Huile d’olive : les acheteurs français ne sont pas satisfaits de la qualité proposée sur le marché

Huile d’olive : les acheteurs français ne sont pas satisfaits de la qualité proposée sur le marché

Les Français adorent l’huile d’olive avec près de 110 000 tonnes de consommation annuelle, soit environ deux litres par ménage. Cependant, les produits proposés sur le marché ne répondent pas toujours aux attentes des consommateurs.

L’avantage de l’huile d’olive est indéniable, notamment pour la santé. Sa teneur élevée en oméga-3 réduirait considérablement les risques de maladies coronariennes. Cependant, il est important de vérifier si ses propriétés sont réelles et si les étiquettes reflètent la qualité du produit.

Dans sa dernière édition de juin (disponible en ligne et en kiosque), le magazine 60 Millions de consommateurs consacre un dossier complet à l’huile d’olive. Vingt-quatre produits différents ont été testés et certains ne répondent pas aux critères de l’appellation «vierge extra». Patricia Chairopoulos, journaliste spécialisée en consommation alimentaire pour le magazine, apporte des précisions.

franceinfo : Qu’est-ce qu’une huile d’olive «vierge extra»? Quels sont les critères?

Il existe plusieurs critères très stricts pour définir une huile d’olive «vierge extra». Tout d’abord, elle doit provenir d’une première pression à froid et ne présenter aucun défaut physico-chimique, comme l’oxydation. Ces critères sont vérifiés par des jurys d’experts, comme ceux de notre test.

Quels sont les résultats de votre enquête ? Vous aviez déjà réalisé un test similaire en 2020, est-ce que la qualité des huiles d’olive de votre échantillon a baissé ?

Concernant l’appellation «vierge extra», qui représente le sommet de la qualité pour les huiles d’olive, c’est une véritable déception : la moitié de notre panel de 24 échantillons est déclassée en «vierge» seulement. Notre jury d’experts a en effet détecté divers défauts, comme un goût de moisi/humidité dans 6 références, qu’elles soient bio ou conventionnelles, et quelle que soit leur gamme de prix. Cela pourrait être dû à un nettoyage insuffisant des olives ou à un stockage inadéquat.

Vous mettez l’accent sur la présence de plastifiants dans plusieurs références. Que voulez-vous dire par «plastifiant»?

Les plastifiants sont des molécules chimiques appelées phtalates, ajoutées volontairement par les fabricants de plastiques pour les assouplir. Normalement, l’utilisation de matériaux contenant des phtalates est interdite dans la production et le stockage des huiles. Il est difficile de déterminer l’origine de cette contamination, mais elle pourrait provenir de cuves, de tuyaux ou de bâches. Deux phtalates en particulier, le DEHP et le DBP, sont reconnus comme perturbateurs endocriniens et ont été détectés dans 4 huiles, certes à des concentrations très faibles, mais néanmoins pénalisées.

Vous avez également découvert des traces d’hydrocarbures d’huiles minérales. De quoi s’agit-il ?

Les hydrocarbures d’huiles minérales sont des dérivés chimiques liés à l’activité humaine. On les trouve un peu partout dans l’environnement, ainsi que dans des colles, des encres d’impression, des lubrifiants de machines, des produits nettoyants ou encore dans certains pesticides. Le problème de ces substances est qu’elles ont tendance à migrer et à contaminer notamment notre nourriture. Leur présence dans les huiles d’olive peut résulter de la récolte, des moteurs des machines agricoles, etc. Nous avons retrouvé ces hydrocarbures dans 5 huiles, dont certaines à des concentrations proches de la limite acceptable pour les corps gras.

Faut-il donc privilégier absolument les huiles d’olive bio ? Est-ce une véritable garantie de qualité ?

Non, les huiles d’olive bio et non bio ne présentent pas plus de garanties sur ces critères.

Et le prix ? Est-ce un gage de qualité ? On peut notamment citer l’huile «primadonna» de LIDL à 6,99 euros le litre ?

Non, bien que les deux huiles les plus chères de notre test figurent parmi les premières du classement. Toutefois, l’huile en tête du classement coûte moins de 7 euros/litre !

En définitive, en lisant votre enquête, il semble difficile de trouver une huile de qualité «vierge extra» du début à la fin. La filière a encore des efforts à faire ?

Oui, les Français sont fans de l’huile d’olive vierge extra et sont prêts à payer le prix. En contrepartie, le produit doit correspondre à leurs attentes et à ce qui est indiqué sur l’étiquette. Or, nous constatons que ce n’est pas toujours le cas et demandons à la filière, de la production à la distribution, de faire des efforts sérieux.

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