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Hofesh Shechter met ses rêves en scène

by Nouvelles

2024-10-18 18:21:00

Hofesh Shechter est souvent considéré plus comme un metteur en scène que comme un chorégraphe. Dans le sens où il sait organiser ses spectacles comme un maître avec peu de matériel chorégraphique. De plus, il est également compositeur et écrit la musique de ses spectacles. Dans le « Théâtre des rêves » présenté à la Fonderie Limone pour Torinodanza, tout cela est à puissance maximale. Une bande-son électronique puissante alternant avec un trio rouge vif (batterie, cornet, sax, avec Yaron Engler, Sabio Janiak, Alex Paton) intervenant en marge. La musique jouée sur scène, en partie ou en totalité, est une de ses caractéristiques. Last but not least, voici un groupe de treize danseurs à l’énergie débordante, souvent utilisés à l’unisson.

Agé de quarante-neuf ans, Israélien de naissance mais anglais de choix, Hofesh Shechter, danseur, chorégraphe, percussionniste, est devenu un phénomène mondial avec la danse colérique et obsessionnelle de ses jeunes hommes dans « Uprising » en 2006. Puis il s’enchaîne de plus en plus des morceaux rock et furieux, comme « Political Mother ». Puis il passe à la parabole politique avec « Sun » qui évoque la lumière aveuglante qui inonde la scène.

Nom important de la scène chorégraphique mondiale, sa renommée est telle que, pour ainsi dire, les coproducteurs de ce dernier spectacle (dont Torinodanza) sont innombrables. Et cela va de Grenoble au Canada en passant par l’Asie.

On commence avec une seule danseuse, vêtue d’un curieux costume bleu, devant un rideau fermé. Il se glisse en dessous. Rideau ouvert : il est là. Rideau levé : toute la compagnie est là. Ensuite, il y aura aussi de la nudité complète.

Et il est clair d’emblée que cette alternance rapide de peintures sera la clé de l’exposition. Ce sont des rêves après tout, le titre le dit. Ainsi, ici, des panneaux noirs s’écoulent presque toujours de droite à gauche qui couvrent et découvrent l’ensemble de l’entreprise ou de petits groupes. Les gestes sont récurrents, à tel point qu’un jour en France, à la sortie d’un de ses spectacles, des critiques français hautains ont commenté « C’est de la soupe » (toujours la même soupe, plus ou moins).

La clé du « Théâtre des rêves » réside donc dans cette ouverture et fermeture de tableaux, entourés d’obscurité, à différentes distances sur scène. Lumières aveuglantes sur le tableau vivant. Et puis du noir foncé. Il y a quelque chose de non dit, de non caché. Ce sont les rêves de Shechter, à nous de les interpréter ou de rester sur le seuil. Mais un choix peut aussi être celui de se laisser emporter par l’énergie du spectacle, par la pression des images et du mouvement, sans trop chercher des symboles, des références dans ce que l’on voit. Quatre-vingt-dix minutes hypnotiques qui nous emmènent ailleurs. C’est là que réside la magie et le talent de Shechter. Et aussi Tom Visser, l’auteur des lumières.



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