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Interview d’Arnaud Bodart: La détermination d’un gardien de but et ses ambitions futuristes

by Nouvelles
Interview d’Arnaud Bodart: La détermination d’un gardien de but et ses ambitions futuristes

Arnaud Bodart fait partie de ces joueurs qui ne lâchent rien et ne se cachent jamais derrière des faux-fuyants. Sans détour, il se livre sur la première partie de saison loupée d’un point de vue collectif mais assurément réussie dans le chef du portier de 25 ans élu dix fois (sur vingt matchs), par ses supporters, homme du match.

Arnaud, comment sentez-vous le groupe durant ce stage avec la nouvelle dynamique qui s’installe suite à l’arrivée d’Ivan Leko ?
“Quand un nouveau coach arrive, il y a toujours un regain d’énergie. Le challenge sera de le faire perdurer. La qualité, elle est présente depuis le début dans ce groupe. Mais ces dernières semaines, on voyait clairement qu’on était en manque de confiance. Il fallait remotiver tout le monde et c’est ce que le nouveau coach est occupé à faire.”

Carl Hoefkens était-il responsable de tous vos maux ?
“Sûrement pas. Le coach nous prépare toute la semaine mais une fois l’heure du match arrivée, c’est à nous de jouer. Et quand je vois les résultats positifs qu’on a su réaliser contre Genk ou encore Bruges, je me dis qu’on était bien capable d’être plus régulier. C’est bien la preuve que le problème était plus d’ordre psychologique. On a clairement douté de nos capacités. Quand on perd des matchs contre des équipes dites plus faibles, c’est qu’il y a un problème.”

Tout comme le fait d’être élu homme du match à dix reprises sur vingt rencontres de championnat.
“Moi, j’essaie de faire mon boulot surtout quand l’équipe ne va pas bien. Au début de saison, on a bien commencé, et on concédait peu. Puis on a encaissé pas mal de buts. C’était frustrant pour moi. Tu prends un but, puis deux, puis trois par match. C’est qu’il y a quelque chose qui cloche. Et, à l’arrivée, même si je finissais homme du match on encaissait tout de même des buts et on ne gagnait pas donc ce n’était pas positif.”

Le problème était psychologique, on doutait trop de nos capacités.
Vous avez dû être frustré à maintes reprises cette saison ?
“C’est vrai qu’il y a eu beaucoup de matchs frustrants. Ce qu’on veut tous, c’est remporter des matchs et des trophées. Mais on a trop souvent mal commencé nos matchs. Moi, dans mon but, je sentais les choses arriver. Quand on avait une mauvaise entame, je me disais : “allez c’est bon, ça recommence.” Dès le début, on sentait que l’énergie n’était pas présente. C’était comme si le scénario du match était déjà écrit. L’état d’esprit est négatif, on commence à subir et on plonge. Le meilleur exemple, c’est ce match contre Saint-Trond. Cette équipe à la moyenne d’âge très basse est venue faire le jeu chez nous et nous donner une leçon, c’est inacceptable.”

Ivan Leko est constamment sur le dos des joueurs, c’est pour éviter que ce scénario se répète ?
“Ce qui est certain, c’est qu’il ne va pas nous lâcher. Celui qui fera un pas de travers se fera immédiatement sermonner. Avant, face aux “plus petits”, on était suffisant. Ce n’est pas normal. Les grands joueurs ne jouent pas à la carte. On a pris des claques et on doit se relever.”

On voit, durant les séances d’entraînement, que Jean-François Gillet ne vous ménage pas non plus.
“On ramasse (rires) il n’y a pas d’autre mot. Jean a une qualité de frappe incroyable. Il sait mettre la balle où il veut avec un taux de réussite assez impressionnant. Nous, les gardiens, on a notre petit groupe à part et quand la situation n’est pas bonne, on se serre les coudes et vu qu’on est toujours ensemble, on redouble d’efforts pour tout de même prendre du plaisir et pouvoir aider l’équipe une fois le match venu.”

