Il y a cent ans rugissaient les premières 24 Heures du Mans

Il y aura cent ans cette année, les 10 et 11 juin 2023, que les coureurs prendront le départ pour réaliser, une fois encore, une des courses les plus éprouvantes qui soit au monde : les 24 Heures du Mans, sur le célèbre circuit Bugatti, avec sa passerelle Dunlop, présente dès la première version de l’épreuve, ses 7 virages à droite et 4 à gauche, périlleux à négocier, surtout de nuit et sous la pluie. 

Sur les meilleures revues d’experts en ligne, les passionnés adorent parier sur les sports mécaniques. Pour ce faire, ils devront étudier méticuleusement les pôles positions, la grille de départ et la performance dans l’année des principaux favoris, pour cette occasion exceptionnelle. 

La première grande épreuve d’endurance

Le projet d’organiser le grand prix d’endurance sur le circuit de la Sarthe, pour la première fois, en mai 1923, est le fruit de la réflexion d’un trio de choc : Georges Durand, président de l’Automobile Club de l’Ouest (puis de France), Charles Faroux, journaliste à La vie automobile et Émile Coquille, directeur de Rudge-Whithworth (producteur de roues métalliques). L’idée est de mettre sur pied une compétition de nuit, qui servirait aussi à valoriser l’efficacité et la puissance des phares, ce qui relève encore de l’exploit technique et induit le besoin de le faire savoir. 

Quelle résistance du moteur et des phares face à cette rude épreuve ? 

Si, bien sûr, les records de vitesse s’illustraient déjà lors des grands prix, il n’existait pas encore d’épreuve de vérité, autant pour les nerfs des pilotes face à l’épuisement, que pour le moteur des machines, dont on se demandait toujours jusqu’à quelle distance on pouvait les pousser, sans rupture des systèmes internes (alimentation, distribution, etc.). 

Ces tests, ajoutés aux premières remarques sur l’éclairage des véhicules toute une nuit durant, ont rapidement fait des vingt-quatre Heures du Mans l’épreuve-reine où mettre à l’épreuve, tant les capacités des pilotes que celles des véhicules. 

Toute l’histoire de l’automobile, jusqu’à aujourd’hui

On sourirait, aujourd’hui, à l’énoncé des performances de cette époque : en 2017, Kamui Kobayashi au volant d’une Toyota TS050 Hybrid, établissait un record de 251, 882 km/heure, lors des essais qualificatifs.

Plus modestement, on débute très bas, en 1923 : la moyenne va d’abord s’établir entre 38 et 66 km/h, avec des vitesses de pointe à 150 km/h, ce qui est époustouflant. Il y a un prix de 100.000 anciens francs à glaner à l’arrivée. 

Des conditions rocambolesques, dès le départ

Lors de la première épreuve, le 26 mai 1923, 33 engagés se présentent sur la ligne de départ sous une trombe de grêle, devant la Tribune des Raineries. Tour à tour, interviendront la pluie, les orages et les risques qu’aucun de ces casse-cou et gentlemen-riders, n’a encore expérimentés. La piste est recouverte de terre, qui se transforme en boue. Le fameux virage de Pontlieue, juste en abordant la longue ligne droite de la route de Tours, soulève une vive curiosité et un enthousiasme de tous les instants, ou plus exactement, à chaque tour que réalisent ces aventuriers. 

Parmi les marques favorites, on trouve déjà : Lorraine-Dietrich, Amilcar, Excelsior, Bugatti… et deux Bentley. 

On ne relève que trois abandons, dans ces conditions hors normes. En 24 heures, les mieux classés ont pu parcourir 2000 km, à 92 km/h de moyenne au compteur, ce qui est énorme. Le duo Lagache et Léonard l’emporte, au volant de leur Chenard & Walcker bleu France, devant une autre Chenard. 

Facebook
Twitter
LinkedIn
Pinterest

Leave a Comment

This site uses Akismet to reduce spam. Learn how your comment data is processed.