Parmi les 200 villes les plus peuplées de France, ce sont Poissy (+23,9%) et Mantes-la-Jolie qui figurent en tête des villes où la taxe foncière a le plus augmenté entre 2021 et 2022. Cette hausse s’explique notamment par une forte progression (+6%) du taux de taxe foncière imposé par la Communauté urbaine Grand-Paris-Seine-et-Oise. Suivent ensuite Martigues (+19%), Bagnolet (+18,6%) et Marseille (+16,3%).
Une flambée de 80% sur 5 ans dans trois communes
Sur un temps plus long, la taxe foncière a augmenté de 9,4% en moyenne entre 2016 et 2021. Dans trois communes, elle a même bondi de plus de 80%. C’est le cas des communes de Sarcenen Isère (+87,1%) et de Freneyen Savoie (+83,3%). La hausse de la taxe foncière a été plus modérée parmi les 50 villes les plus peuplées (+6,8%). Parmi ces villes, c’est à Villeurbanne (Rhône) que la hausse a été la plus importante sur les cinq dernières années (+16,4%), sous l’effet d’une augmentation du taux communal.
Entre 2011 et 2021, la taxe foncière a progressé de 24,9% à l’échelle nationale. « Sur 10 ans, on est pratiquement à 30% de hausse de la taxe foncière, ce qui représente trois fois l’inflation et trois fois la hausse des loyers. C’est une explosion nucléaire », dénonce Christophe Demerson, le président de l’UNPI. La taxe foncière a plus que triplé sur 10 ans à Tavaco (Corse-du-Sud), qui a enregistré une augmentation de +223,3%.
Parmi les cinquante villes les plus peuplées de notre territoire, la taxe foncière a augmenté de plus de 30% en 10 ans à Villeurbanne (+34,9%), Orléans (+33,6%), Lille (+32,6%), Strasbourg (+31,6%) et Créteil (+30,1%).
Caen (+12,2%), Saint-Etienne (+12%), Grenoble (+12,7%), Agréable (+13,6%) et Montpellier (+13,7%) sont les villes qui ont subi les moins fortes hausses.
+7% de hausse en 2023 ?
La base d’imposition de la taxe foncière sur les propriétés bâties est constituée par la valeur locative cadastrale de chaque propriété, représentant en principe le loyer annuel potentiel de cette propriété, diminuée d’un abattement forfaitaire de 50% censé couvrir les frais de gestion et d’assurance. Cette valeur locative est majorée chaque année par application d’un coefficient forfaitaire applicable au niveau national, qui est fixé en fonction du glissement annuel de l’indice des prix à la consommation harmonisé (IPCH) du mois de novembre de l’année d’avant.
La forte hausse de la taxe foncière en 2022 s’explique notamment par le fait que le glissement annuel de l’IPCH de novembre 2021 était de 3,4%. Les valeurs locatives ont donc augmenté de 3,4%, ce qui constitue le plus fort coefficient de revalorisation des valeurs locatives depuis 1989.
Mais la revalorisation pourrait être encore plus importante en 2023. Selon les prévisions, les valeurs locatives pour le calcul de la taxe foncière pourraient progresser de 7%, indique l’UNPI.
