2024-09-05 21:00:33
BarceloneLes techniques mini-invasives constituent l’un des piliers de la médecine du futur. La communauté scientifique est constamment à la recherche de nouveaux outils et mécanismes permettant de réduire l’impact des traitements et des interventions pratiqués sur les patients, dans le but d’éviter les séquelles et de favoriser une guérison plus rapide. Les tests de diagnostic qui ne nécessitent pas d’incisions et les chirurgies robotiques réalisées à travers des ouvertures millimétriques sont quelques exemples de procédures mini-invasives disponibles aujourd’hui. Aujourd’hui, des chercheurs de l’Université de Stanford aux États-Unis sont allés plus loin et ont développé une nouvelle technique qui permet aux tissus de souris vivantes d’être transparentes de manière réversible.
La revue Science a publié ce jeudi les résultats de la recherche, basée sur un colorant alimentaire commun appelé tartrazine. Les chercheurs ont montré pour la première fois qu’une solution aqueuse de ce matériau a la capacité de rendre transparents de manière réversible la peau, les muscles et les tissus de souris vivantes. La science a longtemps cherché un moyen de voir à travers les tissus biologiques, mais jusqu’à présent, les méthodes proposées manquaient de pénétration, de résolution ou n’étaient pas adaptées aux animaux vivants. Les auteurs considèrent donc que cette découverte est « prometteuse de transformer bon nombre » de ces techniques d’imagerie disponibles.
Les chercheurs ont utilisé des molécules colorantes absorbantes pour transformer l’abdomen opaque d’une souris vivante en un abdomen transparent, permettant de visualiser les vaisseaux sanguins, les muscles et les organes. Ils ont également appliqué la technique au cuir chevelu de la tête d’une souris pour visualiser ses vaisseaux sanguins cérébraux, et à sa patte pour observer ses muscles en « haute résolution ».
Application chez l’homme
Les résultats suggèrent que cette technologie appliquée aux humains pourrait rendre les veines et les tissus plus visibles, ce qui faciliterait les analyses médicales. Les auteurs estiment également que cela permettrait de visualiser la structure, l’activité et les fonctions des organes sans nécessiter d’ablation chirurgicale, conformément à la volonté d’introduire des techniques moins invasives. Cela éviterait de devoir percer la peau ou ouvrir le corps pour manipuler les muscles, les organes et les vaisseaux sanguins.
Pour Maria Victoria Gómez, chercheuse à l’Institut de recherche en santé Gregorio Marañón, cette technique présente des avantages pour l’expérimentation préclinique, mais elle met néanmoins en garde contre certaines “limites”. Dans les déclarations à Centre des médias scientifiques, il prévient que la toxicité de la solution est inconnue, ainsi que les “effets secondaires et les effets à moyen et long terme”. La quantité de tartrazine dans les selles et l’urine des souris a été évaluée, mais l’expert manque d’études plus complètes sur les dommages possibles aux organes et sur la récupération de la peau, bien que la transparence soit réversible.
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