Huile de foie de morue : l’élixir qui pourrait sauver des générations d’une carence en vitamine D

Dans le passé, l’huile de foie de morue était un remède couramment utilisé pour prévenir le rachitisme et améliorer d’autres problèmes de santé en raison de sa teneur élevée en vitamine D et en vitamine A. Bien que de nombreux remèdes des XVIIIe et XIXe siècles soient tombés en désuétude, l’huile de foie de morue s’est avérée efficace pour prévenir les carences en vitamine D, en particulier chez les enfants, lorsque les carences en ce nutriment étaient associées au rachitisme, une maladie qui affecte la croissance des os, selon BBC.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, le gouvernement britannique a distribué gratuitement de l’huile de foie de morue aux enfants de moins de 5 ans, ce qui a contribué à réduire le nombre de cas de rachitisme. L’enrichissement des aliments en vitamine D est devenu une mesure courante dans de nombreux pays, notamment au Royaume-Uni et aux États-Unis, où des produits tels que la margarine, le lait et les céréales sont enrichis en vitamine D pour lutter contre les carences alimentaires.

Cependant, au milieu du XXe siècle, l’enrichissement des aliments en Grande-Bretagne a été partiellement stoppé après l’apparition de cas d’hypercalcémie (taux élevés de calcium dans le sang), liés à une consommation excessive de vitamine D. Dans les années 1950, l’enrichissement a été restreint, avec la à l’exception de la margarine et des préparations pour nourrissons. En 2013, l’enrichissement de la margarine a été complètement éliminé au Royaume-Uni et la population a été encouragée à prendre des suppléments de vitamine D, mais cette recommandation n’a pas été largement suivie.

Étonnamment, à partir des années 2000, le rachitisme est revenu. Des statistiques récentes montrent que les hospitalisations causées par le rachitisme ont considérablement augmenté en Grande-Bretagne et qu’une grande partie de la population, en particulier les enfants et les personnes à la peau plus foncée, souffre de graves carences en vitamine D, surtout pendant les mois d’hiver. Des analyses de sang plus précises ont confirmé que près de 40 % des enfants et 30 % des adultes au Royaume-Uni souffrent d’une carence en vitamine D en hiver, et ce problème est aggravé par le climat avec peu d’heures d’ensoleillement.

Alors que les cas de rachitisme augmentent et que les carences en vitamine D deviennent un problème majeur de santé publique, le Comité consultatif scientifique britannique sur la nutrition envisage désormais la possibilité de rétablir l’enrichissement obligatoire des aliments en vitamine D. De nouvelles preuves suggèrent que le problème de l’hypercalcémie, qui a conduit à l’interdiction de l’enrichissement, aurait été causée par une maladie génétique rare qui affecte l’absorption de la vitamine D, et non par une consommation excessive d’aliments enrichis.

Le retour de l’enrichissement ou encore la consommation d’huile de foie de morue pourraient être une des solutions pour lutter contre les carences en vitamine D et prévenir la réapparition du rachitisme à des niveaux alarmants. Dans un contexte où l’exposition au soleil est limitée et où le changement climatique risque d’aggraver le manque d’ensoleillement à l’avenir, la supplémentation en vitamine D et la réintroduction de mesures d’enrichissement des aliments semblent à nouveau à l’ordre du jour des autorités.

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