Avant les vacances scolaires, le jeune réalisateur chartrain a sensibilisé deux classes de 3e du collège Jean-Moulin sur la thématique du harcèlement et de la pression scolaires, thème de son moyen-métrage.
Durant la projection, le silence est lourd. Les élèves semblent happés par l’histoire de Gabriel, victime de harcèlement scolaire et soumis à la pression des notes dans un lycée privé. Une fois le film terminé, le jeune réalisateur tente de recueillir les impressions des collégiens présents dans la salle.
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Les premières mains se lèvent, timidement. “Pourquoi l’avoir appelé 180 jours ?”, lance un élève. “Parce qu’une année scolaire compte 180 jours, qui peuvent d’ailleurs être longs, comme pour Gabriel”, argumente Louis Alexandre.
“Peur des représailles”
“Si vous remarquez un cas de harcèlement, est-ce que vous oseriez en parler à un adulte ?”, questionne Aurélie Moëlo, cofondatrice de l’association bonnevalaise Harcel’Action, qui sensibilise le jeune public au harcèlement à travers le sport. Un oui hésitant s’échappe de l’assemblée. “Mais cela peut être difficile, par peur des représailles ou de se faire traiter de balance”, avance Kyllian, au fond de la salle. “Vous savez, deux enfants sur trois se font harceler alors je pense que c’est important d’en parler”, souligne Aurélie Moëlo.
Parler, mais aussi écrire. Pendant que les commentaires fusent, tout bas, la cofondatrice d’Harcel’Action invite tous les élèves à noter, sur une feuille, “trois grosses insultes. Vous pouvez ensuite chiffonner la feuille et cinq volontaires me donneront leur bout de papier.” L’exercice terminé, elle poursuit : “Une insulte lancée comme ça, ça ne vous paraît peut-être pas si grave. Mais les feuilles sont toujours là, chiffonnées. Même si un jour, les insultes cessent, elles laissent des traces, parfois à vie”, avertit Aurélie Moëlo.
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“Le harcèlement et la pression scolaire sont très souvent complémentaires. Quand on le remarque, il faut agir vite, avant qu’il ne soit trop tard”, alerte Louis Alexandre. Trop tard, comme pour “tous ces jeunes qui se sont donné la mort à cause de la pression scolaire et du harcèlement”, à qui le réalisateur dédie son œuvre.
Laura Alliche