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Inquiétudes et soulagement : la fin de la grève de la Fédération autonome de l’enseignement.

Inquiétudes et soulagement : la fin de la grève de la Fédération autonome de l’enseignement.

La fin de la grève de la Fédération autonome de l’enseignement (FAE) est accueillie avec soulagement par les enseignants, les parents d’élèves et les experts, mais ses effets sur la réussite des élèves sont redoutés.

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La FAE s’entend avec le gouvernement

« Je suis très contente de retourner travailler, mais ça amène aussi de l’anxiété. On ne sait pas ce qui nous attend. On a beaucoup de retard à rattraper », témoigne Jasmine Fortier, enseignante de 6e année à l’École primaire Ahuntsic.

Elle fait partie des 66 500 enseignants de la FAE qui retourneront en classe au retour du congé des Fêtes, après une grève générale illimitée qui aura amputé l’année scolaire de 22 jours.

Pour Mmoi Fortier, il s’agit presque d’une deuxième rentrée scolaire, avec plusieurs ajustements à prévoir. « La première chose, ça va être le côté humain, voir comment les élèves vont et comment ils se sentent avant de commencer à parler d’apprentissage. C’est comme un retour en début d’été, donc on ne va pas repartir courir un marathon on va s’échauffer. On va réviser, voir ce qui a été oublié et ensuite on ira de l’avant », souligne l’enseignante.

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Des Inquiétudes

La FAE est parvenue à une entente de principe avec le gouvernement Legault jeudi, mais les membres n’en n’ont pas encore pris connaissance. Ils seront convoqués en assemblée générale après les fêtes pour l’entériner ou la rejeter.

Plusieurs attendent avec impatience de voir les compromis qui auront été faits sur le plan de la composition des classes et des aides à la classe.

« Cette année, 50 % de ma classe est en situation de difficulté et je parle de cas sévères. Je n’ai rien comme aide supplémentaire », déplore par exemple Geneviève Groleau, enseignante de 3e et de 4e année au Centre de services scolaire au Cœur-des-Vallées (CSSCV) en Outaouais.

Si les parents sont soulagés que leurs enfants puissent enfin retourner en classe, les 22 jours de débrayage auront laissé des traces.

« Perte de motivation »

« Les enfants vont être restés à l’écart de l’école pendant sept semaines. C’est une perte au niveau de la motivation, du rythme d’apprentissage qui est énorme », souligne Sylvain Martin, président du Regroupement des comités de parents autonomes du Québec.

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Il est difficile d’évaluer les effets à long terme d’une grève de cette ampleur dans le milieu scolaire, avance pour sa part le fondateur du Conseil régional de prévention de l’abandon scolaire, Michel Perron

Il souligne toutefois que le peu d’études réalisées dans le domaine au pays montre que ce sont les enfants de la fin du primaire qui avaient déjà des difficultés scolaires sont les plus touchés.

« Il faudra leur accorder une attention particulière », croit le sociologue à la retraite.

« Il va falloir s’y mettre, voir comment on peut rattraper ce retard là et pas à rabais, pour que ces enfants-là puissent atteindre leur plein
potentiel », abonde le Dr Gilles Julien, soulagé que la grève ne se poursuive pas en janvier.

La FIQ ne « cèdera » pas

Si le gouvernement s’est entendu avec FAE et le Front commun, les négociations avec la Fédération interprofessionnelle de la santé (FIQ) semblent parsemées d’embûches.

Le syndicat qui représente 80 000 professionnelles de la santé a indiqué dans une infolettre hier qu’il ne «cèdera» pas sur la « flexibilité » exigée par Québec.

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Les représentants syndicaux critiquent le manque « d’écoute de la partie patronale », notamment sur des enjeux comme «l a diminution de la charge de travail, le temps supplémentaire et la compensation des inconvénients »

Ce qu’ils ont dit :

« C’est un soulagement, mais c’est accompagné d’une préoccupation à savoir comment on va rattraper ce temps perdu »

– Sylvain Martel, président du Regroupement des comités de parents autonomes du Québec

« Si la grève s’était poursuivie en janvier, les retards auraient été impossibles à rattraper »

– Dr Gilles Julien, pédiatre social

« Il va falloir que les enseignants expliquent aux enfants ce qui s’est passé parce qu’actuellement, dans les familles, il y a des parents qui ne sont pas contents, d’autres qui appuient les enseignants »

– Michel Perron, sociologue à la retraite et fondateur du Conseil régional de prévention de l’abandon scolaire

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