2024-05-17 13:03:51
Par Hannah Erin Lang
Le pouvoir d’achat du ménage moyen a en fait augmenté entre 2019 et 2023, selon un rapport gouvernemental. Mais les salariés les mieux rémunérés arrivent toujours en tête.
Il y a de bonnes nouvelles sur le front de l’inflation, mais elles n’apporteront probablement que peu de réconfort aux Américains encore plongés dans des années de prix élevés.
Un nouveau rapport du Congressional Budget Office publié cette semaine montre que l’inflation a peut-être eu moins d’impact sur les résultats des ménages que ne le suggèrent des mois de choc sur tout, des Big Mac aux garderies.
L’analyse de l’agence a examiné le « paquet de consommation » d’un ménage type en 2019 : les biens et services représentant l’équivalent d’un an d’achats avant la pandémie.
Ensuite, les chercheurs ont analysé combien les ménages paieraient pour ce même forfait de consommation aux prix de 2023, et dans quelle mesure leurs revenus ont augmenté ou diminué au cours de la même période.
En moyenne, le pouvoir d’achat des ménages a augmenté au cours de cette période, a constaté l’agence.
“Selon l’estimation du CBO, le revenu global a augmenté plus que les prix entre 2019 et 2023”, indique le rapport.
La tendance varie selon le groupe de revenus, et ce sont les ménages aux revenus les plus élevés qui ont vu leur pouvoir d’achat augmenter le plus.
La part du revenu des ménages nécessaire pour acheter le même ensemble de biens et de services a diminué de 2 % pour le quintile de ménages aux revenus les plus faibles, et de 6,3 % pour ceux du groupe supérieur.
Cela fait écho aux inquiétudes récentes concernant une « économie en forme de K » dans laquelle les consommateurs aisés se portent bien, tandis que les plus faibles revenus sont laissés pour compte.
Le taux d’inflation a considérablement diminué par rapport aux sommets historiques de 2022, mais est resté obstinément supérieur à l’objectif de la Réserve fédérale d’une augmentation des prix de 2 % sur un an. Mercredi, le ministère du Travail a annoncé un taux de 3,4% inférieur aux prévisions, atténuant les craintes d’une nouvelle accélération des hausses de prix.
Le pouvoir d’achat des ménages est affecté à la fois par la hausse des coûts et par l’évolution des revenus, note le rapport du CBO – et l’influence de chaque facteur varie selon le niveau de revenu.
Par exemple, les prix du forfait de consommation typique en 2019 ont augmenté davantage pour les ménages à faible revenu que pour les consommateurs plus riches.
Cela est probablement dû au fait que les dépenses fixes – notamment l’alimentation et l’énergie, dont les prix ont grimpé en flèche au cours des dernières années – représentent une part plus importante du budget de ces ménages.
“À l’inverse, les revenus disponibles pour payer cet ensemble de consommation ont augmenté davantage pour les ménages à revenus élevés que pour les ménages à faibles revenus au cours de la même période”, a indiqué l’agence.
Pourtant, les consommateurs à faible revenu ont également vu leurs revenus augmenter au cours des dernières années. Les gains salariaux des travailleurs les moins bien payés du pays ont dépassé ceux de tout autre groupe entre 2019 et 2023, selon un récent rapport de l’Economic Policy Institute.
Lire la suite : Les travailleurs américains les moins bien payés voient leurs salaires augmenter plus rapidement que tout autre groupe de salariés
Étant donné que l’analyse du CBO n’a porté que sur l’ensemble typique de biens et services achetés en 2019, l’analyse ne prend pas en compte la façon dont les habitudes de dépenses des ménages ont pu changer à la suite de la pandémie.
Mais de nombreux Américains ont admis avoir dépensé plus dans certains domaines et réduit dans d’autres, après la COVID. Certains consommateurs ont fait des folies en voyage, en billets de concert et en d’autres expériences qui ont complètement disparu pendant les confinements. D’autres ont renoncé à dîner au restaurant, mettant ainsi à rude épreuve les résultats d’entreprises comme McDonald’s et Red Lobster.
Lire la suite : Des experts financiers ont conseillé aux consommateurs d’arrêter de « gaspiller » leur argent au restaurant. Ils écoutent enfin – et les entreprises sont secouées.
Toujours marre de l’inflation
Selon les économistes, les conclusions du CBO ne rassureront probablement pas beaucoup l’Américain moyen, qui se concentre souvent beaucoup plus sur les niveaux de prix absolus que sur l’augmentation de son salaire par rapport aux prix.
“Les gens n’ont pas le temps d’écrire tout cela sur papier et avec un stylo”, a déclaré Michael Walden, économiste et professeur émérite à l’Université d’État de Caroline du Nord. “Ils ont juste une idée.”
Cela se traduit par un pessimisme économique persistant parmi les consommateurs. Une lecture préliminaire de l’indicateur de confiance des consommateurs de l’Université du Michigan est tombée vendredi à son plus bas niveau depuis six mois, principalement en raison d’anticipations d’inflation négatives.
La frustration liée aux prix élevés constitue un obstacle politique pour le président Joe Biden à l’approche des élections générales de novembre. La confiance des Américains dans la gestion économique de Biden est tombée à l’un des niveaux les plus bas jamais mesurés pour un président depuis 2001, selon un sondage Gallup.
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-Hannah Erin Lang
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17/05/24 0600HE
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