«Il devient clair que ce n’est pas politiquement souhaité», quotidien Junge Welt, 15 février 2024.

En contrepartie de la conférence de l’OTAN sur la sécurité qui se déroule ce week-end, vous organisez la Conférence internationale de paix de Munich. Qu’avez-vous prévu ?

Alors que les politiciens parlent à huis clos de la « paix » et de la « sécurité » lors de la conférence sur la sécurité, nous souhaitons organiser un riche programme pour discuter de la manière dont nous, en tant que société civile, voulons façonner la paix. Il y aura l’eurodéputée irlandaise Clare Daly, qui parlera de la politique européenne en matière de réfugiés. La militante biélorusse des droits humains Olga Karach fera un reportage sur les objecteurs de conscience et les déserteurs en Ukraine, en Russie et en Biélorussie. Michael von Derschulenburg, ancien diplomate allemand, parle des possibilités de paix en Ukraine. Et l’ancien ministre grec des Finances Yanis Varoufakis parlera du concept alternatif d’États non alignés.

Vous vous inquiétez actuellement du financement de la ville. Cela a été précédé par une proposition des conseillers municipaux issus des Verts et du SPD. Quelle justification donnent-ils ?

La justification d’un « examen critique » fait référence aux coffres serrés de la municipalité. Nous parlons de 6 500 euros pour un budget municipal de plus de huit milliards d’euros. En outre, la ville a pour mission de promouvoir la démocratie et la diversité des opinions. Il n’y aurait également aucun lien communautaire. La conférence sur la sécurité, avec tous ses inconvénients tels que le bouclage du centre-ville ou le colmatage des plaques d’égout, a lieu à Munich. Les questions politiques mondiales sont abordées ici. Alors pourquoi n’y aurait-il plus d’équivalent de la société civile financé par la ville de Munich ? Le caractère à court terme nous montre, et c’est aussi ce que dit la motion de ces conseillers municipaux, qu’il n’y a aucune volonté politique de promouvoir davantage la conférence de paix.

Le ministère de la Culture déclare qu’il ne souhaite généralement plus soutenir les événements politiques à l’avenir.

Le responsable culturel écrit que c’était en discussion. Maintenant, je ne peux pas confirmer que j’en ai entendu parler. De plus, il s’agirait d’une nouvelle décision majeure qui devrait être discutée au conseil municipal. Il n’est pas non plus clair si cela affectera tous les événements politiques financés jusqu’à présent. Jusqu’à présent, notre communication a toujours été confiante et bonne. Par exemple, nous avons été informés que l’on discutait de l’oratrice Clare Daly parce qu’il y a des élections européennes cette année. Néanmoins, ils ont jugé que c’était acceptable parce que Daly n’était pas éligible dans ce pays et qu’il ne s’agissait donc pas d’un événement de campagne électorale. Pour nous, il est logique que de tels intervenants fassent partie de l’année des élections européennes.

Le contenu de votre programme a-t-il également été critiqué ?

Dans les déclarations faites jusqu’à présent, aucune critique n’a été formulée quant au contenu de nos sujets ou de nos intervenants. Il y a des critiques à un endroit ou à un autre, mais elles n’ont jamais été portées publiquement à notre attention. L’équipe d’organisation a presque complètement changé en raison de l’âge et nous pensions que les relations avec la ville de Munich allaient se normaliser. Mona Fuchs, présidente du groupe Alliance 90/Les Verts, a critiqué Clare Daly et Yanis Varoufakis pour leurs positions sur les livraisons d’armes à l’Ukraine. Il n’y a rien de mal à cette position dans un discours démocratique libéral.

Une décision est toujours en attente concernant la demande de réduction.

Mais l’impact persiste : d’autres organisations ont retiré les financements qui nous avaient été promis. Une vague de solidarité nous redonne espoir à travers les dons déjà reçus et les protestations publiques. Et il y a une contre-motion de Die Linke/Die PARTEI, qui résume très bien le fait que Munich veut avancer vers ce qu’on appelle le tournant : il ne faut plus parler de paix, de désarmement et d’idées alternatives de sécurité. La conférence sur la sécurité, en revanche, est considérée sans aucun esprit critique, contrairement à la conférence sur la paix, qui ne suit pas les lignes gouvernementales.