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Inquiétudes sur l’économie chinoise : les marchés redoutent une réaction en chaîne sur l’immobilier et la finance

Inquiétudes sur l’économie chinoise : les marchés redoutent une réaction en chaîne sur l’immobilier et la finance

Les marchés financiers sont de plus en plus préoccupés par l’incapacité de la Chine à se redresser sur le plan économique ainsi que par les répercussions sur l’immobilier et le secteur financier du pays. C’est actuellement la principale source d’inquiétude, aux côtés des problèmes habituels tels que les hausses de taux, l’inflation, l’atterrissage en douceur ou en catastrophe, etc. Je vais commencer la journée en offrant un petit récapitulatif pour ceux qui ont manqué la séance du 15 août. Personnellement, j’ai repris hier dans le calme d’un bureau vide, mais avec des douleurs dues à une randonnée à cheval dans le Jura. Et pour faire une transition audacieuse, je dois dire que les marchés boursiers ne se portent pas mieux que mon derrière. Nous allons voir pourquoi.

Pour commencer, voici les six points clés de la journée d’hier :

– La banque centrale chinoise a réduit ses taux plus tôt que prévu, suite à une série de mauvaises statistiques et aux tensions créées par les difficultés de remboursement des promoteurs immobiliers. Conséquence : les marchés ont marqué une pause, jugeant la réaction de la banque centrale insuffisante compte tenu de la détérioration de la situation en Chine.

– Aux États-Unis, la production économique est en difficulté mais la consommation reste solide. Conséquence : les taux d’intérêt américains restent élevés, anticipant une poursuite du resserrement monétaire. Les marchés actions, quant à eux, ont perdu de leur arrogance et se demandent si les marchés obligataires ne sont pas dans le vrai (ce qui serait probablement confirmé par Yves Sanquer, alias Mister Taux de Zonebourse).

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– Une banque américaine a connu une légère baisse suite aux commentaires d’un analyste de Fitch qui a rappelé que l’agence est attentive à la santé du secteur financier. Le marché a rapidement conclu que Fitch pourrait suivre le même chemin que Moody’s. L’agence rivale avait en effet dégradé certaines notes de crédit de la banque américaine le 9 août, suscitant une certaine prudence.

– Le prix du gaz en Europe augmente en raison d’une grève majeure dans le secteur de l’extraction gazière en Australie.

– La Russie envisage de partiellement rétablir les contrôles des capitaux afin de freiner la chute du rouble.

– Du côté des entreprises, The Home Depot a rassuré ainsi que Carlsberg. Les investisseurs peuvent donc noyer leur chagrin dans le bricolage et la bière. Par ailleurs, Warren Buffett a investi dans des constructeurs de maisons aux États-Unis.

Voilà pour le récapitulatif. En général, le principal point noir actuel concerne la situation en Chine. Les mauvaises statistiques s’accumulent et les investisseurs attendent un soutien politique fort pour relancer l’économie. Le problème, c’est que Pékin se retrouve entre l’enclume et le marteau. D’un côté, les autorités hésitent à utiliser un levier d’endettement, car les finances publiques sont déjà très affectées. Elles ne souhaitent pas non plus offrir une bouée de sauvetage trop facile aux entreprises qui ont abusé pendant des années, notamment dans l’immobilier et la finance. De l’autre côté, avec une population vieillissante, une hausse du chômage chez les jeunes et la pression exercée sur l’activité due à la réduction de la mondialisation, il est essentiel de trouver des solutions pour relancer l’économie et créer un marché intérieur florissant. Sans oublier la dimension politique : dès que les financiers occidentaux se retrouvent dans une mauvaise posture, ils se tournent vers le gouvernement pour obtenir des financements. Et généralement, ça fonctionne. Peut-être que Pékin ne veut pas tomber dans ce piège.

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Cependant, la Chine se retrouve à un carrefour et ne rassure pas les investisseurs internationaux qui ont encore été bercés par l’illusion d’un rebond, pour la dixième fois en trois ans. Comme symbole, l’indice MSCI China est revenu au niveau qu’il avait au début de l’automne dernier, lorsque Pékin a décidé de mettre fin à sa politique de lutte contre la COVID-zéro, ce qui a engendré une hausse des actions chinoises.

La situation en Chine inquiète tellement que les financiers commencent à se pencher sur des statistiques locales dont ils ignoraient l’existence il y a quelques semaines à peine. C’est un signe qui ne trompe pas. Ce matin, c’est la baisse des prix dans l’immobilier neuf en juillet, une première pour cette année, qui renforce le sentiment de déprime. De plus, le gestionnaire d’actifs Zhongrong, très exposé à l’immobilier, n’a pas été en mesure d’honorer ses échéances. De ce côté-ci du monde, on attend les chiffres de l’inflation britannique (qui a baissé, mais moins que prévu), du PIB européen ainsi que d’autres statistiques aux États-Unis.

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Hier, les principaux indices boursiers ont connu une baisse, avec une variation d’environ -1,1% pour le CAC40, le SMI, le Nasdaq et le S&P500. Seul le marché italien a résisté, logiquement puisqu’il était fermé. Il reste quelques poches de volatilité irrationnelle, comme l’entrée en bourse du constructeur vietnamien de véhicules électriques, Vinfast, sur le Nasdaq, par le biais d’une fusion avec le SPAC Black Spade Acquisition. Initialement valorisé à 10 USD par action, il a ouvert à 22 USD et a clôturé à 37 USD. Cela représente une hausse d’environ 270% et une capitalisation importante. Selon l’accord de fusion avec le SPAC, la valeur des fonds propres était de 23 milliards de dollars. En utilisant une règle de trois (faute de connaître le nombre exact d’actions en circulation), cela équivaut à une capitalisation de 85 milliards de dollars. Légèrement plus élevé que Mercedes, mais un peu moins que la somme de Ford et General Motors. Tout de même un prix élevé pour une entreprise qui a produit seulement 19 000 véhicules au premier semestre. À moins que cela ne soit le futur Tesla.

En Asie-Pacifique, la tendance est à la baisse ce matin. Le Japon perd 1,2%, Hong Kong 1,4%, l’Australie 1,5% et la Corée du Sud 1,7%. L’Inde (-0,2%) et la Chine continentale (-0,3%) s
#Chine #PLS #Aujourdhui
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