2024-11-04 11:01:00
Enragé, dans l’incrédulité générale, il laisse tomber sa raquette, se précipite dans les tribunes et “bat” aveuglément le public qui le hue et l’insulte continuellement depuis le début du match : aussi pour ce geste, impensable aujourd’hui, le fumeur Adriano Panatta est parti dans l’histoire. Et il va sans dire que cela s’est produit en Coupe Davis, une compétition dans laquelle vraiment tout peut arriver (même que Wilander, numéro 1 mondial en 1988, perd à domicile à Göteborg face à Carl Uwe Steeb, un joueur peu connu, effectivement donnant la Coupe à l’Allemagne, ou que Pete Sampras en 91, en tête du classement, a succombé en trois sets à l’exaltation d’Henry Leconte, qui a terminé à la 159ème place du classement, devant le chaos lyonnais).
L’épisode de Panatta le boxeur dans les tribunes remonte à Barcelone, 1977, comme le reconstitue Germana Brizzolari dans le livre Bleu Davisécrit par Banfield Collective, huit passionnés de tennis et de sport qui racontent les nombreuses finales atteintes par l’équipe bleue, avec seulement deux triomphes : l’épopée et la division jusqu’au bout de 1976 au Chili (Lucio Biancatelli en parle) et la inoubliable l’année dernière, à Malaga, avec le moteur et actuel numéro 1 mondial Jannik Sinner (se souvient de Matteo Mosciatti).
Entre les deux, il y a des défaites douloureuses qui, si l’on relise leur genèse, sont presque inacceptables, comme celle subie en 1980 à Prague lorsque l’arbitre local, Antonín Bubenik, nous a littéralement “volé” de précieux points en faveur des Tchécoslovaques (nous étions au milieu de la guerre froide) : une injustice si éhontée, écrit Lorenzo Fabiano, que les arbitres n’appartiendront plus jamais à l’une des nations en compétition. Un autre moment cruel a été celui de 1998, contre la Suède, au cours duquel Andrea Gaudenzi – aujourd’hui président de l’ATP – s’est blessé à l’épaule lors des premiers simples à 6 ans, tous au cinquième set contre Magnus Norman : il a quitté le terrain en larmes et – explique Alessandro Nizegorodcew – rien n’a jamais été comme il aurait pu être pendant ces trois jours tant attendus à Milan.
Maman Bleu Davis c’est aussi l’occasion de retracer les changements survenus en Italie, les frictions et rebondissements, puis l’évolution de la Coupe du monde de tennis. Depuis la formule de jeu : de l’ère des cinq matches au meilleur des cinq sets, de plus sans tie-break (des matchs sans fin… imaginez ce qu’étaient les commentaires radio !) jusqu’à la formule récente et discutée lancée en 2019, fruit de besoins de vitesse, de spectaculaire et d’un calendrier ATP de plus en plus chargé. Personne n’a aimé et donc à partir de 2025 les choses vont encore changer : on revient à l’élimination directe entre deux prétendants, les cinq matches sont rétablis (mais ils restent au meilleur des trois sets), un tour est instauré en février après l’Open d’Australie.
Malgré les controverses et les opinions, les révolutions et les retours en arrière, le charme de Davis reste intemporel. Il va sans dire que le compte à rebours est lancé jusqu’à Malaga.
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