Guterres dénonce une crise humanitaire sans précédent à Gaza et demande plus d’aide

Le secrétaire général des Nations Unies (ONU), António Guterres, a dénoncé aujourd’hui une « catastrophe humanitaire épique » en cours à Gaza et a souligné que le niveau de l’aide entrant dans l’enclave reste « totalement insuffisant », appelant à une augmentation immédiate.

Lors d’une réunion ministérielle du Conseil de sécurité de l’ONU consacrée à la situation à Gaza, Guterres a souligné que les civils de Gaza ont besoin d’un flux continu d’aide humanitaire et de carburant pour sauver des vies.

« La population de Gaza est au milieu d’une catastrophe humanitaire épique sous les yeux du monde. Nous ne devons pas détourner le regard », a déclaré Guterres, devant le corps diplomatique présent au Conseil.

« Il faut beaucoup plus pour commencer à répondre aux besoins humains à Gaza », a-t-il soutenu.

Ces derniers jours, selon l’ancien Premier ministre portugais, les peuples du territoire palestinien occupé et d’Israël ont enfin vu une « lueur d’espoir et d’humanité au milieu de tant d’obscurité », en référence directe à la trêve en vigueur, ajoutant qu’il était « profondément émouvant de voir les civils bénéficier enfin d’un répit après les bombardements, les familles réunies et l’aide vitale croissante ».

Cependant, le secrétaire général a indiqué qu’il y avait encore beaucoup à faire, à un moment où les services d’eau et d’électricité n’ont pas été entièrement rétablis ; les systèmes alimentaires se sont effondrés et la faim se propage, notamment dans le nord de l’enclave ; et les conditions sanitaires dans les refuges sont « terribles », ce qui constitue une menace sérieuse pour la santé publique.

« Il existe également de nombreux rapports faisant état de violences sexuelles lors des attaques qui doivent faire l’objet d’enquêtes vigoureuses et de poursuites », a-t-il dénoncé.

Guterres a également reconnu que le poste frontière de Rafah n’a pas une capacité suffisante pour acheminer l’aide dont Gaza a besoin, compte tenu notamment de « la lenteur des procédures de sécurité ».

En ce sens, il a réitéré les appels à l’ouverture d’autres passages, dont Kerem Shalom, et à la simplification des mécanismes d’inspection pour permettre l’augmentation nécessaire des aides.

Lors de la réunion d’aujourd’hui, Guterres a également abordé la résolution approuvée ce mois-ci par le Conseil de sécurité qui appelle à des pauses et à des couloirs humanitaires urgents et élargis à Gaza, notant qu’elle a été approuvée dans un contexte de « morts et de destruction massive généralisées ».

Analysant la résolution point par point, Guterres a indiqué qu’il fournirait au Conseil de sécurité un ensemble d’options pour surveiller efficacement la mise en œuvre de la résolution.

« J’ai déjà créé un groupe de travail comprenant le Département des affaires politiques et de consolidation de la paix, le Département des opérations de paix, le Bureau de coordination des affaires humanitaires et le Bureau des affaires juridiques pour préparer d’urgence des propositions à cet égard. Jusqu’à présent, il est clair que la mise en œuvre n’a été, au mieux, que partielle et malheureusement insuffisante », a-t-il souligné.

Guterres a souligné que le succès de la mise en œuvre ne sera pas mesuré par le nombre de camions entrant à Gaza, mais « par les vies sauvées, la fin des souffrances et le rétablissement de l’espoir et de la dignité ».

Le dirigeant de l’ONU a également noté que d’intenses négociations étaient en cours pour prolonger la trêve à Gaza, une décision qu’il a “fortement saluée”, mais a réitéré ses appels à un “véritable cessez-le-feu humanitaire”.