Des rats ont élu domicile depuis plusieurs mois sur une place publique insalubre devant une station de métro à Montréal, si bien que même des exterminateurs n’en viennent pas à bout. Dégoûtés, des citoyens qualifient l’infestation de «problème de santé publique».
«Les citoyens se plaignent parce que les rats sont visibles, ne sont pas gênés, et se promènent partout. Ils ont peur, entre autres pour les enfants qui veulent jouer dehors», déplore Mary Deros, conseillère municipale du quartier Parc-Extension.
Depuis plusieurs mois, les rats pullulent à la place de la Gare-Jean-Talon, qui est bordée de la station de métro Parc et d’une épicerie Maxi, et où des milliers de personnes marchent chaque jour.
Cette infestation dans un lieu public achalandé est une nouvelle tuile pour Montréal, après que la malpropreté de ses rues passantes a été décriée et les nombreux signalements de nids-de-poule, la semaine dernière.
En effet, les rongeurs se cachent notamment dans les plates-bandes de la place, où de nombreux trous peuvent être observés. Une vidéo tournée à l’automne dernier par le comité citoyen Parc-Extension montre d’ailleurs plusieurs rats entrer et sortir de ces ouvertures dans la terre.
Le Journal a d’ailleurs lui-même constaté à plusieurs reprises au cours de la dernière année la présence de ces rongeurs indésirables.
«C’est un endroit public, très fréquenté. De côtoyer des rats, disons que c’est un peu spécial, s’étonne Pierre Deschênes, membre du comité citoyen de Parc-Extension. Pour nous, c’est un problème de santé publique.»
Nourris par les humains
Si la neige semblait avoir camouflé le problème durant l’hiver, des citoyens ont rapporté avoir vu des rats à la Gare-Jean-Talon au cours des derniers jours.
Photo Agence QMI, Joël LEMAY
«C’est sous haute surveillance. On n’a pas résolu la problématique, j’en conviens», a admis Marco St-Pierre, directeur des travaux publics de Villeray–Saint-Michel–Parc-Extension, lors du conseil d’arrondissement du 6 février dernier.
Les entreprises d’extermination Maheu, embauchées pour intervenir à cet endroit, soutiennent que la cause principale du problème est l’insalubrité.
«Des déchets sont encore laissés autant par les commerçants que les passants. Il y a des gens qui nourrissent les pigeons, c’est sûr que les rats se mettent de la partie», explique le copropriétaire Nathaniel Leavey.
Ils sont chez eux
Ce dernier qualifie lui-même ce cas de «très particulier» à Montréal. «Même nous on est surpris parce qu’ils n’ont pas peur. Ils sont chez eux, comme s’ils avaient pris l’habitude»
