à l’image du leader régional, Cruard, qui dispose désormais de 11 000 m² d’ateliers couverts à Simplé (Mayenne) dont une nouvelle ligne dédiée à son plancher mixte bois-béton collé Hybridal.
Dans le Maine-et-Loire, Rousseau Construction Bois, qui a contractualisé d’importants accords-cadres avec des bailleurs sociaux du département, a finalisé la modernisation de toutes ses lignes de production. « Avec l’aide de France Relance, nous avons investi au total plus d’un million d’euros », affirme Régis Rousseau, P-DG de l’entreprise. De son côté, le vendéen Boisboréal attend de gagner les premiers marchés de la ZAC Pirmil-les-Isles à Rezé, près de Nantes, pour lancer la construction d’un nouvel atelier.
Un secteur en mutation. L’histoire des Charpentiers de l’Atlantique, devenus LCA Construction bois, reflète bien la mutation d’un secteur largement engagé dans une démarche industrielle tout en conservant l’esprit artisanal d’origine. L’entreprise familiale vendéenne qui fête ses 50 ans cette année compte aujourd’hui 84 salariés pour un volume d’affaires annuel de 17,3 M€. Lauréate de France Relance, l’entreprise a investi 3 M€ pour doubler sa capacité de production. Opérationnel depuis février, son nouvel atelier de fabrication d’ossature bois hors site, « Wall-E », fournit les premiers chantiers EnergieSprong de rénovation énergétique et se prépare pour le plus gros chantier de l’histoire de LCA (5,8 M€ sur huit mois) : le lot bois du futur lycée de Saint-Philbert-de-Grand-Lieu en Loire-Atlantique.
2023-10-06 10:00:00
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