2024-01-02 23:58:15
Changement de projet, et important, d’Iberdrola aux États-Unis. Le géant espagnol, devenu depuis des mois la plus grande entreprise électrique européenne en valeur boursière, a annoncé tôt ce mardi matin qu’il abandonnait l’opération de rachat de la société américaine PNM Resources par l’intermédiaire de sa filiale Avangrid. Le pays nord-américain est l’un des plus grands marchés pour l’entreprise énergétique présidée par Ignacio Sánchez Galán et fondamental dans sa stratégie de croissance.
« Avangrid, société détenue à 81,5% par Iberdrola, annonce ce jour sa décision de mettre fin au contrat de fusion signé avec PNM Resources le 20 octobre 2020, les conditions établies n’ayant pas été remplies dans le délai envisagé à cet effet (…) pour la clôture de l’opération », lit-on une déclaration envoyée par Iberdrola à la Commission nationale espagnole du marché des valeurs mobilières (CNMV) le deuxième jour de l’année et le premier jour d’activité réelle sur les marchés.
En réponse aux questions de ce journal, un porte-parole de l’entreprise demande que soit organisée la prochaine journée des investisseurs, prévue le 21 mars, où seront donnés « plus de détails » sur les projets futurs d’Iberdrola aux États-Unis, « un pays stratégique pour nous ». L’accueil boursier n’a pas été mauvais du tout : les actions de la compagnie d’électricité ont clôturé la séance de mardi sur de légers gains.
Le coup le plus dur porté à la transaction est survenu il y a un peu plus de quelques années, en décembre 2021, lorsque le régulateur du Nouveau-Mexique a rejeté l’achat, faisant indirectement allusion au Affaire Villarejo: “Ce n’est pas le bon partenaire à ce moment critique de notre transition énergétique”, ont déclaré les cinq membres de l’organisation, qui s’y sont unanimement opposés.
Bien que l’opération – une fusion par absorption évaluée à l’époque à 8,3 milliards de dollars (7,52 milliards d’euros au taux de change actuel), dette incluse – ait accumulé d’importants retards après ce revers, les dirigeants de l’entreprise espagnole – dirigés par Sánchez Galán lui-même – Ils avaient réitéré lors des dernières assemblées d’actionnaires et des rencontres avec les investisseurs leur confiance dans la réalisation de ce projet. Jusqu’à ce mardi, où l’achat de PNM n’aboutit finalement à rien.
Lors de l’avant-dernière assemblée générale des actionnaires, tenue à Bilbao en juin 2022, le président exécutif d’Iberdrola s’est montré « sûr » que le Affaire Villarejo -qui avait conduit à l’inculpation de plusieurs dirigeants de l’entreprise énergétique- ne ferait pas dérailler l’opération. « Nous avons tous les permis fédéraux et étatiques sauf un. Je suis sûr que le résultat de l’appel [presentado para tratar de revertir la decisión inicial] Ce sera positif», notait-il alors.
Cinq mois plus tard, dans la mise à jour de son plan stratégique, Iberdrola a inclus l’achat de PNM, qu’elle valorisait alors à 11 milliards d’euros et qu’elle aspirait à clôturer tout au long de 2023 : « Nous nous sentons assez à l’aise et je suis convaincu que « le l’accord va être conclu », a déclaré Sánchez Galán devant des dizaines d’analystes réunis à Londres.
Lorsqu’elle a annoncé l’opération, à l’automne 2020, alors que le monde avait encore du mal à laisser derrière lui le pire de la pandémie et que les entreprises étaient plus préoccupées par l’immédiat que par l’avenir, Iberdrola a souligné que la combinaison d’Avangrid et de PNM, qui à l’époque elle disposait de 4,1 millions de points d’approvisionnement, d’une base d’actifs réglementés de 14,4 milliards de dollars, de plus de 168 000 kilomètres de réseaux de distribution et de transport et d’environ 10,9 gigawatts de capacité installée – accélérerait la croissance de la compagnie d’électricité espagnole aux États-Unis, son quatrième marché après l’Espagne, le Royaume-Uni et le Brésil.
L’intégration de PNM, disait-il alors, allait donner naissance à l’une des plus grandes entreprises du secteur dans le colosse nord-américain, avec 10 compagnies d’électricité réglementées à New York, au Connecticut, au Maine, au Massachusetts, au Nouveau-Mexique et au Texas, ainsi que ainsi que le troisième opérateur d’énergies renouvelables aux États-Unis avec une présence totale dans 24 États.
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