Havres et son univers folk-pop bientôt en concert au Havre

Emmené par l’auteur, compositeur et interprète havrais Grégoire Théry, Havres est en concert samedi 6 janvier 2024 au conservatoire du Havre (Seine-Maritime). Pour la première fois, celui-ci joue accompagné de trois musiciens, avec sa nouvelle formule de quartet.

Acte : Qui se cache derrière Havres ?

Grégoire Théry : Havres c’est mon nom de scène et c’est aussi le nom de mon projet d’artiste, lancé en mars 2022 au Havre, à l’occasion du printemps des poètes. Au départ, j’étais seul guitare-voix, je chantais mes chansons. J’ai fait 35 concerts entre mars 2022 et septembre 2023, la plupart au niveau local. Depuis, le projet a évolué. Je me suis entouré de trois musiciens et musiciennes, professionnels : Sylvie Lacheray à la guitare et au clavier, Blandine Champon à la basse et Grégory Serrier à la batterie.

Depuis cet été, on entend beaucoup plus parler de vous

GT : Il y a surtout eu une grosse accélération de ma professionnalisation depuis cet été. J’ai été repéré et sélectionné dans trois dispositifs. Le premier porté par le conservatoire Arthur Honegger, au Havre, qui m’a programmé sur cinq dates durant les rendez-vous d’Arthur de l’été. Et à l’issue, ils m’ont nommé coup de cœur 2023 du conservatoire et m’ont offert une résidence artistique, avec un concert à la fin, qui correspond à celui du 6 janvier. J’ai également été sélectionné en septembre par le trianon transatlantique, une salle de spectacles à Sotteville-lès-Rouen, qui m’offre un accompagnement pendant un an, pour soutenir ma professionnalisation.
Enfin, j’ai figuré parmi les lauréats du dispositif Start and go de la Région Normandie. En tant que talent émergent, j’ai gagné une immersion professionnelle début novembre avec des professionnels du réseau pour lancer ma carrière d’artiste.

Havres, c’est une métaphore de mon rapport à la musique

Pour quelle raison avoir effectué ce passage en quartet ?

GT : Je suis d’abord allé seul sur scène, mais dans l’idée d’avoir un groupe. En fait, quand je suis arrivé au Havre, je me suis rapproché du dispositif du Cem, le Tetris, et je leur ai demandé s’il fallait que je constitue d’abord un groupe avant de monter sur scène ou s’il fallait que je fasse l’inverse. Et eux comme moi étaient d’accord pour dire que, comme j’étais autonome, je me suffisais à moi pour démarrer des concerts seuls. L’idée est que je verrai bien ensuite qui a envie de travailler avec moi. C’est comme cela que j’ai fait. La première qui m’ait rejoint, c’est Sylvie. C’est un producteur et ingénieur du son havrais qui me l’a recommandé pour travailler l’enregistrement d’un album. C’est elle qui a trouvé Blandine et Grégory et qui les a rassemblés pour défendre mes chansons. C’est une chance de pouvoir travailler auprès d’eux.

A quoi correspond votre univers ?

GT : Mon univers ce sont les chansons folk pop, des chansons douces et épurées qui font du bien. Je m’inspire d’artistes comme Bertrand Belin, Lonny, Dominique A, des musiciens qui eux-mêmes puisent leur référence dans le monde anglo-saxon, l’univers folk, pop, rock. Ensuite, moi, je travaille mon écriture pour qu’elle soit très poétique. J’essaie de transmettre une sensation ou une émotion. Avant d’être chanteur, ma passion, c’est vraiment d’écrire.

J’ai réorganisé mon temps de vie et de travail pour me donner les moyens d’aller au bout de mes projets artistiques.

Il y a un rapport entre la ville et votre nom d’artiste ?

GT : Aucun (rires). Je vivais à Bruxelles quand j’ai choisi ce nom-là. Je suis arrivé au Havre en 2021, après avoir vécu 15 ans dans la capitale Belge. J’ai grandi en région parisienne. À la base, ce qui m’a attiré au Havre, ce sont des projets qui concernent le port. Je suis devenu le directeur stratégie et développement d’une coopérative maritime de transport de passagers à la voile.
Havres, c’est une métaphore de mon rapport à la musique. Mes chansons, je les vois comme des lieux d’abri, des ports, des refuges où on peut construire des voyages. C’est un lieu d’introspection, d’abri. Mais à un moment, on est amené à défendre son projet sur scène. Il y a à la fois un mouvement de refuge, de protection, et de partage avec le public.

Aujourd’hui vous avez 40 ans, pourquoi avoir attendu avant de vous lancer ?

GT : J’ai fait beaucoup d’autres choses avant, mais pas dans l’artistique. À 39 ans, un an après mon retour en France, je me suis dit que j’allais changer mes priorités. J’ai réorganisé mon temps de vie et de travail pour me donner les moyens d’aller au bout de mes projets artistiques. Je travaille à mi-temps pour consacrer l’autre moitié à Havres. Pour l’instant cela a plutôt bien marché.

Une sortie d’album prévue pour avril 2024

Où en est votre projet d’album ?

GT : Pour l’instant, on a enregistré trois titres sur onze. Ils sont déjà prêts, ce sont ceux que j’ai proposés seul sur scène en guitare voix. On est en train de les passer en studio avec les musiciens. L’idée, c’est que ce soit finalisé pour le mois d’avril. Ensuite, on va essayer de tourner dans le plus d’endroits possibles. En région, on a déjà des lieux qui se sont montrés intéressés, au Havre, à Fécamp, à Rouen. Après le but, ce sera de trouver des dates ailleurs en France. L’association havraise Soleil d’hiver m’accompagne depuis cet été et fait office de label. Elle porte une partie de la production de mes concerts localement. Ensuite, je ferai appel à des tourneurs professionnels afin de nous aider à trouver des dates au-delà de la région.

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