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Inflation : la Banque centrale européenne au plus haut des taux d’intérêt

Inflation : la Banque centrale européenne au plus haut des taux d’intérêt

2023-12-13 18:28:00

Les aliments, en particulier, sont devenus beaucoup plus chers ces dernières années.

Photo : dpa/Hauke-Christian Dittrich

« L’inflation perçue » reste extrêmement élevée. Dans la zone euro, il est de 10,1 pour cent. C’est le résultat de l’enquête mensuelle auprès des consommateurs publiée par la Banque centrale européenne (BCE) en décembre. En revanche, le taux d’inflation officiel dans la zone euro était bien plus favorable. Au moment de l’enquête en octobre, ce chiffre n’était que de 2,9 pour cent.

Il existe diverses raisons, plus ou moins statistiques, pour lesquelles le panier de biens sur lequel la BCE base son taux d’inflation ne reflète pas la perception subjective des consommateurs. L’inflation perçue est basée sur l’expérience de la vie quotidienne puisque les prix de l’énergie et des produits alimentaires, et donc l’inflation, ont grimpé à partir de mi-2021. En revanche, les effets de base statistiques sont déterminants pour la baisse du taux d’inflation officiel : si la spirale des prix s’est particulièrement accentuée en 2022, les taux annuels en 2023 seront plus bas car ils se réfèrent au mois correspondant de l’année précédente.

Pour les consommateurs, les hausses de prix mensuelles en apparence inoffensives s’additionnent au fil du temps : il faut actuellement dépenser environ 125 euros pour acheter l’équivalent de 100 euros à l’époque. Les statisticiens parlent dans ce contexte d’une « illusion numérique ».

Un autre phénomène pose également question. L’inflation dans la zone euro n’est plus très loin de l’objectif de 2% fixé par la banque centrale. Mais il existe encore des différences significatives entre les différents États de la zone euro. En Allemagne, le taux est tombé à 2,3 % en novembre, selon la méthode européenne de calcul de l’indice des prix à la consommation harmonisé (IPCH), utilisée pour les comparaisons avec d’autres pays. En France, il est tombé à 3,8 pour cent, en Autriche à 4,9 pour cent et en Slovaquie à 6,9 pour cent. L’Italie a longtemps souffert d’une dévaluation particulièrement forte de sa monnaie. En revanche, le taux d’inflation annuel n’y était que de 0,7 pour cent et en Belgique, le taux d’inflation est même négatif à moins 0,7 pour cent.

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Les économistes discutent des raisons. Dans de nombreuses économies, le ralentissement de l’économie ralentit la hausse des prix plus que dans d’autres. Mais les prix de l’énergie, qui baissent à des rythmes différents selon les pays, risquent d’être plus importants. Cela dépend également de nos propres réserves de gaz et de nos infrastructures énergétiques. Les mots clés ici sont : énergie nucléaire et gaz naturel liquéfié GNL.

L’inflation a augmenté depuis la mi-2021, principalement en raison de la hausse des coûts de l’énergie. L’invasion de l’Ukraine par la Russie, les volumes de production limités par les pays pétroliers de l’OPEP et les sanctions de l’UE contre la Russie ont provoqué une nouvelle hausse des prix. Parmi les grands pays de l’UE, la République fédérale a été particulièrement touchée. Certains États de la zone euro achètent depuis longtemps du pétrole et du gaz coûteux du monde entier. En conséquence, ils étaient moins dépendants des approvisionnements bon marché en provenance de Russie que l’économie allemande ne l’était jusqu’à récemment.

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La hausse des prix de l’énergie s’est reflétée directement et indirectement dans la hausse des prix des matières premières, des aliments et des boissons dans l’ensemble de l’UE. Cela a particulièrement touché les personnes et les ménages à faibles revenus. Dans le même temps, cela a mis en difficulté de nombreuses entreprises, notamment celles à forte intensité énergétique.

Christine Lagarde et son Conseil des gouverneurs de la BCE ont répondu à cette situation par dix hausses consécutives des taux directeurs en seulement quelques mois depuis mi-2022. La hausse des taux d’intérêt visait à contribuer à vaincre l’inflation, mais elle a également suscité des critiques de l’extérieur du courant dominant, parmi les économistes et les hommes politiques. Les hausses des taux d’intérêt directeurs ne sont pas un bon remède contre « l’inflation importée » et ont de graves effets secondaires, a prévenu le professeur d’économie Rudolf Hickel.

Les marchés de l’énergie et des matières premières se sont désormais calmés. Les effets secondaires de la politique monétaire de la BCE deviennent encore plus apparents. Les entreprises contractent moins de prêts pour investir ; Le nombre de faillites augmente et l’économie de la zone euro stagne depuis quatre trimestres.

Néanmoins, la majorité des observateurs ne s’attendent pas à un tournant dans l’immédiat. Il est « trop tôt pour célébrer la victoire », a récemment déclaré Lagarde elle-même, craignant que les marchés financiers spéculent encore davantage sur une baisse des taux d’intérêt et ne conduisent ainsi l’inflation à des niveaux élevés en 2024. Les banquiers centraux affirment également que nous devons garder un œil sur la hausse des salaires. Et de toute façon, « le dernier kilomètre » dans la lutte contre l’inflation est particulièrement difficile, comme lors d’un marathon.

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Personne ne devrait avoir des espoirs excessifs d’une reprise économique grâce à une réduction des taux d’intérêt directeurs. La BCE attendra probablement jusqu’au début de la nouvelle année, du moins c’est ce qu’attendent les analystes de la Deutsche Bank et des banques d’État est-allemandes Helaba et LBBW.

Dans sa communication, Lagarde veillera probablement à capter les attentes perçues par le public et les marchés en matière de baisses rapides des taux d’intérêt. Et ce malgré le fait que l’Office statistique de l’Union européenne a annoncé mercredi que la production industrielle dans la zone euro avait chuté de 6,6 pour cent par rapport à l’année précédente.

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