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Impasse finale pour l’Arizona : le risque d’un « Make Belgium Small Again » face à la dystopie américaine

by Nouvelles

Cette fois-ci, c’est véritablement un tournant pour les négociations fédérales. Les entraînements de dernière minute créent des tensions. Toujours pas de gouvernement, alors que le retour de Trump change le monde.

Il reste peu de temps pour conclure les négociations fédérales en vue de former un gouvernement. Bart De Wever doit se présenter au Roi le 31 janvier. « Un délai est un délai », a-t-il rétorqué lors d’une interview arrachée accordée à la télévision flamande cette semaine, après son investiture comme bourgmestre d’Anvers… où il restera bel et bien. Parce que les tensions sont à nouveau perceptibles, en ligne droite fédéral, entre l’axe MR/N-VA et le Vooruit, notamment.

L’absence de gouvernement, huit mois après les élections, provoqué le désordre alors que le grand chaos géopolitique commençait avec l’investiture de Donald Trump aux États-Unis. Qui est déterminé à tout changer » en mode dystopie.

“Depuis hier, le grand virage est en marche”, commente le chroniqueur Alain Gerlache, ancien responsable politique de la RTBF et ex-porte-parole du Seize. Adversaires ou partisans, tout le monde s’en rend compte. Sauf cinq présidents de partis qui préfèrent débattre largeur des épaules, régionalisation du MRI ou répéter qu’ils ont gagné les élections. Comme si le pays n’avait pas besoin d’un gouvernement en ces temps incertains. Quelle médiocrité. Rendre la Belgique petite à nouveau.

Un cri du cœur, bien entendu : que faudra-t-il pour conclure, enfin ?

La dernière confrontation

Les tensions finales sont inévitables dans la dernière ligne droite. Pourraient-ils encore tout chambouleralors que l’Arizona (N-VA, MR, Engagés, Vooruit et CD&V) est la seule formule possible ?

Il y avait ces sautes d’humeur sporadiques liées par exemple aux départs du président du MRGeorges-Louis Bouchez, suite à des frictions au sein de son parti sur le recrutement de représentants de Chez Vous ou pour une interview télévisée – comme d’autres, a-t-il déclaré. Mais c’est « anecdotique », bien que révélateur.

Il y avait ça désir de la N-VA de remettre sur la table la question communautaire. Le MR a rapidement déclaré qu’il ne pouvait en être question. Cette discussion reste relativement ciblée, avec quelques avancées liées aux institutions scientifiques fédérales ou à des politiques plus autonomes, ici et là. Pas de quoi faire effondrer le château de cartes, a priori.

jeReste enfin et surtout l’épineuse question fiscale. Après le tax-shift version « moindre ambition », Bart De Wever est revenu avec l’idée d’une (petite) « baisse d’impôts ». L’axe MR/N-VA pousse dans cette direction, les Engagés ne s’y opposent pas, le CD&V tient à « sa » réforme fiscale et le Vooruit est en difficulté. « L’axe MR/N-VA est vraiment très fort. Mais s’ils continuent, cela va faire exploser le Vooruit…», a déclaré une source proche des négociations. Litière.

S’il reste bloqué, c’est là.

Dystopie et Silicon Valley

En attendant, le « show » de Donald Trump et de ses alliés lors de son investiture inquiète. Mesuré ou tué dans certains cas. Mais certaines voix s’élèvent pour mettre en garde contre un changement radical.

Cela pourrait presque être le scénario d’une série d’anticipation dystopiquerésume bien les médias français Explosion. Donald Trump revient à la Maison Blanche en compagnie d’Elon Musk, l’homme le plus riche du monde, mais aussi toute une clique de milliardaires et de millionnaires. Les géants de la technologie aussi, qui ont façonné le monde dans lequel nous vivons. Désormais complices de l’extrême droite, ils mettent en danger notre planète, nos vies privées, nos démocraties et ne cachent pas leur masculinisme. (…) Il y a quelque chose de très orwellien dans ce que nous vivons, à la 1984 et des expressions comme « la guerre c’est la paix », « la liberté c’est l’esclavage » et « l’ignorance c’est « c’est la force » pourraient bien être les devises de MAGA : Make America Great. Encore.”

«Trump, quand on y pense, a certes un projet d’extrême droite, mais politiquement très compréhensible. Ce qui m’inquiète le plus, c’est Musk, commente l’économiste Bruno Colmant. Certes, il est ravi à l’idée de planter un drapeau sur Mars – même si je me demande comment l’astronaute reviendra – mais il incarne l’idée de l’homme augmenté et promet, avec quelques disciples de la Silicon Valley, l’éternel homme dans un projet qui semble pour le moins vague.

Il ajoute : « C’est lui qui délire vraiment. Il y a aussi cette tendance eugéniste, savamment qualifiée de « pronataliste », qui repose sur l’idée que les individus dits « supérieurs » doivent dominer les moins doués. Prenons l’exemple de deux figures de ce mouvement, Malcolm et Simone Collins, qui défendent l’idée qu’en ayant, sur 11 générations, 8 enfants par descendant, leur lignée serait plus nombreuse que la population mondiale actuelle. Et de fait, hormis quelques risques de consanguinité, ils atteindraient 858 milliards de descendants, soit plus de 100 fois la population mondiale actuelle. Le véritable pouvoir souterrain est donc celui de la Silicon Valley, dont Trump n’est sans doute qu’un facilitateur éphémère.

Pendant ce temps, la Belgique attend toujours son gouvernement.

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