2025-01-10 07:44:00
L’Union européenne souhaite autoriser uniquement les vêtements pouvant être recyclés d’ici 2030. Le règlement d’orientation concerne également la fibre naturelle de coton, que l’on retrouve désormais dans presque tous les vêtements du monde entier. La réglementation européenne signifie-t-elle désormais la fin du coton à moyen terme ? Les questions et réponses les plus importantes de Marcel Sigrist, rédacteur économique de SRF.
Que veut réaliser l’UE avec cette mesure ?
L’UE met en œuvre son règlement sur l’écoconception, qui vise à promouvoir davantage d’innovation et davantage de recyclage dans l’industrie textile. Le règlement est en vigueur depuis l’été 2023. Des quotas concrets de recyclage pour les textiles seront fixés et adoptés dans les années à venir (2026 au plus tôt). Avec un contenu recyclé plus élevé, l’UE souhaite promouvoir l’économie circulaire dans l’industrie textile. L’industrie mondiale de l’habillement est considérée comme non durable. Une telle réglementation semble donc urgente et l’industrie devrait en profiter comme d’une opportunité.
Dans quelle mesure la réglementation européenne affecte-t-elle le coton ?
Le coton, fibre naturelle, est utilisé dans la plupart des vêtements dans le monde. Il est agréable à porter et, en tant que produit naturel, il existe peu d’alternatives dans l’industrie textile. Cependant, avec la teneur plus élevée en matières recyclées exigée par l’UE, le coton est mis sous pression : en particulier, le recyclage multiple (économie circulaire) a jusqu’à présent été difficile avec la technologie actuelle : la fibre de coton se casse et devient trop courte pour le fil recyclé.
Comment l’industrie du textile et de la mode réagit-elle à la réglementation européenne ?
De nombreux acteurs de l’industrie mondiale du textile et de la mode, en évolution rapide, devront s’adapter à la réglementation européenne et à l’augmentation du contenu recyclé des vêtements. Car il sera difficilement possible de se passer du coton dans la transformation textile mondiale. D’autant que les fibres plastiques comme le polyester ne sont pas vraiment une alternative au coton. Selon Sebastian Lanz, directeur général et fondateur de plusieurs magasins de vêtements biologiques, le secteur investit déjà beaucoup. Tant à l’international auprès des grands acteurs, mais aussi en Suisse, qui ne pourra pas échapper à ces réglementations européennes. Par exemple, l’entreprise Tell-Tex AG à St. Margrethen (SG) construit actuellement une usine de recyclage ultramoderne pour le coton. L’usine devrait entrer en service en 2026 et permettra de recycler les vieux vêtements en Suisse de manière efficace et de haute qualité.
Que peuvent faire les consommateurs ?
Le règlement européen sur l’écoconception responsabilise les fournisseurs mondiaux de l’industrie du textile et de la mode. Donc, si le coton peut être mieux recyclé à l’avenir et que l’empreinte écologique de l’industrie peut être réduite, c’est une bonne chose. Cependant, cela indiquerait également que les demandeurs de textiles, les consommateurs, modifient leur comportement d’achat. L’expert en mode Jeroen van Rooijen préconise, entre autres, de cesser d’acheter des montagnes de vêtements inutiles. Achetez de manière plus consciente et sélective, portez des vêtements plus longtemps et réfléchissez dès le départ à la question de savoir si les textiles sont recyclables ou non.
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