Votre souhait pour cette seconde partie de saison, c’est d’être moins souvent élu homme du match, ce qui serait le signe que l’équipe se porte mieux ?
“Je veux avant tout qu’on remonte la pente et qu’on ne s’emballe pas. C’est un cliché mais prenons les matchs les uns après les autres. Qu’on arrête de subir et de trop concéder. Depuis le début de saison, chaque match était une bataille. Je ne me souviens pas d’une rencontre durant laquelle je n’ai pas eu beaucoup de travail à faire.”

Ce discours, on a l’impression de l’entendre d’année en année au Standard.
“C’est totalement vrai. De saison en saison, le scénario se répète. On ne peut pas le nier. Plusieurs fois je me suis dit : ‘c’est bon, ça recommence.’ Mais ce que j’ai appris ces dernières années, c’est de tourner le bouton assez rapidement et ne plus me laisser envahir par des pensées négatives. Cela ne sert à rien de s’apitoyer sur son sort et en vouloir à la terre entière sinon après on sombre et personne n’est gagnant.”

Vous avez aussi appris à plus penser à vous-même ?
“On est dans un sport collectif donc j’ai besoin de mes équipiers et vice-versa. Mais j’ai appris à faire la part des choses. Avant, je me dispersais au point qu’un jour, je suis allé trouver Jean (Gillet) et je lui ai dit : ‘Jean, tout ce que je fais me prend une énergie monstre, je suis cuit.’ J’ai travaillé sur ça. Tout ce que je peux faire, c’est prester sur le terrain. Ce qui se passe en dehors du rectangle vert, ce n’est pas de mon ressort.”

L’été dernier, on s’attendait à un départ vous concernant, il n’est jamais arrivé. Était-ce également frustrant pour vous ?
“Il faut croire en la vie. Arrive ce qui doit arriver. J’ai beaucoup d’ambitions, je l’ai toujours dit. Quand on est footballeur, on veut jouer les grosses compétitions et être international. Je pouvais me dire : ‘je voulais arriver à ça et je ne l’ai pas obtenu.’ Mais cela n’aurait pas été constructif. Il est certain que la situation dans laquelle nous nous trouvons n’apporte pas une superbe visibilité comparé à des bonnes saisons avec accession aux playoffs 1. Mais le Standard reste un grand club et ce n’est qu’une question de temps avant qu’il ne le prouve à nouveau. Quand on a la chance de jouer à Sclessin une semaine sur deux, on ne peut pas se plaindre.”

Il vous reste un an et demi de contrat. Comment voyez-vous votre avenir ?
“Comme je l’ai dit, arrivera ce qui arrivera. Pour moi, peu importe la situation, l’important c’est de jouer. Partir dans un grand championnat pour être numéro 2 ? Ce n’est pas une option. Je veux prendre du plaisir toutes les semaines.”

D’autant que vous avez désormais un statut d’international à préserver. L’Euro 2024, vous y pensez ?
“Bien sûr que j’y pense et j’ai envie d’y aller ! C’est clair que l’Euro est un objectif pour moi. Je n’ai pas un plan bien établi mais il faut savoir saisir les opportunités. Je me dis sans cesse que je dois tout donner et qu’il faut que j’y crois. Et pour tout donner, je dois avant tout jouer.”

Quel discours vous a tenu Domenico Tedesco ?
“Ce que j’adore chez le sélectionneur, c’est qu’il parle énormément aux joueurs. On sent directement une considération. Le fait qu’il parle plusieurs langues facilite les contacts mais il est très présent. Je ne dis pas que je prétends à une place de titulaire mais le fait de se sentir considéré, c’est génial. Pour le reste, il ne m’a encore rien dit, c’est encore trop tôt.”

Quelle a été votre réaction, en juin dernier, lorsque Thibaut Courtois a quitté le rassemblement ?
“C’est difficile d’en parler. J’étais présent mais, au final, on n’a pas vraiment su ce qui s’était passé, on était tous assez surpris. Après, chacun gère les choses à sa façon. Il ne faut pas occulter le gardien monstrueux qu’il est. Mais on verra comment ça va se passer dans le futur. C’est son choix et comme on dit, nul n’est irremplaçable. Il y a, avec Koen (Casteels), Matz (Sels) et Thomas (Kaminski) de très bons gardiens derrière qui sont de gros bosseurs.”
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