Histoire. Qu’est-ce que le Pacte de San José de Flores ?

Histoire.  Qu’est-ce que le Pacte de San José de Flores ?

Ces jours-ci, une rumeur s’est répandue, rapidement qualifiée de fausse nouvelle, selon laquelle le gouverneur de Buenos Aires Axel Kicillofavec les gouverneurs de Cordoue et de Santa Fe –Martin Llaryora oui Maximiliano Pullarorespectivement – ont signé un accord commercial pour régler la vente de céréales par l’intermédiaire de Banco Provincia, sans payer de retenues ni d’impôts à l’État national.

Cela serait basé sur un accord signé entre ces trois provinces au cours de l’année 1859connu comme le Pacte de San José de Flores.

Mais ici, nous vous racontons ce qui s’est réellement passé dans ce pacte.

Précisons d’abord qu’à cette époque-là, l’Argentine n’existait pas telle que nous la connaissons aujourd’hui. Les provinces étaient des entités autonomes qui luttaient chacune pour leurs intérêts. Depuis les années 1820, le pays connaît une longue guerre civile menée par deux bandes, Unitaire et Fédéral.

Vers 1850, le territoire national actuel était divisé en deux unités différenciées : le Confédération argentine, composé des 13 provinces de l’intérieur et de l’État de Buenos Aires. Cette dernière possédait le seul port ayant accès à la mer Atlantique et entretenait également d’excellentes relations avec l’Angleterre et souhaitait conserver sa position privilégiée.

La Confédération, pour sa part, cherchait, entre autres, à la libre circulation des rivières, afin que les marchandises produites à l’intérieur ne paient pas d’impôts, ce qui les rendait plus chères.

Mais vers les années 1850, le projet fédéral d’unir les provinces en un État-nation fondé sur des accords gagnait du terrain.

Buenos Aires, enfin, le 11 novembre 1859, signe le Pacte avec la Confédération, avec la signature de ses représentants : Justo José de Urquiza à travers les provinces et Bartolomé Mitre pour Buenos Aires.

Parmi ses clauses les plus importantes, Buenos Aires s’abstiendrait d’entretenir des relations diplomatiques avec d’autres pays et les douanes seraient nationalisées. De plus, le congrès national bicaméral est créé (avec sa chambre des députés et sa chambre des sénateurs) et Buenos Aires accepte la constitution nationale de 1853.

Même si les conflits internes se poursuivront pendant près de deux décennies, cet accord marque le début de l’intégration de différentes unités politiques dans une unité plus vaste, l’État-nation.

Les lectures de ces heures sur la possibilité d’une union de Santa Fe, Cordoue et Buenos Aires contre l’État national sur la base du Pacte de San José de Flores, comme on peut le constater, n’ont aucune base historique. Au contraire, le Pacte allait dans la direction opposée à la désintégration nationale.

Les grandes histoires historiques servent souvent à fournir un soutien politique aux projets en cours. De nos jours, le gouvernement Milei a subi une défaite lorsque la loi omnibus a été rejetée faute de parvenir à un accord avec les forces provinciales.

Les gouverneurs, en tout cas, n’ont pas agi pour défendre les intérêts des travailleurs, mais plutôt pour défendre l’argent de leurs provinces et les intérêts des grandes entreprises qui opèrent dans leurs territoires/Fiefs.

En voulant masquer de mystique ce qui est en réalité un débat corporatiste de défense d’intérêts particuliers, plutôt que la défense d’intérêts populaires, on conduit à des distorsions – parfois ridicules – de l’histoire.



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