Ils analysent la résistance aux antibiotiques chez deux espèces de bactéries pathogènes

Deux espèces du genre bactérien Haemophilus, H. influenzae et H. parainfluenzae, sont des pathogènes opportunistes qui colonisent les voies respiratoires supérieures et le système urogénital. Des recherches récentes ont examiné la résistance de chaque espèce aux antibiotiques.

Le travail est l’œuvre de chercheurs de l’hôpital universitaire Bellvitge (HUB) et de l’Institut de recherche biomédicale Bellvitge (IDIBELL), deux entités situées à l’Hospitalet de Llobregat, Barcelone.

L’équipe, dirigée par Irene Cadenas-Jiménez de l’hôpital universitaire de Bellvitge, a caractérisé génotypiquement les souches du genre bactérien Haemophilus identifiées dans le service de microbiologie de l’hôpital.

Bien que les deux espèces mentionnées soient étroitement liées, H. influenzae prédomine chez les patients souffrant d’infections respiratoires chroniques, tandis que H. parainfluenzae est de plus en plus associée aux maladies sexuellement transmissibles et présente une forte prévalence de souches multirésistantes, ce qui représente un défi thérapeutique important.

Dans cette étude, les différences de résistance de H. influenzae et de H. parainfluenzae aux macrolides, un type d’antibiotique couramment utilisé à titre prophylactique, ont été spécifiquement analysées à partir de 3 066 échantillons prélevés à l’hôpital de 2018 à 2021.

Dans l’étude, des niveaux de résistance plus élevés ont été trouvés chez H. parainfluenzae : 10,2 % d’entre eux contre 2,6 % chez H. influenzae. Les patients colonisés par des souches résistantes avaient déjà reçu un traitement par cet antibiotique, soit pour des maladies respiratoires chroniques, soit pour traiter des maladies sexuellement transmissibles. Cela souligne l’importance de surveiller les niveaux de résistance à cet antimicrobien largement utilisé dans ces pathologies.

Membres de l’équipe de recherche. (Photo : IDIBELL)

Bien que les deux espèces appartiennent au même genre, l’analyse génomique a montré des différences significatives dans l’acquisition de la résistance aux antibiotiques, l’acquisition de gènes par transfert horizontal – entre espèces différentes – étant plus fréquente chez H. parainfluenzae. Des éléments génétiques mobiles ont également été détectés chez H. influenzae, par exemple ICEHpaHUB8, qui confère une résistance à quatre familles d’antibiotiques. Ces données sont pertinentes en raison de l’impact clinique de l’échange de résistance entre bactéries d’un même habitat.

En conclusion, ces travaux soulignent l’importance de surveiller les niveaux de résistance et la présence d’éléments génétiques mobiles, notamment chez H. parainfluenzae, un pathogène de plus en plus reconnu comme un réservoir important de mécanismes de résistance.

L’étude s’intitule « Caractérisation moléculaire de la résistance aux macrolides chez les souches Haemophilus influenzae et Haemophilus parainfluenzae (2018-21) ». Et il a été publié dans la revue académique Journal of Antimicrobien Chemotherapy. (Source : IDIBELL)