2024-04-23 14:21:18
Selon l’organisation de protection de l’environnement et des consommateurs Germanwatch et la plus grande société germanophone spécialisée en informatique, la Gesellschaft für Informatik eV (GI), le règlement sur l’écoconception adopté aujourd’hui au Parlement européen constitue un grand pas vers une plus grande préservation des ressources.
« Le règlement sur l’écoconception a tout ce qu’il faut pour devenir une étape importante vers l’économie circulaire. Le règlement doit être mis en œuvre le plus rapidement possible, en particulier pour les produits contenant des matières premières précieuses et qui finissent trop souvent dans les décharges. Les crises climatique, environnementale et de la biodiversité appellent l’urgence », déclare Luisa Denter, consultante en économie circulaire chez Germanwatch.
L’objectif du Règlement Ecoconception est d’améliorer la longévité, la recyclabilité, la réparabilité et la compatibilité environnementale de presque tous les produits. Avant que le règlement ne soit effectivement appliqué, la Commission devra d’abord définir les détails des produits concernés dans les années à venir.
« Afin que l’UE ne crée pas une coquille vide avec la réglementation, la Commission doit préciser la réglementation pour les différents produits de manière à ce que la manipulation des matières premières et des produits soit fondamentalement réformée. À cette fin, la Commission devrait consulter non seulement les grandes associations industrielles, mais aussi les métiers importants pour l’économie circulaire, ainsi que les associations environnementales et les organisations de protection des consommateurs.
Le règlement sur l’écoconception pourrait signifier une véritable réforme des appareils et infrastructures numériques si la Commission le concrétise désormais rapidement et avec un haut niveau d’ambition pour des produits tels que les ordinateurs portables, les smartphones ou les serveurs. Johanna Graf, consultante pour la numérisation et le développement durable chez Germanwatch : « Il s’agit par exemple de ne pas avoir à acheter un nouveau téléphone portable parce que la prise de charge est cassée ou si vous voulez un meilleur appareil photo. De tels composants devraient simplement devenir remplaçables. » Le fait que les entreprises rendent leurs produits obsolètes en ne fournissant plus de mises à jour logicielles, en limitant les performances via des mises à jour ou en garantissant que les réparations sont difficilement possibles ou trop coûteuses pourrait bientôt appartenir au passé. «La Commission a désormais la possibilité de faire quelque chose d’efficace pour contrer l’augmentation rapide et évitable des déchets électroniques ainsi que la destruction de l’environnement et le gaspillage des ressources qui en découlent», explique Graf.
Consommation d’énergie et de ressources des logiciels négligée
Cependant, le règlement sur l’écoconception adopté aujourd’hui néglige les effets des logiciels sur la protection du climat et de l’environnement. « Les logiciels sont en grande partie responsables de la consommation d’énergie, de l’efficacité énergétique et de la durée de vie du matériel. C’est pourquoi il est important que les exigences d’écoconception couvrent également le cycle de vie des logiciels.
Alors que les logiciels ont été considérés comme une catégorie de produits indépendante dans l’étude préliminaire du règlement, dans la version finale, ils ne reçoivent qu’une attention très limitée dans le contexte des mises à jour logicielles du matériel et en relation avec l’obsolescence liée aux logiciels – la consommation d’énergie et de ressources provoquée par logiciel n’est pas pris en compte.
Exigences d’écoconception pour une contribution globale à une numérisation respectueuse de l’environnement et du climat
Cette omission signifie que la possibilité d’apporter une contribution globale à une numérisation respectueuse de l’environnement et du climat grâce aux exigences d’écoconception n’est pas exploitée. « L’Allemagne et l’UE sont désormais tenues de promouvoir le développement durable de logiciels par le biais de mesures et de réglementations publiques. «De cette façon, ils peuvent combler les lacunes du règlement sur l’écoconception en matière de réglementation des logiciels», exige le professeur Dr. Stefan Naumann, porte-parole du groupe de travail Green Coding de la Gesellschaft für Informatik eV
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