Les hébergements touristiques, hautement énergivores, ne peuvent plus échapper à la question de leur empreinte carbone. Selon l’Ademe, le secteur du tourisme représente 11% des émissions de gaz à effet de serre, dont 7% pour l’hébergement. Cette situation crée une forte pression sur les ressources naturelles, comme l’eau et l’énergie, et entraîne une importante production de déchets alimentaires. Depuis 2019, plusieurs plans d’aides gouvernementales ont été lancés pour aider à accélérer la transition écologique du secteur hôtelier, dont le plan Montagne et le plan Destination France. Le dernier a pour objectif de faire de la France la première destination de tourisme durable d’ici 2030.
Hubert Vendeville, fondateur de Betterfly tourism, entreprise dont la méthodologie et l’outil de calcul pour décerner l’affichage environnemental sont validés par l’Ademe, estime qu’aujourd’hui, toutes les conditions sont réunies pour accélérer la transition écologique du secteur hôtelier. “Il n’y a jamais eu autant d’aides et de subventions sur le sujet de la transition écologique pour les hôtels. Très souvent, on leur trouve 50 à 70% de subventions pour les investissements qu’ils doivent mettre en œuvre. La démarche est vertueuse et cela augmente leur rentabilité”.
Selon les calculs de Betterfly tourism, pour chaque nuitée, il est possible d’économiser 1 euro de coûts d’exploitation, ce qui pour un hôtel moyen représente 15 000 euros d’économies par an.
Les postes d’économie sont nombreux dans l’hôtellerie : l’eau, l’énergie, l’entretien et le linge, le gaspillage alimentaire. Si les éco gestes se sont peu à peu généralisés comme les serviettes que l’on ne change pas tous les jours, les bouteilles de savons rechargeables, les professionnels vont devoir désormais aller au-delà en engageant des travaux de rénovation thermique et d’autres moyens d’économiser les ressources.
Alors que les professionnels de l’hôtellerie luttent contre la concurrence des locations sur les réseaux sociaux de type Airbnb, il leur faut aussi se démarquer pour répondre à la demande croissante d’un tourisme plus durable.
L’heure est à la digitalisation. Thierry Marx, le président de l’Union des métiers des industries de l’hôtellerie, a appelé ses adhérents à changer de modèle lors du dernier congrès, visant notamment les plateformes de réservations, Booking ou encore Expedia, qui prélèvent jusqu’à 15% à 20% de commission. Il a également lancé l’idée de se rapprocher de la French Tech pour construire la plateforme des hôteliers français.
L’Union des métiers des industries de l’hôtellerie a recensé dans un guide bon nombre d’innovations portées par des entreprises françaises de la transition écologique. À chaque problème existe une écosolution dit Ludovic Poyau en charge du développement durable à l’Umih.
30% du parc hôtelier affiche aujourd’hui un label de démarche écologique. La France devrait être le premier pays à rendre obligatoire l’affichage environnemental en 2026.
Une douche utilise en moyenne 80 litres d’eau et 2 kWh d’électricité pour la chauffer, ce qui en fait le premier poste de consommation d’eau dans un foyer. Deux ingénieurs toulousains ont mis au point une douche cyclique qui permet de réduire la consommation d’eau jusqu’à 70%. Cela fonctionne en circuit fermé et nécessite moins d’énergie pour chauffer l’eau. Title of the Article: “Transition écologique des hôtels: promouvoir une approche durable”
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