Hollywood se prépare au vote des acteurs sur un accord de grève

LOS ANGELES – Hollywood attendait avec impatience le 5 décembre pour savoir si les acteurs avaient approuvé l’accord âprement négocié entre leur syndicat et les studios, ou si une industrie du divertissement encore sous le choc de plusieurs mois de grèves pourrait être replongée dans la tourmente.

Alors que l’on s’attend largement à ce que l’accord de la Screen Actors Guild (SAG-AFTRA) soit adopté, les critiques – principalement concernant son manque perçu de protection contre l’intelligence artificielle – se sont multipliées ces dernières semaines, suscitant l’inquiétude quant à un retour potentiel, quoique improbable, des piquets de grève.

Les membres ont jusqu’à 17 heures pour voter, la majorité simple étant requise pour finalement sceller l’accord.

Jonathan Handel, avocat et analyste du secteur du divertissement, a déclaré qu’un taux d’approbation compris entre 75 et 85 pour cent était « une attente réaliste ».

Mais si la ratification échoue, la SAG-AFTRA devra probablement rouvrir les négociations avec les studios – qui pourraient eux-mêmes retirer les conditions proposées précédemment – ​​et un retour à l’action revendicative pourrait s’annoncer.

“Le contrat est de la merde”, a déclaré l’acteur Michael Vaccaro, l’un des dizaines d’artistes à s’être prononcé publiquement contre les termes.

«J’ai voté non. Et je suis tout à fait prêt à renouer avec la grève. Absolument à 100 pour cent», a-t-il déclaré à l’AFP. « En signant ce truc, nous ne gagnons rien. En revenant en grève, il y a la possibilité de gagner pas mal de choses.»

L’accord de principe entre la SAG-AFTRA et les studios hollywoodiens visant à mettre fin à la grève de 118 jours des acteurs a été conclu le mois dernier.

Il prévoyait des salaires plus élevés, de meilleures primes pour les vedettes de séries ou de films à succès, et les toutes premières protections contre l’utilisation de l’intelligence artificielle pour remplacer des acteurs humains.

Il a été ratifié par la direction du syndicat deux jours plus tard, mais pas à l’unanimité.

Depuis, les dirigeants syndicaux ont tenu des réunions et envoyé des courriels et des publications sur les réseaux sociaux à leurs membres, les exhortant vivement à approuver l’accord.

“Il s’agit du contrat le plus lucratif, innovant et protecteur de l’histoire du syndicat du divertissement”, a déclaré Fran Drescher, présidente de la SAG-AFTRA, dans une récente publication sur Instagram.

Mais à mesure que les détails de l’accord ont été dévoilés, des avertissements ont commencé à circuler en ligne concernant ses lacunes, notamment sur la question de l’IA.

Les artistes craignent d’être bientôt remplacés par des « acteurs » entièrement synthétiques, générés par l’IA utilisant les parties du corps de nombreuses personnes différentes, dont les portraits ont été extraits des archives cinématographiques.