Il était une fois en Jamaïque, critique de bande dessinée (2024)

2024-09-23 17:43:19

Il n’a pas semblé facile de mettre en ordre tous les éléments, personnages, situations et environnements qui composent cette histoire ; ni séquencer l’argumentation ou la thématique (d’une grande complexité intrinsèque en termes de fonctionnement et d’organigramme informel) de manière agile et précise. Le duo formé par Loulou Dedola (scénariste) et Luca Ferrara (illustrateur) réussit dans une large mesure l’exploit, jusqu’à ce qu’ils parviennent à ce que le présent « Il était une fois en Jamaïque » Il est aussi divertissant dans sa propre lecture qu’éclairant lorsqu’il s’agit d’expliquer, de localiser et de développer tout ce qui s’est passé jusqu’à ce 22 avril 1978 au cours duquel cet événement historique nommé d’après « Un amour, une paix ».

Un festival de reggae (le Woodstock du genre) qui a réuni toutes les figures du moment, certifié par la performance de Bob Marley & The Wailers et conséquence directe du cessez-le-feu perpétré par Claudius Massop et Bucky Marshall. Une fin qui sert aux auteurs de point d’arrivée (et d’objectif) pour développer l’histoire de ces gangs qui, dans les années soixante-dix, ont dirigé les différents quartiers de Kingston, alimentant une guerre civile sanglante en Jamaïque.

Avec des lignes réalistes et détaillées et une concrétion presque cinématographique, Ferrara capture, en cent pages de vignettes en couleur, ce scénario pour lequel Dedola a passé beaucoup de temps à documenter in situ, accédant à plusieurs des protagonistes de ce volume ou à des sources proches du auteurs eux-mêmes. Ce sont les mêmes noms qui apparaissent dans la bande dessinée, entrelaçant leurs histoires, en compétition ou en collaborant pour que la paix et la fête « Un amour, une paix » (deux tâches réunies vers le même objectif) étaient une réalité.

Depuis les gangsters susmentionnés temporairement mutés en héros Bucky Marshall et Claudius Massop – idéologues du cessez-le-feu et du retour de Marley dans son pays depuis Londres après sa tentative d’assassinat – jusqu’aux opposants politiques Michael Manley (PNP) et Edward Seaga (JLP), en passant par le chanteur lui-même au sommet de sa renommée et des collègues professionnels tels que Peter Tosh ou Bunny Wailer. Loulou Dedola et Luca Ferrara réalisent une histoire plutôt éclairante et que l’on peut considérer comme fidèle à la réalité, compte tenu de l’implication presque obsessionnelle des deux dans le projet. De même, la référence offre une approche précieuse de la culture rastafarienne, révélant certaines de ses racines, croyances, passe-temps et priorités.



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