À partir de samedi, les Québécoises travailleront “gratuitement” pour le reste de l’année, en raison de l’inégalité salariale entre les hommes et les femmes dans un contexte marqué par des grèves du secteur public.
Au Québec, le salaire horaire moyen des femmes travaillant à temps plein s’élevait en 2022 à 29,29 $, tandis que celui de leurs homologues masculins était de 32,54 $, selon l’Enquête sur la population active (EPA) du Canada.
Selon le calcul établi par l’Institut de recherche et d’informations socioéconomiques (IRIS), les Québécoises ont gagné 90 % du salaire des employés masculins, ce qui fait du 25 novembre la date à partir de laquelle elles travailleront “gratuitement”.
“Cette date ne révèle qu’une partie de l’inégalité salariale qui persiste au Québec, car pour de nombreuses femmes et personnes immigrantes et racisées, elles se retrouvent en “déficit salarial” depuis bien longtemps”, a déclaré Geneviève Vande Wiele N., chercheuse à l’OIRQ et à l’IRIS.
Une étude menée en 2021 par l’Observatoire des inégalités raciales au Québec révèle que les personnes immigrantes gagneraient nettement moins à l’heure que les personnes nées au Canada.
“Malgré la différence de rémunération entre hommes et femmes, les hommes immigrants au Québec avaient tout de même en 2020 une rémunération horaire inférieure de 3,42 % par rapport aux femmes nées au Québec, qui gagnaient en moyenne 27,11 $ de l’heure”, a expliqué la chercheuse.
Les femmes immigrantes restent les grandes perdantes en termes de rémunération au Québec, avec un salaire de 23,43 $ de l’heure, soit 86 % du salaire des femmes natives de la Belle Province, a regretté l’IRIS.
