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Guerre en Ukraine et en Russie : négocier sans base de négociation

by Nouvelles

2024-09-10 18:11:00

Le chancelier Scholz souhaite parvenir « plus rapidement à la paix » en Ukraine. La Russie réagit avec ennui et a ses propres idées sur la paix.

10 septembre, Ramenskoïe, région de Moscou : une attaque de drone ukrainien détruit des immeubles d’habitation Photo : Maxim Shemetov/Reuters

“Que faut-il négocier ?”, a demandé lundi le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov à l’issue d’une réunion du Conseil de coopération du Golfe à Riyad. En Arabie Saoudite, il a réagi avec ennui à la proposition du chancelier allemand Olaf Scholz de « sortir plus rapidement la paix de la situation de guerre (en Ukraine) », comme l’a exprimé de manière tortueuse l’homme politique du SPD dans son entretien avec ZDF.

Lavrov a déclaré : « Nous défendons les droits de l’homme. En Ukraine, ils ont été piétinés par la loi. Tout le monde devrait le comprendre. » Ce n’est qu’à ce moment-là que des « plans de paix » pourront être envisagés. “Pour nous, il n’a jamais été question de territoire”, a affirmé l’homme de 74 ans. Aucun responsable russe ne cache son cynisme.

L’Occident fait tout pour infliger une défaite à la Russie sur le champ de bataille, a déclaré M. Lavrov. Mais la Russie ne le permettra pas. Le président russe Vladimir Poutine répète également à plusieurs reprises que la Russie va gagner. Dans le même temps, il met en jeu les « négociations » – encore et encore – mais aime laisser de côté ce qu’il entend par « négociations » : la capitulation de l’Ukraine.

Poutine fait toujours référence aux accords dits d’Istanbul, même si de tels accords n’ont jamais existé. Des discussions ont eu lieu entre l’Ukraine et la Russie à Istanbul en mars 2022, mais les parties ne se sont pas mises d’accord sur des points controversés : la réduction des forces armées ukrainiennes et encore moins les garanties de sécurité. Outre les États-Unis, la Grande-Bretagne, la France et la Chine, la Russie aurait également dû devenir un tel garant.

Le tordu comme fait

Il n’y a pas eu de signature, même si Moscou aime vendre le document comme étant « tout fait » et prétend que les Britanniques ont fait pression sur les Ukrainiens pour qu’ils ne le signent pas. Quoi qu’il en soit, on peut supposer que les États occidentaux n’auraient guère accepté de telles garanties, car ils ne veulent pas se battre pour l’Ukraine en Ukraine avec leurs propres forces armées.

Mais pour Moscou, les « Accords d’Istanbul » résistent littéralement à toutes les discussions sur d’éventuelles négociations. C’est la tactique russe habituelle de parler de quelque chose de déformé jusqu’à ce que la chose déformée soit perçue comme un fait.

Pendant ce temps, en Russie, on dit : « La victoire sera à nous. » Cette phrase est depuis longtemps devenue un mantra que les politiciens russes, les propagandistes et même les passants dans la rue répètent encore et encore lorsqu’ils pensent que tout a vraiment été dit. La « victoire » russe, comme le Kremlin le répète sans cesse, signifie le contrôle russe sur l’Ukraine, la destruction de l’Ukraine en tant qu’État.

La Russie considère l’Ukraine comme un État vassal des Américains et ne veut donc pas parler à Kiev, mais plutôt aux « maîtres nazis », comme le dit avec mépris Moscou : Washington.

« Le pays qui dirige l’Occident collectif »

“Nous entendons différentes déclarations de la part des pays européens, mais rien de la part des Etats-Unis, le pays qui contrôle ce processus, qui dirige l’Occident collectif”, a déclaré lundi à Moscou le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.

L’ancien ministre de la Défense et actuel secrétaire du Conseil de sécurité nationale, Sergueï Choïgou, a déclaré que les négociations avec l’Ukraine étaient “hors de question jusqu’à ce que nous expulsions l’Ukraine de notre territoire”. Il faisait allusion au contrôle ukrainien sur certaines parties de la région russe de Koursk. Pendant ce temps, sur les réseaux sociaux, on disait : « Au diable vos projets de paix ! »



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