À CÉGEP, plus de 4 étudiants sur 10 vivent une forme d’insécurité alimentaire, révèle une étude sans précédent obtenue par La presse. Une situation d’autant plus inquiétante que de faire vider le ventre dans la classe de nuit dans la réussite scolaire, souligner les experts.
Publié à 5h00
Depuis deux ans, les chercheurs François Régimbal et Éric Richard sont intéressés par les comportements alimentaires de Cégépiens.
Dans le cadre de leur travail, ils ont mesuré le niveau d’insécurité alimentaire dans cette population. À leur connaissance, une telle étude n’avait jamais été réalisée au Québec.
Les chiffres dont ils disposent sont “choquants”, disent-ils: près de 44% des étudiants de Cegeps vivraient une forme d’insécurité alimentaire, qu’ils soient sérieux, modérés ou légers.
L’insécurité alimentaire est un «angle mort» du réseau universitaire, déplore Éric Richard, qui travaille à Cégeps depuis 25 ans.
«Nous en parlons beaucoup en primaire et secondaire. On dit qu’un enfant à l’estomac vide, il ne favorise pas l’apprentissage. Mais cela ressemble à des études postcondaires, nous l’oublions, “déplore le professeur de sociologie au Cégep du Vieux Montréal et chercheur à l’observatoire Jeunes et société.
Fabriqué l’automne dernier, la collecte de données a été réalisée dans six tailles et régions différentes. Au total, 2127 élèves ont répondu à un questionnaire sur leurs habitudes alimentaires pour les trois mois précédents.
Près de 13% ont déclaré une insécurité alimentaire grave, c’est-à-dire qu’ils avaient été contraints de sauter des repas ou de réduire la taille de leur assiette, en raison du manque d’argent.
Parmi les répondants, 8% ont répondu à l’insécurité alimentaire modérée vivante, ce qui signifie que la quantité ou la qualité de leur alimentation a été compromise pendant la période ciblée.
Enfin, 23% ont déclaré avoir craint de manquer de nourriture ou de ne pas avoir accès à une alimentation variée, qui est définie comme une insécurité alimentaire légère.
Les chercheurs ont utilisé le même instrument de mesure que celui utilisé par Statistical Canada pour mesurer l’insécurité alimentaire des ménages.
“C’est effrayant”
L’automne dernier, la Fédération étudiante du Québec et le Québec des étudiants ont également mené leur propre enquête sur l’insécurité alimentaire.
Les résultats, qu’ils présenteront ce mardi lors d’une conférence de presse, reflètent ceux des chercheurs. Environ 40% des répondants ont déclaré avoir subi une insécurité alimentaire au cours de la dernière année.
L’enquête a été réalisée par le cabinet léger avec 501 étudiants à CÉGEP et à l’université. La marge d’erreur maximale est de 4,38%, 19 fois sur 20.
“Cela fait peur à ces chiffres”, dénonce Antoine Dervieux, président de la Fédération des étudiants du collège. Il n’est pas possible de continuer dans cette direction. »»
La blague de l’élève “qui mange des branches pour survivre” a fait sa journée, a-t-il dit.
Ce n’est pas drôle. Nous sommes dans une situation extrême.
Antoine Dervieux, président de la Fédération étudiante au collège
Un quart des étudiants disent qu’ils avaient peur de manquer de nourriture au cours de la dernière année. Un autre quart prétend avoir sauté un repas ou réduit ses portions.
Encore plus inquiétant, 13% ont déclaré avoir passé une journée entière sans manger. “Nous avons un contexte mondial, pendant quelques années, où tout est beaucoup plus cher”, explique Antoine Dervieux.
Impacts multiples
L’insécurité alimentaire a non seulement des conséquences sur le bien-être physique.
“Il y a des impacts sur l’abandon des cours, sur le rendement scolaire, sur la difficulté de se concentrer à l’école … il est documenté”, a déclaré le Dr François Régimbal, président du comité d’éthique de la recherche du Cégep du Vieux Montréal.
Tous les étudiants ne sont pas égaux face à l’insécurité alimentaire. Certains groupes sont plus à risque, y compris les étudiants de l’immigration récente, des parents étudiants ou des élèves de première génération (dont les parents n’ont pas de diplôme d’enseignement supérieur).
Par conséquent, l’importance soutient les chercheurs, que les solutions soient adaptées aux besoins particuliers de chaque groupe. Ils ont l’intention de concentrer leurs prochains travaux de recherche sur ces solutions possibles.
Manque de temps
Les chercheurs ont également étudié ce qu’ils appellent plus largement le «bien-être de la nourriture», qui va au-delà de la capacité financière des Cégépians à manger correctement.
Pour ce faire, ils ont demandé à un groupe d’étudiants de tenir un journal de régime pendant une semaine. Parmi leurs observations, ils ont remarqué que 21% des repas ont été sautés.
Étonnamment, l’argent n’était pas la principale raison recueillie. La surcharge du travail, le manque de temps et le fait d’avoir un horaire irrégulier ont été mentionnés davantage.
“Ils n’ont pas le temps de manger, ils sont désorganisés … c’est comme si le secondaire du secondaire à Cegep avait apporté cette désorganisation temporelle là-bas”, note le Dr Régimbal.
L’étude qu’ils ont faite avec les journaux sera bientôt publié dans la revue scientifique Jeunes et société.
«À cet âge, vous développez des comportements qui peuvent vous suivre longtemps après. Nous avons la responsabilité collective de bien les soutenir, ces jeunes », explique Éric Richard.
Qui sont les chercheurs derrière l’étude?
Éric Richard, professeur de sociologie au Cégep du Vieux Montréal, membre régulier de l’Observatoire Young and Society and Researcher affilié au Center for the Study of Living Conditions et les besoins de la population
Dr François Régimbal, professeur de sociologie et président du comité d’éthique de la recherche du Cégep du Vieux Montréal, chercheur et coportaire du domaine du territoire et des systèmes alimentaires du Montréal Research Center sur les inégalités sociales, la discrimination et les pratiques alternatives de la citoyenneté des pratiques alternatives de la citoyenneté de la citoyenneté des inégalités sociales, de la discrimination et des pratiques alternatives de la citoyenneté du Montréal.
L’étude a été financée par le programme d’aide à la recherche sur l’enseignement et l’apprentissage du gouvernement provincial.
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